Jean PagusJean Pagus
Jean Pagus ou Jean Le Page (ou Johannes Pagus, Johannes Pagesius, Johannes Pagi, en italien Giovanni Pago, en anglais John Pagus) est un magister artium, magister theologiae, philosophe scolastique français de l'université de Paris dans le second quart du XIIIe siècle, considéré comme un des premiers logiciens de la faculté des arts de Paris. BibliographieL'abbé Palémon Glorieux a écrit dans Répertoire des maîtres en théologie de Paris au XIIIe siècle que sa vie et sa personnalité sont presque totalement inconnues. Il enseigne la logique à la faculté des arts entre 1225 et 1231/1235. D'après Fernand Van Steenberghen, Johannes Pagus a dû représenter la faculté des arts « au sein d'une délégation universitaire qui se rendit à Rome à la demande de Grégoire IX » ou du moins « qu'il ... ait accompagné Guillaume d'Auxerre dans son voyage à Rome au début de 1230 »[1]. Dans une lettre, datée du 6 mai 1231, adressée par Grégoire IX à Louis IX, le pape le « recommande instamment au roi Louis IX et à la reine Blanche » contre ses détracteurs, Godefroid de Poitiers, Guillaume d'Auxerre. Il laisse entendre qu'il est maître ès arts (magister artium) et régent avant la grève de 1229 à l'université de Paris[2]. Il a dû participer à la résolution de la crise de 1229-1231 à l'université de Paris[3]. Depuis 1229, la Cour est en conflit avec l'université à la suite de la grève et la suspension des cours. Dans la lettre du pape au roi, il écrit « qu'ils n'avaient rien fait contre l'honneur et l'intérêt du roi ». Cette lettre permet de savoir qu'il est maître ès arts en 1230. Le Syncategoremata a été suivi de celui de Pierre d'Espagne, puis de Nicholas de Paris[4]. L.M. De Rijk a émis l'hypothèse qu'il a été un des maîtres de Pierre d'Espagne, à Paris. Quelques extraits de ses œuvres théologiques semblent dater de 1242-1246 d'après le livre qui les contient. Elles indiqueraient qu'il était encore bachelier, vers 1240-1242, puis maître en théologie (magister theologiae). À partir du manuscrit Latin 15652 de la Bibliothèque nationale de France, Marie-Dominique Chenu a déterminé la date de son baccalauréat sententiaire. Vers 1243-1245, dans les Commentaires des Sentences, sur la théologie de la béatitude, Jean Pagus pose la question sur possibilité de la vision de l'essence divine à l'homme. L'homme fini peut-il saisir Dieu infini comme tel, il y a alors proportion entre le fini et l'infini, chose impossible, ou bien l'infini est appréhendé en tant que fini, alors ce n'est plus l'essence de Dieu qui est comprise, mais un tenant-lieu créé[5]. Jean Pagus accepte le principe que Dieu est infini. Il fonde la distinction entre deux infinis. Un infini quantitatif sur lequel s'exerce les analyses d'Aristote. Un infini spirituel permettant de qualifier l'essence de Dieu. Sur la vision béatifique, Jean Pagus adopte la position que l'incommensurabilité de l'infini n'entraîne pas l'impossibilité de la vision de Dieu en son essence par l'homme, mais que cette vision ne sera pas plénière. Pour Jean Pagus, l'essence divine ne peut pas être vue de manière infinie par aucune créature[6]. Sur un passage de l'Épître aux Philippiens sur la paix de Dieu, Jean Pagus écrit : « nul ne le connaît comme lui se connaît car il se connaît de manière infinie. Or nulle créature n'est infinie ; nulle par conséquent ne peut le connaître de manière infinie »[7]. Jean Le Page a été aussi renommé comme logicien que comme théologien. Sa renommée comme artien est montrée par sa citation par le poète Henri d'Andeli dans le poème La bataille des sept arts, dans le 2e quart du XIIIe siècle. Il est cité à plusieurs reprises dans le manuscrit Tractatus de fide se trouvant dans la bibliothèque de l'université de Münster. Écrits
Notes et références
AnnexesBibliographiePar ordre chronologique de parution :
Articles connexesLiens externes |
Portal di Ensiklopedia Dunia