Jean-Luc Raharimanana, né à Tananarive le , est un écrivain malgache en langues française et malgache.
Romancier, essayiste et poète, il est également auteur de pièces de théâtre, de contes musicaux et metteur en scène[1].
Biographie
Né en 1967 à Antananarivo, Jean-Luc Raharimanana reçoit à l’âge de 22 ans le prix Tardivat International de la meilleure nouvelle de langue française (RFI, ACCT, Le Monde), quitte Madagascar et vient s’installer en France grâce à une bourse d’étude. L’année d’après, il décroche le prix Tchicaya U Tam'si du théâtre interafricain (RFI)[2].
Artiste engagé, refusant la haine, il se consacre à l’écriture, à la pensée et au théâtre. Il s’attaque aux mots, malaxe le sens jusqu’à ce que leur musicalité pénètre au plus profond du lecteur, ancre la mémoire dans le corps, et fait acte de beauté dans le dire et l’écrit[3].
Il est l’auteur de dix-huit livres, recueils, nouvelles, récits, romans, et participe à l’écriture d’ouvrages collectifs. En 1998, il se voit décerner le grand prix littéraire de Madagascar (ADELF), pour Rêves sous le linceul et, en 2011, le prix de la poésie du Salon du livre insulaire d’Ouessant, pour Les Cauchemars du gecko[4].
Dans un style lyrique et poétique, malgré la traversée des violences et de l’histoire tourmentée, il entrevoit toute la beauté de notre monde[5].
Le théâtre occupe une place prépondérante dans sa carrière. Auteur de nombreuses pièces et de contes musicaux, il porte lui-même ses textes à la scène et fonde, en 2014, la compagnie SoaZara, regroupant dramaturges, musiciens, vidéastes et danseurs. Sa création de 2018, Parfois le vide, encensée par la critique, tourne partout en France[6].
En lien avec le réseau Afrique 37, Indre et Loire, il participe en 2002 à la création du festival Plumes d’Afrique proposant spectacles, débats, tables rondes, conférences, expositions, concerts, projections, et projets scolaires autour des expressions littéraires et artistiques d’Afrique francophone[7].
En parallèle de ses publications et créations théâtrales, il est directeur de la collection « Fragments » aux éditions Vents d'ailleurs. Conférencier et traducteur, il sillonne le monde pour parler écriture et littérature. Il participe à de nombreuses manifestations culturelles, donne des cycles de conférence, mène des masterclass et tient des ateliers d’écriture avec les institutions et les théâtres autour de la question francophone.
En septembre 2021, il cofonde avec Nassuf Djailani les éditions Project'Îles[8].
Enlacement(s), poésie (coffrets de trois livres), Vents d'ailleurs, 2012 ; rééd. séparée de chaque titre (Des ruines, Obscena et Il n’y a plus de pays), 2013
Les Cauchemars du gecko, théâtre/poésie, Vents d’ailleurs, 2010
Tsiaron’ny nofo, tononkalo, poésie (en malgache), Éditions K'A, 2008
Za, roman, Philippe Rey, 2008
Le Prophète et le Président, théâtre, Ndzé éditions, 2008
« Les Comores, une littérature en archipel », coordonné avec Magali Nirina Marson, revue Interculturel Francophonies, 384 pp, Lecce, Italie, 2011
Théâtre - création
Parfois le vide, texte, mise en scène et interprétation par l’auteur, musique de Tao Ravao & Jean-Christophe Feldhandler, voix et flûte traversière : Géraldine Keller. Compagnie SoaZara, Théâtre Antoine Vitez d’Ivry-sur-Seine, Le Tarmac, Les francophonies en Limousin, avec le soutien de la région Centre, de la DRAC centre, festival Plumes d’Afrique, région Île-de-France, 2018
Empreintes, duo avec le chorégraphe et danseur Miguel Nosibor. Théâtre d’Aubagne, Compagnie En Phase, CDNCD Chateauvallon, Théâtre Comoedia, La Distillerie d’Aubagne. 2015
Rano, rano, texte et mise en scène de Raharimanana, Compagnie SoaZara, Compagnie Notoire, Théâtre les Bambous, Saint Benoît, La Réunion, 2014
Des ruines..., mise en scène de Thierry Bedard. Création Athénor Scène nomade à Nantes, Le Forum de Blanc-Mesnil, Notoire / de l’étranger(s). 2010. Maison de la Poésie à Paris, 2012
Obscena, performance de et avec Raharimanana, musique de Philippe Foch. Théâtre Athénor, Saint Nazaire/Nantes
Par la nuit, lecture musicale / ciné-performance de et avec Raharimanana, musique de Tao Ravao, festival Contre-Courant, île de la Barthelasse, festival d'Avignon et en ouverture du festival international du film de Rotterdam, Opéra de Rotterdam, Latérit-Production. 2009
Les Cauchemars du Gecko, mise en scène de Thierry Bedard. Création festival dʼAvignon, Notoire / de l’étranger(s). 2009
47, mise en scène de Thierry Bedard. Création centre culturel Albert Camus, Tananarive Madagascar, Notoire / de l’étranger(s). 2008
Excuses et dires liminaires de Za, concert, mise en voix de Thierry Bedard. Création Bonlieu, Scène nationale, Annecy, Notoire / de l’étranger(s). 2008
Prix et distinctions
1987 : prix Jean-Joseph-Rabearivelo de poésie
1989 : prix Tardivat International de la meilleure nouvelle de langue française (RFI, ACCT, Le Monde)
↑ a et b« Jean-Luc Raharimanana », sur Maison des écrivains et de la littérature (consulté le )
↑Entretien de Anne Bocandé avec Jean-Luc Raharimanana, « "Revenir, c'est revenir vers Elle" », Africultures, (lire en ligne, consulté le ).
↑Valérie Marin La Meslée, « Raharimanana : "Je portais jusqu'ici en moi la violence de mon pays" », Le Point Afrique, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Littérature : Revenir, l’histoire de Madagascar face aux crimes et aux révoltes de la colonisation », JeuneAfrique.com, (lire en ligne, consulté le ).
↑« À propos », sur Editions project'île (consulté le ).