Julien Vallou de Villeneuve est né le à Boissy-Saint-Léger dans une famille aisée. Il est le frère de Théodore Ferdinand Vallou de Villeneuve, dramaturge, auteur d'une centaine de pièces de théâtre. Tous deux ont toujours été à l'abri du besoin[1].
Il expose ensuite régulièrement peintures, dessins, aquarelles et planches montrant des motifs inspirés de la vie quotidienne paysanne, ou figurant des costumes régionaux voire exotiques, et ce jusqu'en 1849. Petit maître que j’aime est une huile sur toile datant d'environ 1840. Cette peinture illustre une scène de vie à Saint Domingue et particulièrement une relation entre maître et esclave dans les plantations. On retrouve dans ce tableau le goût de l’exotisme, une idéalisation de la nature et la représentation sensuelle des corps féminins[5],[6]. Ce tableau et particulièrement son titre met en avant la vision biaisée de la relation entre un maître et son esclave[7].
On compte aussi des scènes galantes, marquées par le goût bourgeois de l'époque, idéalisant le monde rural. En 1835, au salon Jouvenet de Rouen, il obtient une médaille d'or pour L'Amour sous les toits, que la critique juge néanmoins « trop bien léchées » et un peu mièvre[1].
Vallou de Villeneuve semble ne plus produire de peintures à partir de 1850-1851. Il se tourne vers la photographie peut-être dès 1849, initié par André Giroux[1]. Il est membre de la jeune et éphémère Société héliographique, première association au monde d'amateurs de cette nouvelle technique qui souhaite désormais produire des vues artistiques, et non plus de simples portraits utilitaires[8]. En 1854, il fait partie des cofondateurs de la Société française de photographie. Son studio, situé à Paris au 18, rue Bleue, produit un nombre important de clichés de nus féminins, d'après des modèles dont certains, selon Jean Adhémar[1], inspirèrent entre autres des compositions de Gustave Courbet, mais aussi des portraits de comédiens du Théâtre Français, ainsi que quelques paysages. On ne trouve cependant plus trace de son activité photographique après 1855[9].
Les nus féminins de Vallou de Villeneuve sont originellement tirés chez Lemercier à Paris d'après des négatifs et qualifiés d' « études d'après nature ».
↑Caroline Oudin-Bastide, Travail, capitalisme et société esclavagiste
Guadeloupe, Martinique (XVIIe – XIXe siècle), La Découverte, (lire en ligne), p 269-303