Kryvyï RihKrivoï Rog
Kryvyï Rih (ukrainien : Кривий Ріг, /krɪˌwɪj ˈr⁽ʲ⁾iɦ/) ou Krivoï Rog (russe : Кривой Рог), littéralement « la corne tordue », est une ville industrielle de l'oblast de Dnipropetrovsk, en Ukraine orientale. Sa population s'élevait à 612 750 habitants en 2021. GéographieKryvyï Rih est située au point de confluence des rivières Inhoulets et Saksahan, à 131 km à l'ouest de Zaporijjia, à 138 km au sud-ouest de Dnipro et à 352 km au sud-est de la capitale Kiev[1]. La ville est un centre industriel et sidérurgique, dans une région minière. La ville s'étend sur une cinquantaine de kilomètres, le long des dépôts de minerais de fer, ce qui en fait la ville la plus longue d'Europe. À l'est du centre-ville se trouve un petit lac avec des roches glaciaires. Ainsi, cette région ne fut jamais cultivée et contient quelques steppes sauvages. Les environs de la ville sont cependant pollués, un problème qui s'aggrave en raison des mines abandonnées et des décharges de minerais. La ville possède de larges avenues, des lignes de tram. Kryvyï Rih est assez verte, des arbres étant plantés dans les rues et les cours intérieures des immeubles. HistoireLa ville fut fondée au XVIIe siècle par les Cosaques de Zaporijjia sur des terres historiquement habitées par des Scythes. L'histoire industrielle de la ville commence en 1880, quand les premiers investisseurs européens fondèrent un réseau de mines. Alexandre Pohl, un russe d'Ekaterinoslav sur le Dniepr, propose à Paulin Talabot de mettre en valeur le gisement de Kryvyï Rih et, le 6 janvier 1881, la Société anonyme des minerais de fer de Krivoï-Rog[4] , au capital de 5 millions de francs, est constituée avec la participation financière de la Société Mokta El Hadid. Alphonse Parran, est chargé, comme administrateur, d'en assurer la direction et d'organiser l'extraction à ciel ouvert[5]. Talabot et Parran réussissent à convaincre le gouvernement tsariste de l'intérêt de la liaison Donetsk-Kryvyï Rih, premier "combinat" avant l'heure et sont ainsi à l'origine de la création de l'industrie sidérurgique russe, qui prend naissance à l'abri de droits protecteurs élevés. La société établit elle-même un haut-fourneau à Krivoï-Rog et crée une houillère dans le Donets. Dès l'exercice 1884-1885, on extrait 28 000 tonnes, dont 11 500 vendues aux usines du Donets. En 1900, la société produit près de 500 000 tonnes de minerai de fer à 60 %, 145 000 tonnes de houille et 50 000 tonnes de fonte. En 1900 survient la crise industrielle. D'un exercice à l'autre la production du minerai de fer de la Société de Krivoï-Rog tombe de moitié. L'activité sidérurgique fut particulièrement développée à l'époque soviétique et demeure l'une des plus importantes concentrations sidérurgiques du monde.
Lors de l'invasion russe de l'Ukraine, la ville est sévèrement bombardée en juin 2023 par l'armée russe[8]. PopulationRecensements ou estimations de la population[9] : ÉconomieLa ville est indissociable de son complexe sidérurgique de Kryvorijstal. L'aciérie de Kryvyï Rih a été fondée en 1931 sur le riche gisement du bassin ukrainien de Kryvbas (en). En 1934, l'usine commença à produire de la fonte avec son premier haut fourneau. En 1939, trois hauts-fourneaux, une cokerie et une aciérie Bessemer étaient opérationnelles. Durant la Seconde Guerre mondiale, les usines furent sabotées par les Soviétiques et les restes rasés par les Allemands[11]. En 1949, le haut fourneau no 1 de l'actuel complexe fut allumé. Dans les années 1960, quatre laminoirs, des convertisseurs de type Martin (dont un géant d'une capacité de 700 tonnes qui, en 2013, subsiste avec son voisin de 550 tonnes) furent construits[12]. En 1961, l'usine mit à feu le plus gros haut-fourneau du monde, avec un creuset de diamètre 9,3 m, et un volume interne de 2 286 m3[13]. Le haut-fourneau no 7 fut édifié en 1962, suivi des nos 8 et 9 (ce dernier permettant à l'entreprise d'établir un nouveau record mondial, avec un volume interne de 5 000 m3[12]) en, respectivement, 1970 et 1974[11]. En 1996, le combinat minier et métallurgique de Kryvyï Rih (Kryvorijstal) réunit les activités minières et sidérurgiques du bassin de Kryvbas. En 2004, l'usine est privatisée et confiée à un syndicat ukrainien. L'expérience échoue et, un an après, une seconde privatisation attribue l'usine à Mittal Steel[11]. Depuis 2007, Kryvorijstal fait partie du géant de la sidérurgie ArcelorMittal issu de la fusion de Mittal Steel avec Arcelor. Celui-ci mène une stratégie de modernisation indispensable au site en construisant, notamment, en 2011, la première coulée continue et un four électrique de réchauffage des poches[14]. En , l'usine emploie 35 000 personnes et produit essentiellement des produits longs : billettes, barres et fil[11]. Se trouve également de l'industrie agro-alimentaire avec un site du géant international d'origine française Lesaffre qui y possède une usine de levure[15]. La ville est desservie par l'Aéroport de Kryvyï Rih pour des vols intérieurs ou internationaux et une gare centrale, la gare de Moudrona et une gare occidentale pour les voies de chemin de fer ; elle a aussi une base aérienne militaire. Climat
Source : Клімат та погода Кривий Ріг
Lieux culturelsLe musée de l'équipement minier le collège de Kryvyi Rih et son musée Krauss, partie de l'Université nationale de l'aviation.
PersonnalitésKryvyï Rih est la ville d'origine du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et de son épouse Olena.
AnecdoteDans la chanson de Serge Reggiani, Les loups sont entrés dans Paris[24], le premier loup à entrer dans Paris vient de Kryvyï Rih. SportKryvyï Rih est célèbre auprès des supporteurs de l'équipe de football française des Girondins de Bordeaux pour un épisode insolite lors de leur parcours en Coupe d'Europe 1985. Les Girondins étaient opposés à cette occasion à l'équipe (alors soviétique) de Dnipropetrovsk, mais durent disputer leur match retour en URSS à Kryvyï Rih, car Dnipropetrovsk était une ville fermée, interdite aux étrangers. Les Bordelais furent logés de force à Kryvyï Rih dans des conditions de séjour et d'entraînement déplorables, à tel point que le président Claude Bez menaça de ne pas faire jouer. L'incident fut finalement évité quelques heures avant le coup d'envoi et le match eut lieu sur une pelouse gorgée d'eau, grillée par le gel, indigne d'une rencontre de Coupe d'Europe. Au terme d'une éprouvante rencontre, les Girondins se qualifièrent aux tirs au but pour une demi-finale restée célèbre face à la Juventus. Jumelages
Notes et références
Voir aussiArticles connexesLiens externes
|