Julien Coupat, né le à Bordeaux, est un des fondateurs en 1999 de la revue philosophique française Tiqqun. Il est devenu célèbre pour son implication dans l'affaire de Tarnac.
Son nom, associé aux idées situationnistes, est cité par Luc Boltanski[3] dans les remerciements d'un livre de 1999, Le Nouvel Esprit du capitalisme. La même année, Julien Coupat cofonde la revue Tiqqun[4] dont il reste ensuite l'un des animateurs. C'est le philosophe Giorgio Agamben, avec qui il se lie, qui trouve un imprimeur pour la revue[5].
À partir du , il est suspecté pendant l'affaire de Tarnac, d'avoir formé une « cellule invisible » – selon l'expression du procureur Jean-Claude Marin – à laquelle est imputé le sabotage d'une caténaire de ligne TGV[6], action revendiquée par un groupe allemand le [7].
Il est alors mis en examen pour « direction d'une association de malfaiteurs et dégradations en relation avec une entreprise terroriste » avec huit autres personnes.
Cette affaire déclenche une importante polémique : des comités de soutien sont créés en France et à l'étranger, et une manifestation de soutien réunit entre 1 200 et 3 000 personnes à Paris le [8]. Les participants scandent des slogans tels que « Police partout, justice nulle part ! »[9]. Des intellectuels, des parlementaires et les autres personnes mises en cause dénoncent un montage policier et une instrumentalisation politique de l'affaire[10],[11]. Rapidement la loyauté de la procédure policière est l'objet d'interrogations. Dès , une enquête de l'hebdomadaire Charlie Hebdo révèle que les services antiterroristes ont tenté d'imputer à Julien Coupat sa participation à un attentat à la grenade artisanale, perpétré aux États-Unis en , pour justifier leur procédure à son encontre[12]. En , après neuf ans de procédures judiciaires et le dessaisissement du juge chargé de l'enquête, la Cour de cassation abandonne définitivement la qualification « terroriste » de l'affaire[13].
Selon le sociologue Philippe Corcuff, Julien Coupat est passé peu à peu « de l’ultra-systémisme au conspirationnisme » et utilise une rhétorique complotiste dans l'ouvrage dont il est dit l'auteur supposé, Le Manifeste conspirationniste[16]. D'après L'Express, Julien Coupat adopte des positions polémiques concernant la pandémie de Covid-19 ainsi que sur la question de la 5G[17]. Julien Coupat accuse notamment l'entrepreneur Klaus Schwab de vouloir mettre en place un great reset[17].
Rudy Reichstadt de Conspiracy Watch indique pour sa part que Coupat « est quelqu'un qui a une colonne vertébrale idéologique, qui s'inscrit dans des références situationnistes, dont le complotisme est assez sophistiqué[17]. »
Publications
Écrits de Julien Coupat
Le nom de Julien Coupat a été associé à plusieurs publications[4] :
Tiqqun, Organe conscient du Parti Imaginaire – Exercices de Métaphysique critique, 162 p., auto-édition, 1999
Tiqqun, Organe de liaison au sein du Parti Imaginaire – Zone d'Opacité Offensive, 292 p., Les Belles Lettres, 2001 (ISBN2913372112)
En effet, Julien Coupat a fait partie du comité de rédaction de cette revue de 1998 à 2001. Il est aussi supposé être auteur ou coauteur de plusieurs articles publiés dans les deux numéros, quoique les rédacteurs du second numéro soient restés anonymes.
Il est l'auteur d'une contribution intitulée « Science du C.R.A.S.H. » publiée dans le numéro 33 de la Revue d'esthétique en 1998, et dans lequel la critique du film Crash de David Cronenberg est un prétexte au développement de la thèse ainsi acronymisée : Comment le Réel Avance Sans l'Homme.
En décembre 2018, il est l'auteur de la postface du livre de Daniel Denevert, Dérider le désert.
En 2020, il participe à l'ouvrage collectif Police, avec un texte intitulé Engrenages, fiction policière.
Écrits attribués
D'autres écrits lui ont été attribués sans preuve formelle :
Le texte est anonyme. Le Point évoque de possibles parallèles idéologiques entre ce livre et L'Insurrection qui vient[19]. La quatrième de couverture de L'Insurrection qui vient est un extrait de la proposition I de Appel. De même, certaines phrases mises en exergue de paragraphes de L'Insurrection qui vient sont issues de cet opuscule. Ce texte est publié dans Appel. Et autres textes suivis d'effets, Éditions divergences, 2023 (ISBN979-10-97088-60-6). Il en est également annoncé une traduction en langue italienne dans la postface datée de mars 2004 de l'essai Théorie du Bloom paru aux éditions La Fabrique (p. 151).
Ce livre, rédigé par un « comité invisible », est attribué par la police[20] à Julien Coupat. Cependant, selon l'éditeur et ami de Julien Coupat, Éric Hazan, « Julien n'a jamais fait partie du comité d'auteurs, qui m'a demandé un anonymat que je respecte. Le pointer ainsi du doigt est une pure construction policière participant à l'intoxication générale de l'opinion publique[21]. » Avant le déclenchement de l'affaire, le livre s'était vendu à 8 000 exemplaires. Le 9 avril 2009, Hazan a été entendu par la sous-direction de l'anti-terrorisme de la police judiciaire qui souhaite pouvoir établir que Coupat est bien l'auteur de ce texte[22].
Livre anonyme, attribué à Julien Coupat et au Comité invisible, par L'Express[23]. Le Comité invisible nie alors la parenté de cet ouvrage en précisant dans un tweet que « Les livres du Comité invisible sont signés Comité invisible »[24].