Joseph Dadoune

Yosef Joseph Yaakov Dadoune
Yosef Joseph Yaakov Dadoune en 2023.
Naissance
(49 ans)
Nice, France
Nationalité
Activité
Distinction

2017 Nomination au grade de Chevalier dans l'ordre des Arts et des Lettres

2024 Nomination au grade d'Officier dans l'ordre des Arts et des Lettres

Yosef Joseph Yaakov Dadoune, né le à Nice, est un artiste dont l'œuvre protéiforme[1] allie vidéo, photographie, performance, dessin, peinture, production sonore, installation et architecture[2].

Sa pratique est traversée par les tensions qui existent entre Orient et Occident, entre vie religieuse et vie laïque[3], entre pouvoir central et périphérie, entre réel et imaginaire. Il rapproche corps intime et corps politique, désir de protection et action sociale, habitat et individualité, territoire et enfermement, dans des œuvres où résonnent les questions d’exil, de genre et d’identité.

Dans une dimension utopique de l’art, il s’intéresse particulièrement aux problématiques postcoloniales et aux violences symboliques contemporaines, en puisant dans le passé et le sacré qu’il relie formellement au présent. Établissant que toute matérialité porte sa charge symbolique et charrie ainsi une sémantique antique, il propose de questionner et traverser le temps en ayant parfois recours à l’étrangeté, à une sorte de manifestation de l’invisible, trouvant ainsi « un moyen de montrer en cachant, pour préserver la vérité »[4].

Carrière artistique

Après une enfance qui le mène de Nice à Ofaqim, Joseph Dadoune se fait connaître au début des années 2000 en France et en Israël grâce à son film Sion (2006-2007), produit avec le soutien et la participation du musée du Louvre avec l’actrice Ronit Elkabetz[5].

En 2008, il développe un cycle de travaux intitulé In the Desert qui porte sur la ville de développement Ofaqim dans sa réalité économique, sociale et culturelle. Dans le cadre de ce projet, Dadoune produit des films, collecte des documents d'archives, initie des visites guidées, invite des journalistes et s’efforce de mobiliser le plus grand nombre possible de personnes pour délivrer Ofaqim de son statut de « non-lieu »[6]. À partir de 2010 il se consacre au dessin et crée des surfaces monumentales[7] recouvertes d’un goudron noir opaque, qu’il mélange à différents objets et matières. Certains de ces goudrons ont été exposés à la fondation Ricard à Paris[8] et au Musée de Petach Tikva.

Parmi ses autres œuvres marquantes, il y a Impossible calendars[9] (2013) exposé au Musée de Tel-Aviv lors de la célébration du centenaire du mouvement Dada[10] et Barrière protectrice (2017), un ensemble de dessins autobiographiques de guerre, réunis dans une publication aux Éditions Arnaud Bizalion.

En 2017, il est fait Chevalier des Arts et des Lettres[11][source insuffisante] et au mois de juillet de la même année, son projet Un Printemps arabe[12] (233 photos et 17 vidéos) est choisi pour intégrer les collections du Musée national d'art moderne, Centre Pompidou[13]. En , il est l’artiste invité de la ville de Versailles pour la Nuit de la Création où il présente une importante sélection de ses œuvres sous le titre « Sillons ».

En 2018, il est Lauréat du prix de la fondation Renée et Léonce Bernheim pour les arts, les sciences et les lettres[14] et il participe à l’exposition « To the End of Land » à la National Gallery of Modern Art de New Delhi[15].

En 2019, deux goudrons[Quoi ?] sont sélectionnés dans l’exposition « Naked Soul: Chaïm Soutine » au Musée d'Ein Harod[16] en Israël.

Son livre de dessins Fresh Light accompagné par le texte de Donatien Grau est publié aux Éditions Arnaud Bizalion en 2020[17].

En 2021, la Galerie Le Minotaure et la Galerie Alain Le Gaillard à Paris présentent l’exposition « IncarnaSion »[18] accompagnée d’un catalogue[19] préfacé par Ariel Schweitzer, historien de cinéma et critique aux Cahiers du cinéma.

En 2022, il signe l’affiche de la 26e édition du marché de la truffe à Grasse[20]. L'Alliance française de Delhi présente ses dessins et ses vidéos en duo avec l'artiste Léor Grady.

Invité en Juin 2023 au Musée d'Art et d'Histoire du judaïsme pour l’exposition[21] « Le cri des fleurs » à l’occasion de la nuit blanche, Joseph Dadoune investit la galerie contemporaine, la chambre du duc et la bibliothèque. Une monographie[22] de 304 pages, Yosef Joseph Yaakov Dadoune, 1996 – 2022, est publiée à cette occasion par Arnaud Bizalion, avec des textes de Marie-Laure Bernadac, Lucia Sagradini-Neumann, Doron Von Beider, Donatien Grau, Drorit Gur Arie. Le graphisme est réalisé par l’agence baldinger•vu-huu.

Les fleurs

En 2015, des fleurs réalisées au pastel sur papier émergent dans l’œuvre de Joseph Dadoune. Des fleurs charbonneuses porteuses de vie et de mort (Fleurs / After War. Blind Spot / Tel Aviv, 2015-2016) ; des fleurs aux couleurs vives et variées qui évoquent l’exil (Lost Roots/Lost Memory/We New, 2017) ou la rencontre avec l’Autre (Found you, 2022). En 2023, avec la série Fleurs/camouflages, périphérie Joseph Dadoune déploie ses dessins au fusain sur de larges panneaux de tilleul. Ces fleurs se font l’écho des végétaux qui survivent quasiment sans eau à la bordure du désert : palmiers, chardons et asphodèles. Pour Lucia Sagradini-Neumann : « L'usage et le choix du papier et de la chose crayonnée qui ramène à la fragilité de la forme, et le choix du motif – la fleur, vulnérable, gracile –, portent les marques de l'intempérance des temps »[23].

Expositions personnelles et collectives

Joseph Dadoune a participé à plus de 200 expositions personnelles et collectives en Europe, aux États-Unis, en Inde et au Moyen-Orient. Son travail a notamment été montré à la FIAC[24] (Paris), à l’Espace Richaud[25] à Versailles, au Musée de Petach Tikva[26],[27], au Plateau / FRAC Ile-de-France[28], au Musée des beaux-arts de Tel Aviv[29], à la Fondation Pernod-Ricard[8] à Paris et au Musée d’Israël[30] à Jérusalem. Ses vidéos ont été projetées au Musée de la Chasse et de la Nature[31], à l’Auditorium du Musée du Louvre[32], à la White Box NYC[33] et au Palais de Tokyo[34].

Œuvres dans les collections publiques

Les œuvres de Joseph Dadoune se trouvent dans les collections publiques du Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou[13], du Musée du Louvre[35] et du Centre national des arts plastiques (CNAP)[36] à Paris, du FRAC Normandie[37] à Rouen, du Musée d’Israël[38] à Jérusalem, du Musée d'art de Petach Tikva[39].

Bibliographie

  • (fr) Maurey Catherine, Les valises itinérantes, Joseph Dadoune, Galerie Le Chanjour, Nice, 1996-1997
  • (en) Bienvenue au Club, Joseph Dadoune, Alon Negev Gallery LTD, Tel Aviv, 2001
  • (fr) Zoritchak Thomas, Universes 2000 – 2003, Alon Segev Gallery edition, Mercaba Pictures, Tel Aviv, 2004
  • (en + he) Drorit Gur Arie, Ktzia Alon, Fabrice Flahutez, Ruth Malul Zadka, Joseph Dadoune A Cinematic Trilogy, Petach Tikva Museum of Art, Israël, 2007 (OCLC 835945821)
  • (fr + en) +(he) Haviva Pedaya, Drorit Gur Arie, Yvonne Kozlovsky-Golan, Raphaël Sigal, Omri Herzog, Abdellah Taïa, Yoav Shemueli, Amnon Raz Krakotzkin, Regarding Sion / À propos de Sion, Yosef-Joseph Dadoune, Hakivun Mizrakh [East-Word], Bimat Kedem Publishing, Israël, 2008-2009 (ISSN 1565-4826)
  • (en + he) Drorit Gur Arie, Shani Bar-On, Audrey Illouz, Conversation between Yosef Joseph Dadoune & Zvi Efrat, Yitzhak Krispel, Efrat-Kowalsky Architects, Dan Hason, Dadoune | Von Beider, Ofakim (horizons), Petach Tikva Museum, Israël, 2012 (ISBN 9789657461044)
  • (fr) Fabrice Flahutez, L’œuvre ouverte de Joseph Dadoune, Le kiosque noir, 2015, Espace d’art Le Moulin, Ville de La Valette-du-Var, 2015 (ISSN 1969-2625)
  • (fr) Lucia Sagradini, Icônes 61, Joseph Dadoune, Multitudes, 2015 (ISSN 0292-0107)
  • (fr + he) Isabelle Bourgeois, Yosef-Joseph-Yaakov Dadoune « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? », Beit Uri And Rami Nehostan Museum, Kibbutz Ashdot Ya’akov Meuhad, 2016, (ISBN 978-965-92225-1-3)
  • (en + he) Doron von Beider, Yosef Joseph Yaakov Dadoune, In praise of the Sequence, The Lobby, Tel Aviv, 2016
  • (fr) Fabrice Flahutez, Joseph Dadoune, barrière protectrice, Arnaud Bizalion Éditeur, 2017 (ISBN 9782369801092)

Références

  1. Lucia Sagradini, Icônes 61, Joseph Dadoune, Multitudes, 2015 (ISSN 0292-0107) [1]
  2. « Arts éphémères 2018 Marseille 10e édition Frottement », sur arts-ephemeres.fr, (consulté le ).
  3. Galit Eilat, Multiple cultures is not Multiculturalism, in ArtPress, numéro 342, février 2008
  4. Lucia Sagradini, « Dans le désert blanc les sillons noirs du serpent, Joseph Yosef Yaakov Dadoune », Yosef Joseph Yaakov Dadoune - 1996-2022, Arnaud Bizalion éditeur, (ISBN 978-2-36980-140-5)
  5. « Films d'auteur », sur louvre.fr (consulté le ).
  6. Ofakim: Yosef-Joseph Dadoune, in e-Flux on line publishing platform and archive, 18 février 2012 [2]
  7. Mikel Touval, in Sillons, Yosef Joseph Dadoune, Arnaud Bizalion éditeur, 2017 (ISBN 9782369801238)
  8. a et b « L’Apparition des images, 2013 », sur Fondation Pernod Ricard (consulté le ).
  9. (en) « Joseph Dadoune, Sillons, Espace Richaud, Versailles, 2017 », sur outset.org.uk (consulté le ).
  10. Ida Bat Sheva, Alchemy of Words: Abraham Abulafia, Dada, Lettrism, p. 11, 132. Tel Aviv museum of Art, Tel Aviv, 2016 (ISBN 978-965-539-136-7) [3]
  11. Promotion du printemps 2017, ministère de la culture et de la communication, Paris
  12. http://www.lavalette83.fr/fileadmin/documents/Theatre/VALETTE14-MOULIN-DADOUNE-Trace-MenLIGNE.pdf
  13. a et b « Volume II, 2013, 54 tirages classés en 6 séries : An Arab Spring, Combination 01/02, 1975 ; An Arab Spring, Combination 02/02, 1975 ; Faisal, King of Arabia, Combination 01/02, 1975 – Faisal, King of Arabia, Combination 02/02, 1975 ; Faisal-Moshe, Combination 01/02, 1975-1981 ; Faisal-Moshe, Combination 02/02, 1975-1981 », sur www.centrepompidou.fr (consulté le )
  14. « Fondation Renée et Léonce Bernheim », sur fondationjudaisme.org (consulté le ).
  15. (en) « To the End of Land - Contemporary Art from Israel », sur petachtikvamuseum.com (consulté le ).
  16. « Israel Museum Information Center for Israeli Art », sur imj.org.il (consulté le ).
  17. « Des couleurs vives et des compositions spontanées, un espace imaginaire », sur Arnaud Bizalion Éditeur (consulté le ).
  18. « Joseph Dadoune - IncarnaSion » [vidéo], sur YouTube (consulté le ).
  19. « Erreur », sur bnf.fr (consulté le ).
  20. « Le 26e Marché de la Truffe Parfume le Pays de Grasse », sur YesICannes, (consulté le ).
  21. « Yosef Joseph Yaakov Dadoune. Le Cri des fleurs », sur Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme, (consulté le ).
  22. « BnF Catalogue général », sur bnf.fr, Arnaud Bizalion éditeur (Arles), (consulté le ).
  23. (en-US) « Monographie Yosef Joseph Yaakov Dadoune, 1996 - 2022 », sur YOSEF JOSEPH YAAKOV DADOUNE (consulté le )
  24. « Sexe, humour & abstraction - Journal #4, éd. Le Minotaure », sur Issuu (consulté le ).
  25. (en) « Sillons, 2017 » (consulté le )
  26. « Sion, 2007/2008 », sur petachtikvamuseum.com (consulté le )
  27. « Ofakim, 2012 », sur petachtikvamuseum.com (consulté le )
  28. « Sillons, 2017 », sur FRAC Ile-de-France (consulté le ).
  29. (en) « Alchemy of Words: Abraham Abulafia, Dada, Lettrism, 2016 » (consulté le )
  30. (en) « Great Wide Open: New and Old in the Collection, Israel Museum, Jerusalem, 2012/2013 » (consulté le )
  31. « Nature et culture, 2018 », sur Musée de la chasse et de la nature (consulté le )
  32. « Le Louvre imaginaire, 2016 » (consulté le )
  33. (en) « SanctionedArray at White Box » (consulté le )
  34. « Fiac cinéma 2007 - Association française de développement des centres d'art », sur dca-art.com via Wikiwix (consulté le ).
  35. (en) « Arthouse films », sur louvre.fr (consulté le ).
  36. « Horizons-Fragments II, 2009 (suite de 12 photographies) / Ofakim, 2010 (vidéo) », sur www.cnap.fr (consulté le )
  37. « Série In the desert, 2009 », sur http://www.lescollectionsdesfrac.fr (consulté le )
  38. « Phoenix, 2010 (vidéo) » (consulté le )
  39. (en) « Contemporary Art Collection, Petach Tikva Museum of Art » (consulté le )

Liens externes