Jean-Louis Roullet, né à Arles le et mort à Paris le , est un graveur français.
Biographie
Jean-Louis Roullet est le fils d'un meunier Isaac Roullet et de Reynaude Chassaigne. Il a pour parrain Jean-Louis Brunet, futur médecin, qui lui sera d'une grande aide durant sa carrière. Il suit d'abord un enseignement auprès d'un sculpteur sur bois, Jean Laroche, puis auprès du graveur Urbain Deyrolle[1]. Il quitte Arles pour se rendre à Paris où se trouve déjà son parrain. En 1663 il suit l'enseignement des graveurs du roi, Jean Lenfant puis François Poilly. Six ans après la mort de ce dernier, il grave son portrait d'après une esquisse réalisée de son vivant.
Il retourne à Arles où il ne séjourne que peu de temps. Il y réalise cependant une gravure pour la thèse d' Arnaud Eymin. Faute de commande il s'établit à Paris où il grave des portraits et des scènes historiques d'après de grands artistes peintres : Pierre Parrocel, Nicolas de Largillière et Jean Cotelle. Il est agréé par l'Académie royale le . La gravure présentée pour être agréé a été le portrait d'Édouard Colbert de Villacerf[2]. Il n'a pas été reçu académicien.
« Roullet portait avec lui toutes les dispositions nécessaires pour profiter de ses études, un amour extrême pour le travail et beaucoup d'assiduité, nulle attache pour le plaisir, une patience et une docilité à toute épreuve. Un si aimable caractère ne contribua pas peu à lui procurer les ouvrages considérables qu'on lui confia presque à son arrivée à Rome, et Ciro Ferri, fameux peintre italien, qui en avait fourni les dessins, fut si satisfait de la manière dont il les avait exécutés qu'il résolut de ne plus employer d'autres graveurs que lui. Il ne faisait pas même difficulté de le mettre au-dessus de Spierre, dont il s'était servi jusqu'alors avec tant de succès, et de le lui préférer en toute occasion ; mais Roullet, persuadé de l'habileté de Spierre et charmé de sa belle manière de graver, n'en faisait pas moins ses efforts pour se la rendre familière et se l'approprier, ce qui fait que ses ouvrages ont tant de conformité avec ceux de cet habile graveur ; il a comme lui un beau burin, dont la couleur douce et harmonieuse plaît infiniment ; il est léger dans son travail, il imite son original avec exactitude, et il ne laisse rien échapper où il paraisse la moindre négligence. Il était même si scrupuleux sur ce point que, pour se mieux imprimer dans l'esprit toutes les parties de son original, il en faisait souvent un dessin fort terminé avant que de se mettre à le graver. Ce double travail, et le temps qu'il mettait à finir ses ouvrages, est en partie la cause que l'on en voit un si petit nombre. Sa fortune lui tenait moins encore que sa réputation. Il avait été agréé par l'Académie royale de peinture et de sculpture ; la mort l'empêcha d'être reçu dans cet illustre corps[3]. »
Il meurt à Paris le et, selon la tradition, dans les bras de son ami le sculpteur Jean Dedieu[4].
↑ Alain Charron, « Les artistes arlésiens des XVIIe et XVIIIe siècles » dans Jean-Maurice Rouquette (dir.), Paul Allard, Régis Bertrand et Marc Heijmans, Arles, histoire, territoires et cultures, Arles, Actes Sud, , 1304 p. (ISBN978-2-7427-5176-1, OCLC259989766), p. 701
↑Pierre-Jean Mariette, Abecedario de P.-J. Mariette, et autres notes inédites de cet amateur sur les arts et les artistes, ouvrage publié par MM. Ph. de Chennevières et A. de Montaiglon, Dumoulin, Paris, vol. V, 1858-1859, p. 41-42. Orthographe modernisée.
André Alauzen et Laurent Noet, Dictionnaire des peintres et sculpteurs de Provence-Alpes-Côte d'Azur, Marseille, Jeanne Laffitte, (1re éd. 1986), 473 p. (ISBN978-2-86276-441-2), p. 397.
Alain Charron, « Les artistes arlésiens des XVIIe et XVIIIe siècles » dans Jean-Maurice Rouquette (dir.), Paul Allard, Régis Bertrand et Marc Heijmans, Arles, histoire, territoires et cultures, Arles, Actes Sud, , 1304 p. (ISBN978-2-7427-5176-1, OCLC259989766), p. 701-703.