Jean du Plessis de GrenédanJean du Plessis de Grenédan
Prononciation Jean du Plessis de Grenédan est un officier de marine français, né à Rennes le , mort le dans le ciel de Sicile, en tant que lieutenant de vaisseau, commandant du dirigeable Dixmude. BiographieJean, Joseph, Anne-Marie du Plessis est le deuxième fils d'un avocat au barreau de Rennes, le comte Joachim du Plessis de Grenédan, et de Louise Louërat. Son père participant à la création de la Faculté catholique d'Angers, Jean fait ses études secondaires, à partir de la classe de cinquième, au collège Saint-Maurille. Le , il entre au cours de Flotte[note 1] du collège Vaugirard à Paris pour préparer le concours d'entrée à l'École navale. À la suite de la disparition des classes préparatoires aux grandes écoles du collège Vaugirard, il effectue sa deuxième année de Flotte au lycée Saint-Louis[note 2] à partir d'. Il est reçu au concours quarante et unième sur cinquante-neuf en . Il intègre l'École navale et embarque sur le Borda[note 3], le . Il sort vingt et unième de l'École navale en . Marié à la fille du général Léon-Louis Malcor, il est le père de l'abbé François du Plessis de Grenédan, premier curé de la paroisse Notre-Dame des Pauvres à Issy-les-Moulineaux[1], ainsi que le beau-père de l'industriel Raoul Tertrais. CarrièreEn 1911-1912 il effectue une campagne aux Antilles et une campagne en Méditerranée puis en mer Baltique sur le Duguay-Trouin. La guerre le voit participer à la campagne du Cameroun, puis des Dardanelles. Il rejoint l'aéronautique en 1917 et devient pilote de dirigeable : il est d'abord affecté à la base d'Aubagne où il commande le dirigeable Astra-Torrès AT-2. En 1918, il rejoint ensuite la base de Cuers-Pierrefeu, alors en construction, qui était initialement destinée à abriter un grand dirigeable "rigide" de facture française : le F.2. L'Armistice mit fin au projet, mais la base de Cuers-Pierrefeu sera achevée pour lui permettre d'abriter et d'exploiter le dirigeable Zeppelin LZ-114/L-72, cédé au Français au titre des dommages de guerre, qui deviendra en 1920 le dirigeable Dixmude. Ce dirigeable rigide LZ-114 (ex-L-72) a été construit en 1918. Il s'agit, à l'époque, du plus grand dirigeable au monde. Ses caractéristiques sont les suivantes : longueur 226 m, volume de 68 500 m3 d'hydrogène, diamètre 24 m, hauteur totale 28 m, poids total 85 tonnes, charge utile 55 tonnes, 6 moteurs Maybach à essence de 245 chevaux, 6 hélices propulsives, vitesse maximale de 80 km/h, vitesse de croisière 60 km/h. Le 11 juillet 1920, au titre des dommages de guerre, le dirigeable est livré par les Allemands aux autorités françaises à Maubeuge. Le 10 août, le LV Jean du Plessis de Grenédan (lieutenant de vaisseau) l'achemine alors à Cuers : il survole la Concorde et les Champs-Élysées. L'appareil se posera le 11 août au matin après une traversée qualifiée d'héroïque car les Allemands n'avaient laissé aucun document technique permettant d'en comprendre le fonctionnement : c'est grâce au talent du LV du Plessis que cet appareil a effectué sans dommage ce transfert. La Marine française baptise alors ce dirigeable Dixmude en souvenir des fusiliers-marins morts en défendant la ville belge de Dixmude. Dans la nuit du 20 au , revenant de Tunisie, le dirigeable Dixmude disparaît dans un orage avec 50 hommes à bord (équipage : 40, passagers : 10)[note 4]. Le , des pêcheurs de Sciacca (Sicile) remontent dans leur filet le corps de Jean du Plessis de Grenédan. On trouvera dans les poches du grand manteau qu'il portait : un chapelet, quelques médailles, un porte-monnaie, un sachet contenant une relique de sainte Marguerite-Marie du Sacré-Cœur, une image de Saint Christophe, quelques menus objets et, attachée à une chaîne en or, une montre en acier arrêtée à 2 h 27. Pour la Marine, ce drame est à l'origine de l'abandon des dirigeables rigides. Jean du Plessis appartenait à l'Action française[2]. Jean du Plessis eut droit à des obsèques nationales célébrées à Toulon le . Il avait été décoré en 1920 de l'Ordre national de la Légion d'Honneur, et cité à l'Ordre du jour de l'Armée de mer[3]: "Officier d'élite, technicien consommé, communiquant à tous son esprit de devoir, ses qualités d'audace réfléchie, son ardeur courageuse et son mépris du danger. Depuis trois ans, avait fait preuve à un haut degré des plus belles qualités militaires dans le commandement du dirigeable Dixmude, sur lequel il est mort glorieusement à son poste de devoir." Il est inhumé à La Bernerie-en-Retz[4]. Distinction
Œuvres
Bibliographie
Notes et références
Sources
Articles connexesLiens externes
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