Son travail en bioéthique donne naissance en 2002 au livre The Ethics of Killing: Problems at the Margins of Life[3]. Celui-ci est divisé en cinq parties : l'identité, la mort, le meurtre, le début de vie et la fin de vie. Pour déterminer ce qu'il y a de mal à tuer, McMahan commence par analyser la notion d'identité personnelle, qu'il considère nécessiter une forme de continuité de la conscience. Il étudie ensuite en quoi cela fonde la notion de « préoccupation égoïste ». Et en quoi cet intérêt égoïste dépend du degré d'« unité psychologique », qui représente la richesse des états mentaux et leur degré de connexion avec les états mentaux futurs. Il en tire la conclusion controversée que le mal qu'il y a à tuer dépend de ce degré d'unité psychologique, qu'il estime par exemple faible pour un fœtus[4].
Éthique animale
Parallèlement à ses contributions à la bioéthique, McMahan défend l'antispécisme, soutenant notamment que le fait d'être humain n'est pas une base suffisante pour prétendre à un statut moral supérieur à celui de n'importe quel animal[5],[6]. McMahan a également affirmé que l'élevage intensif était un problème éthique majeur. Il a plaidé pour une prise de conscience collective afin de mettre fin aux souffrances infligées aux animaux par l'agriculture industrielle moderne et contre la consommation d'animaux[7]. Il a également participé au débat éthique sur la souffrance des animaux sauvages[8]. Il a en outre plaidé en faveur d'une intervention humaine dans le milieu naturel pour soulager la souffrance des animaux sauvages lorsque cela ne causerait pas plus de mal que de bien[9],[10],[11].
Théorie de la guerre juste
Les principales contributions de McMahan à la théorie de la guerre juste sont faites dans son livre Killing in War[12]. Il s'oppose aux éléments fondamentaux de la définition traditionnelle de la guerre juste. Contrairement à Michael Walzer[13], il prétend que ceux qui mènent une guerre injuste ne peuvent jamais répondre aux exigences du jus in bello (droit des belligérants d'un conflit).
Autres travaux
McMahan a également co-édité deux livres sur l'éthique, The Morality of Nationalism[14] et Ethics and Humanity[15].
Au début des années 1980, il écrit deux livres sur la situation politique de l'époque : British Nuclear Weapons: For and Against[16] et Reagan and the World: Imperial Policy in the New Cold War[17].
↑(en) Michael Lacewing, « Review of The Ethics of Killing: Problems at the Margins of Life », Notre Dame Philosophical Reviews, (ISSN1538-1617, lire en ligne, consulté le )
↑(en) Jeff McMahan, « Animals », dans A Companion to Applied Ethics, Blackwell Publishing, (lire en ligne)
↑(en) Jeff McMahan, « "Our Fellow Creatures" », The Journal of Ethics, (lire en ligne)
↑(en) Jeff McMahan, « Eating animals the nice way », Daedalus, (lire en ligne)
↑(en) Catia Faria, « Making a Difference on Behalf of Animals Living in the Wild: Interview with Jeff McMahan », Relations. Beyond Anthropocentrism, vol. 3, no 1, , p. 81–84 (ISSN2280-9643, DOI10.7358/rela-2015-001-fari, lire en ligne, consulté le )
↑(en) Jeff McMahan, « The Meat Eaters », sur New York Times Opinionator, (consulté le )
↑(en) Daniel Dorado, « Ethical Interventions in the Wild. An Annotated Bibliography », Relations. Beyond Anthropocentrism, vol. 3, no 2, , p. 219–238 (DOI10.7358/rela-2015-002-dora, lire en ligne, consulté le )
↑(en) N. Ann Davis, Richard Keshen et Jeff McMahan, Ethics and Humanity: Themes from the Philosophy of Jonathan Glover, Oxford University Press, (ISBN978-0-19-029598-1, lire en ligne)
↑McMahan, Jeff. 2016. "Philosophical Critiques of Effective Altruism", The Philosopher's Magazine 73 (2nd Quarter).
↑McMahan, Jeff. 2017. "Doing Good & Doing the Best", in Paul Woodruff, ed., Philanthropy and Philosophy: Putting Theory Into Practice (New York: Oxford University Press).
↑Martin Rosenbaum, « Pseudonyms to protect authors of controversial articles », BBC, (lire en ligne, consulté le )