L'Écho d'Alger est fondé en 1912 par Étienne Baïlac[3], un journaliste né en 1875 à L'Arba[4]. Son premier numéro paraît le [5]. En 1926, il participe à la campagne de presse contre Maurice Viollette[6]. Baïlac reste son propriétaire jusqu'en 1927 et son rachat par Jacques Duroux[3], un important colon de Maison-Carrée, sénateur et propriétaire de minoteries, vignes, etc. En 1942, Duroux le cède à son fils Jean[3].
C'est le premier journal qui a introduit la photographie de presse en Algérie. Il disposait de correspondants dans les villes les plus importantes du Maghreb et de bureaux à Paris.
L'Écho d'Alger est pendant longtemps le journal de la gauche radicale qui prône le dialogue entre le patronat et la classe ouvrière. Plus tard, durant la guerre d'Algérie, il devient le farouche défenseur de l’Algérie française. Si ces deux positions peuvent paraître contradictoires à première vue, elles s’expliquent en fait par l’orientation de gauche de la majorité des électeurs algériens.
Après avoir soutenu le retour du général de Gaulle au pouvoir en le présentant comme le sauveur de l'Algérie française, le journal passe ensuite à l'opposition quand il apparaît que de Gaulle penche pour le renoncement à l'Algérie. L'Écho d'Alger devient le porte-parole des généraux putschistes en avril 1961, avant d'être censuré puis interdit de parution par le tribunal d'Alger. Alain de Sérigny, son directeur, est poursuivi en justice puis relaxé quelques années plus tard[7]. Le 17 699e et dernier numéro[3] de L'Écho d'Alger paraît le [5]. Le , un décret interdit son impression, sa publication et sa diffusion ainsi que l'utilisation de son titre[8]. Le , le Conseil d'État confirme la légalité de ce décret[9].
Chronologie
18 mars 1912 : première parution du nouveau quotidien algérois L'Écho d'Alger. À cette époque, le journal ne comporte qu'une feuille de papier de piètre qualité, imprimée sur les deux faces, en recto-verso. Le tirage de ce journal est de 15 000 exemplaires.
1927 : rachat du journal par Jacques Duroux, grand propriétaire viticole et sénateur radical-socialiste[10].
1942 : Jacques Duroux, nouveau propriétaire du journal, confie la direction à son beau-frère Alain de Sérigny, pied-noir d'adoption. Le journal devient le quotidien le plus lu et le plus influent d’Algérie. C'est pour le Général de Gaulle « La Bible des Français d'Algérie »[réf. souhaitée].
Jacques Chevallier, maire libéral d'Alger entre 1953 et 1958, a contribué à la fin des années 1940 à L’Écho d'Alger.
Notes et références
↑Gilles Kraemer- "Trois siècles de presse francophone dans le monde: Hors de France, de Belgique, de Suisse et du Québec" - L'HARMATTAN - 1995 - pp.149.
↑Patrizia Manduchi- Per una storia della stampa inAlgeria: da "l'Estafette d'Alger" (1830) al Giornali della Repubblica Algerina popolare e democratica, (1989)- Oriente Moderno, Anno 9(70), 7/12, 1990, pp.223-244.
↑La plume dans la plaie : les écrivains journalistes et la Guerre d'Algérie, Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, , 302 p. (ISBN2-86781-310-7, lire en ligne), p. 61.
Gilles Kraemer, Trois siècles de presse francophone dans le monde : Hors de France, de Belgique, de Suisse et du Québec, L'Harmattan- 1995, p. 149, 2-7384-3969-1
Philippe Baudorre, La plume dans la plaie : les écrivains journalistes et la guerre d'Algérie, Presses Univ. de Bordeaux, 2003 ; (ISBN2867813107 et 9782867813108)