Jean Chamoun (en arabe : جان شمعون[1]), né en 1944, mort en 2017, est un réalisateur et un pionnier du cinéma libanais. Il a été récompensé du prix Luchino Visconti pour l'ensemble de son oeuvre[2]. Il a réalisé un grand nombre de ses films documentaires en collaboration avec son épouse Mai Masri. Plusieurs films du couple ont obtenu des prix internationaux et ont été diffusés sur une centaine de chaînes de télévision à travers le monde[1].
Il suit des études de cinéma de l’Université de Vincennes à Saint-Denis (Paris 8) et d’art dramatique au Liban.
Il est professeur de cinéma à l’Académie des beaux-arts de Beyrouth de 1976 à 1983[4].
Il crée une émission radio (en arabe), On est toujours en vie… Dieu Merci, sur Radio Liban, avec l'homme de théâtre Ziad Rahbani[5].
Il est le mari de la réalisatrice palestinienne Mai Masri, avec laquelle il partage une conception du cinéma comme forme d'engagement politique[6],[5].
Films
1973 : Alors, premier film de Jean Chamoun, qui étudiait le cinéma à l’Université Paris 8 à Vincennes ; ce documentaire est centré sur les luttes des étudiants libanais à Paris[7].
1977 : participation au film collectif Tell al-Za'tar (avec Mustafa Abu Ah et Pino Adriano), à propos du camp palestinien de Tell al-Zaatar assiégé[8],[9].
1979 : Hymne à la Liberté / La cantique des hommes libres / Anshuda al-ahrar.[9]
1988, avec Mai Masri : Génération de la guerre — Beyrouth / Beyrouth, la génération de la guerre (52')[9] ; le film retrace le parcours de trois personnes qui ont vécu la guerre[14] ; le film est récompensé du Bronze Apple Award[15]
1990, avec Mai Masri : Les Enfants du Feu / Atfel jab al al nar (50')[9] ; le film porte sur l'intifada palestinienne[16]
1992, avec Mai Masri : Rêves suspendus / Ahlam mu'allaqa (52')[9]
2006, avec Mai Masri : Comédie dans la ligne de mire / Sourire enflammé[9]
2006, avec Mai Masri : La mémoire renaissante (2006)[9]
2000 : L'Ombre de la ville / Taif al-madina (100')[9] : l'action se déroule pendant la guerre du Liban (1975-1990) ; un jeune adolescent, Rami, 12 ans, quitte le Sud du Liban en proie à la guerre, et se rend à Beyrouth, où il devient serveur dans un café[5]. Il est marqué par la mort de l'un de ses amis, musicien, assassiné, et le départ de sa meilleure amie, Yasmine[20]. Des années plus tard, son père ayant été enlevé sur la ligne de démarcation à Beyrouth, il rejoint la milice pour le retrouver et rencontre Siham, elle-même en quête de son mari disparu[5]. Il s'agit du premier long-métrage de fiction du réalisateur.
2004 : Terre des femmes/ Femmes au-delà des frontières /Ard ennissa' : (58') ce film est le plus connu du réalisateur[2] ; il est centré sur des femmes palestiniennes[21].
↑Hugo Darroman.« Towards a decentered history of Palestinian revolutionary cinema ? Case study of the film Tall El Zaatar in the audiovisual archives of the Italian Communist Party. ». Regards. Revue des Arts du spectacle, 2021, 26, pp.111-127. ffhalshs-03533540f