Jean Melchior Dabadie de Bernet
Jean Melchior d'Abadie, dit Dabadie de Bernet (né à Castelnau-Magnoac le - mort à Paris le ), officier du génie militaire, parlementaire sous la Révolution française et baron de l'Empire, fut directeur des fortifications. BiographieFils du légitime mariage de Joseph d'Abadie, chevalier de Saint-Louis, et d'Anne Marie de Santis d'Auban, d'Abadie, il est élève à l'École du génie de Mézières et lieutenant en second en 1768. Il en sort le , avec le grade d'ingénieur (lieutenant en premier), est reçoit son brevet de capitaine le . Après avoir servi, pendant plusieurs années, dans les principales villes frontières, le jeune d'Abadie est envoyé à la Martinique, et s'y trouve au moment où les habitants des provinces septentrionales de l'Amérique prennent les armes pour se soustraire de l'Angleterre. Il reçoit ordre de se réunir aux militaires français que Louis XVI envoie au secours des insurgés américains et est intégré dans le corps expéditionnaire de Rochambeau. Après avoir pris part aux guerres d'Amérique de 1780 à 1782 et obtenu la croix de Saint-Louis, il revient en France à la paix de 1783. Le ministre de la Guerre l'emploie dans diverses places frontières, où il se fait remarquer par un zèle soutenu et beaucoup de talent. Il est élu en 1789, par le pays des Quatre-Vallées, député suppléant de la noblesse de la sénéchaussée de Guienne aux États généraux du royaume, où le il remplace M. le comte de Ségur, démissionnaire. S'il n'est point orateur brillant, il se montre député utile par la part qu'il prend aux travaux du comité militaire, dont il devient membre, et au nom duquel il fait à l'assemblée plusieurs rapports importants. Après la dissolution de l'Assemblée constituante, il continue son service dans l'armée. Attaché au camp de Paris en 1792, il reçoit l'année suivante, l'ordre d'aller prendre le commandement du génie de l'armée de l'Ouest. Il s'est trouvé à l'attaque de vive force du château de Chemillé, à la bataille de Saumur, où il a un cheval tué sous lui, et à la défense du château de cette dernière place, où il est fait prisonnier de guerre par les troupes vendéennes. Nommé chef de bataillon le 26 frimaire an II (), il est employé au camp de Maubeuge jusqu'au mois de ventôse de la même année, et spécialement chargé le reste de la campagne, de rétablir les fortifications de Nieuport. Les connaissances dont il fait preuve dans cette circonstance, le font choisir en l'an III, pour faire partie d'une commission mixte dont la mission est de déterminer la défense des côtes. Un arrêté du Directoire en date du 8 ventôse an IV (), lui confère le grade de chef de brigade, et le maintient en qualité de membre de cette commission, au sein de laquelle il rend les plus importants services. En l'an V, le colonel d'Abadie est nommé directeur du casernement de l'Intérieur, et l'année suivante membre du comité chargé d'établir avec précision le système défensif des frontières de la République, fonctions qu'il remplit avec une rare intelligence jusqu'à la fin de prairial an VII. Le 14 thermidor de cette année (), il reçoit les titres de directeur des fortifications et de chef du bureau du personnel du génie au ministère de la Guerre (1800), est employé en l'an VIII, à l'armée de réserve, se trouve à l'attaque du fort de Bard, à l'affaire de San Giuliano et à presque tous les engagements qui ont lieu pendant cette mémorable campagne. Il a été précédemment chargé des travaux préparatoires nécessaires aux passages de la Sesia et du Tessin, il se signale d'une manière particulière au siège de Peschiera le 29 nivôse an IX, et se montre avec honneur parmi les combattants, à la journée de Marengo. Le colonel d'Abadie a été nommé membre de la Légion d'honneur le 19 frimaire an XII, officier du même Ordre le 25 prairial suivant et électeur du département des Hautes-Pyrénées. Il a été employé près le ministre de la Guerre, depuis l'an X jusqu'en l'an XIII, et a fait les campagnes de l'an XIV et de 1806 à la Grande Armée, où ses services, et particulièrement les travaux de défense de l'importante place de Thorn, lui méritent le grade de général de brigade le . Il est envoyé en Espagne à la fin de 1808, pour commander le génie au corps d'armée du général Dupont, il subit les fâcheuses conséquences de la honteuse capitulation de Baylen, et est fait prisonnier. Il a été créé baron de l'Empire le . Appelé à Paris le , pour y remplir les fonctions d'inspecteur-général du génie, il en part bientôt pour se rendre à l'île d'Aix, alors menacée d'un siège. Il repasse de nouveau les Pyrénées, pour diriger l'exécution des grands projets qui devaient être exécutés sur divers points de la péninsule espagnole, ainsi qu'au port du passage la Santona. Les événements militaires interrompent l'exécution de ces projets. Le général d'Abadie se trouve à la défense de Paris en 1814. À la Restauration, le roi le nomme commandant de la Légion d'honneur le . Il est employé pendant les Cent-Jours, en qualité de commandant du génie au corps d'armée du général Lamarque. Il est admis à la retraite le suivant. Le général d'Abadie est mort à Paris le . Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise, 35e division). Jean Melchior d'Abadie ne doit pas être confondu avec Jean-Joseph Melchior Dabadie de Bernet, son neveu, qui commande l'attaque principale au siège de Peschiera en janvier 1801 .
Notes et références
Voir aussiBibliographie
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