Jeanne Villepreux-PowerJeanne Villepreux-Power
Jeanne Villepreux-Power, née le 4 vendémiaire de l'an III () à Juillac (Corrèze) et morte le dans la même commune, est une naturaliste française. Autodidacte passionnée et pionnière de la biologie marine, elle est décrite comme la précurseure des stations de biologie marine par Edmond Perrier et de l'aquariologie par Sir Richard Owen. BiographiePremière-née des quatre enfants de Pierre Villepreux qui occupe plusieurs métiers dont celui de cordonnier et de garde-champêtre, et de Jeanne Nicot, Jeanne (surnommée Lili) part, à pied, à Paris, à dix-huit ans. Elle y travaille pour une couturière en vue, Clémence Gagelin. Elle devient célèbre grâce à une robe de mariage qu’elle réalise pour le mariage de Marie-Caroline de Bourbon-Siciles avec Charles Ferdinand d'Artois (1778-1820), duc de Berry. Elle rencontre à cette époque un négociant d'origine irlandaise, James Power, qui l'épouse en 1818 à Messine. Le couple s'établit en Sicile où Jeanne Villepreux-Power se consacre alors à l’étude et notamment à l'histoire naturelle de l'île. Elle fait paraître Itinerario della Sicilia riguardante tutt'i rami di storia naturale e parecchi di antichità che essa contiene (Messine, 1839) et Guida per la Sicilia (Naples, 1842, réédité en 1995) en utilisant Jeanette Power comme nom de plume. ![]() Elle s’intéresse aux coquillages actuels ou fossiles, et notamment à l’argonaute argo. C'est elle qui tranche une question scientifique en suspens à son époque : l'argonaute sécrète-t-il sa coquille ou l'habite-t-il à la manière d'un bernard-l'ermite ? C'est pour mieux les étudier qu'elle construit les cages « à la Power » qui deviendront plus tard les aquariums. Grâce à ces observations, elle prouve que l’argonaute n’est pas un parasite mais qu’il a la capacité de sécrétion de la coquille. Elle détermine aussi le mode de reproduction de l'espèce qui présente un grand dimorphisme sexuel. Elle fait notamment paraître Observations et expériences physiques sur plusieurs animaux marins et terrestres. Elle est la première femme membre de l’Académie des sciences de Catane. Elle est aussi correspondante de la Zoological Society of London et de seize autres sociétés savantes. Parmi ses publications, il faut citer son très érudit guide de la Sicile, Guida per la Sicilia, où elle fait l’inventaire des richesses (de la faune, de la flore et des fossiles) de l’île et qui est tout autant un guide historique, touristique et une référence pour les savants naturalistes. Ses collections, son cabinet d'histoire naturelle ainsi que ses manuscrits disparaissent en 1838 lors du naufrage, sur les côtes de Bretagne, du Bramley, le brigantin qui les transportait de Messine à Londres[1]. Le couple Power s'installe à Paris en 1842. De Juillac à JuillacFuyant le siège de Paris de 1870, elle se réfugie dans son village natal, laissant son époux James Power dans la capitale. Elle meurt à 77 ans dans son village natal. Le caveau Villepreux-Power, dans l'ancien cimetière de Pontoiseau, a été acheté en 1915 par un entrepreneur de la commune, qui en a fait son caveau personnel. Ce cimetière a été rasé en 1976. Pionnière de l'aquariumSi les naturalistes utilisaient déjà des vases d’eau de mer pour l’étude des organismes marins vivants, Jeanne Villepreux-Power systématise, à partir de 1832, l’usage d’aquariums pour son étude des argonautes in vivo[2]. Elle les appelle cages et les présente à l’Académie de Catane qui les dénomme Gabioline alla Power (« cages à la Power »)[2],[3]. Dans sa démarche expérimentale basée sur l’observation des organismes marins vivants, elle construit trois types de « cages » pour maintenir les conditions de vie nécessaires aux argonautes[2] :
Sir Richard Owen l'a considérée comme la mère de l’aquariophilie :
— Owen[4]. Le chercheur Josquin Debaz indique que « sans vouloir ici trancher aucune question de priorité dans l’invention des aquariums modernes, on peut sans conteste affirmer avec Gage que ces Gabbioline alla Power constituent un tournant de tout premier plan dans leur histoire »[2]. HommagesL'Union astronomique internationale a baptisé de son nom une patera de la planète Vénus, découverte par la sonde Magellan. La patera Villepreux-Power se trouve aux coordonnées suivantes : latitude 22° sud et longitude 210° est[5]. En 2007, une exposition lui est consacrée au musée du Cloître de Tulle. Le prix Jeanne Villepreux-Power[6] donné par la mission Égalité des chances du rectorat du Limousin et Récréasciences CCSTI Limousin récompense chaque année une jeune femme en deuxième année de classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE) du Limousin. En 2015, son nom a été donné à une rue, l'ancienne rampe Haute-Vienne, à Limoges. Depuis 2019, une allée de Paris commémore son souvenir, l'allée Jeanne-Villepreux-Power, dans le 12e arrondissement[7]. L'entrée de l'allée est située face à l’aquarium de la Porte-Dorée. En 2022, l’Institut Diversité Ecologie et Evolution du Vivant[8] est une fédération de recherche de l'Université Paris Saclay. Une des salles de réunion porte le nom de Jeanne Villepreux. Bibliographie
Émission
Références
Liens externes
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