La gloria di primavera (R.373.22) est une serenata du compositeuritalienAlessandro Scarlatti, sur un livret en italien de Niccolò Giuvo. L'œuvre est créée à Naples, au Palazzo Carafa della Spina, le . Cas rare à l'époque pour une œuvre de circonstance, elle est redonnée quelques jours après ; puis disparaît jusqu'à nos jours.
Histoire
La naissance de l'archiduc Leopold le , fils de Charles VI est la cause initiale de la commande par le prince napolitain, Gaetano d'Aragona et son épouse, Aurora Sanseverino, d'une œuvre à Scarlatti. Le livret est confié à l'abbé Niccolò Giuvo, secrétaire d'Aurora qui, huit ans plus tôt, avait fourni le texte d'une autre serenata, Aci, Galatea e Polifemo de Haendel. À peine plus d'un mois après la naissance de l'enfant, la serenata est donnée[1].
Elle est présentée, à l’instar des oratorios, avec des décors et des costumes somptueux de Christoforo Schor et probablement une action scénique agrémentée d'effets, tel Giove (Jupiter) probablement descendu du gréement de scène, dans une machine à nuages — littéralement un deus ex machina[1].
Parmi les chanteurs de la création figurent le castrat soprano Matteo Sassano, incarnant le Printemps. Surnommé le rossignol de Naples, on ne sait si son air de rossignol, dans la seconde partie, est une réponse à cette réputation ou né de là. Il avait commencé sa carrière avec l'opéra de Scarlatti, Clearco in Negroponte en 1686 à l'âge de dix-neuf ans[1].
Quelques mois après la première de l'œuvre, le , l'enfant meurt.
Rôles
Primavera, soprano — Matteo Sassano (castrat) « il rosignuolo di Napoli »
Estate, soprano — Margherita Durastanti
Autunno,
Inverno, ténor — Gaetano Borghi
Giove, basse — Antonio Manna
La gloria di primavera n'est pourvue que d'un seul duo, mais d'un certain nombre de Cori (qui rassemblent les personnages principaux)[1].
Argument
La première partie est articulé en trois phases. Une première célébrant la naissance de l'héritier de l'Empire autrichien. Les saisons chantent tour à tour où son décrit les symboles impériaux (aigle, Danube…). La seconde phase est une réflexion sur le passé de guerre (Succession d'Espagne) et le temps présent de paix (Paix d'Utrecht, 1713). Enfin, une courte conclusion propose l'intervention de Jupiter pour départager les saisons qui se disputent les honneurs[1].
La seconde partie voit l'arrivée de Jupiter, saluée par une invocation. Le Printemps résume les arguments des saisons : conception de l'enfant (l'Été), fécondité « de la poitrine impériale » (Automne), croissance (Hiver) et la naissance (Printemps). C'est la place du fameux air évoquant le chant du rossignol dans un rythme de sicilienne[1].
Première partie
Sinfonia
Coro : Nato è già l’Austriaco sole
Recitativo : Noi che a vicenda elesse
Aria : Già fermò sull’empia ruota
Recitativo : Non più sterili, e meste
Aria : Più l’Aquila non teme
Recitativo : Trasse già l’Istro altero
Aria : Fuor dell’urna le bell’onde
Recitativo : Nacque a noi nacque al grande genio
Aria : Col piacer già la pace riposa
Recitativo : Qui dunque ò mie compagne
Coro : L’aura sussurrando
Recitativo : Già con umido ciglio
Aria : Solca il mar, scioglie le vele
Recitativo : Vidi correr audaci
Aria : Dopo l’orrore
Recitativo : Quante volte quante volte mirai
Aria : È più caro il fonte e’l rio
Recitativo : Vidi anch’io con orrore più d’un Regno
Aria : Arde il ciel saette avventa
Recitativo : Tal virtù seco trasse
Coro : Vieni ò Re dell’alte sfere.
Seconde partie
La seconde partie comprend cinq phases : une nouvelle invocation de Jupiter, son éloge, un concours des saisons, fin du concours, bénédiction sur l'Empire.
Naples, Conservatorio di Musica San Pietro a Majella, I-Nc (Cantate 273-274)
Naples, Conservatorio di Musica San Pietro a Majella, I-Nc (Cantate 275) — première partie
Discographie
La gloria di primavera - Diana Moore, mezzo-soprano (Primavera) ; Suzana Ograjenšek, soprano (Estate) ; Clint Van der Linde, contreténor (Autunno) ; Nicholas Phan, baryton-basse (Inverno) ; Douglas Williams (Giove) ; Philharmonia Baroque Orchestra & Chorale, dir. Nicholas McGegan (concert, 4-6/, 2CD PBP 09)[2] (OCLC992973616 et 959560585)