Jean-Joseph Charlier
Jean-Joseph Charlier dit Jambe de Bois ou encore Charlier Jambe de Bois, né le à Liège et mort à Liège le , est un tisserand, et militaire belge célèbre pour son action décisive lors des combats de septembre 1830 autour du parc de Bruxelles pendant la révolution belge. BiographieJean-Joseph Charlier, né le à Liège (dans le quartier Sainte-Walburge), est le fils de Mathieu Charlier et de Gertrude Navarre. Il épouse, en premières noces, Anne-Marie Henriette Victoire Winand († en 1846) avec qui il a deux fils, dont Hippolyte Alexandre, une fille et, en secondes noces, Jeanne Capel. Avant son enrôlement dans la Grande Armée de Napoléon, il exerce le métier de tisserand. Guerres napoléoniennesEn 1813, il est incorporé, comme simple soldat, au 4e bataillon de la 1re compagnie du 69e régiment de ligne et participe entre 1813 et 1814 à la campagne d'Allemagne avec la division Souham (3e corps d'armée). Après l'évacuation, par l'armée française, de la forteresse de Mayence le , les sources historiques secondaires deviennent moins fiables car parfois contradictoires à propos de Charlier. D'après l'historien Yves Moerman, il perd la jambe droite au cours de la bataille de Waterloo[note 2] tandis que le registre de l'état civil et militaire de l'armée du ministère de la Guerre indique dans la colonne des états de services « déserté le 5 mai 1814, blessure : néant »[1],[note 3]. Révolution belgeJean-Joseph Charlier répond directement à l'appel à l’insurrection du de Charles Rogier. Il se joint à la troupe de 250 Liégeois qui part, le [2], prêter main-forte aux insurgés bruxellois après avoir été à l'origine de l'enlèvement de deux canons — Marie-Louise et Willem — abandonnés par l'armée néerlandaise dans la caserne des Écoliers[note 4] en Outremeuse. La colonne des Liégeois parvient à Bruxelles le et s'empare des armes entreposées dans l'hôtel de ville. Le 12, Jean-Joseph, treize de ses camarades, Marie-Louise et Willem sont incorporés dans l'artillerie des révolutionnaires. Le , les troupes néerlandaises entrent péniblement dans Bruxelles par la rue de Flandre et sont définitivement arrêtées dans le parc de Bruxelles par la barricade installée entre la place de Lorraine et le parc. C'est sur cette barricade que Jean-Joseph et Willem ont pris position. Bien que n'étant pas artilleur - c'est le général français Anne François Mellinet qui commande l'artillerie -, son rôle dans la future victoire est prépondérant ; déplaçant Willem à plusieurs reprises, il tire tantôt vers le parc, tantôt vers la place de Lorraine par laquelle les Néerlandais tentent de prendre la barricade à revers. Les combats durent du 23 à la nuit du pendant laquelle l'armée néerlandaise, profitant de l'obscurité évacue le parc et la ville laissant derrière elle 520 morts, 830 blessés et 450 prisonniers. Rentré à Liège, il est nommé, par décret du Gouvernement provisoire capitaine d'artillerie en retraite en . Bien qu'à la retraite, il aide le lieutenant général Daisne à établir la défense de Liège dans le secteur du plateau d'Ans lors de la campagne des Dix-Jours de 1831. Son action décisive lors des journées de septembre inspire un chansonnier dont l'histoire n'a pas retenu le nom : Il partit ce matin de Liège — inconnu, La Jambe de Bois Il meurt, quelques jours avant son 92e anniversaire, le dans sa maison du no 10 de la rue Sainte-Walburge à Liège mais n'est déclaré comme tel que le 1er avril à l'administration communale. Polémique post mortemLorsqu'en 1878, l'église Sainte-Walburge est reconstruite, le cimetière qui l’entourait depuis le début du XVIIe siècle est déménagé au nouveau cimetière de Sainte-Walburge. Cependant, la tombe de la famille Charlier n'est pas transférée malgré les protestations de la famille qui réclame une nouvelle sépulture pour le valeureux canonnier à la jambe de bois. « Le capitaine Charlier n’a pas besoin de tombeau, car son nom restera gravé à jamais dans l’histoire » est la réponse des officiels communaux à cette requête. Hommages et distinctionsLa rue Jambe de Bois dans le quartier Sainte-Walburge à Liège perpétue sa mémoire. Son pilon et ses décorations sont conservés au musée de la vie wallonne. Le décret du Gouvernement provisoire signé Rogier, Gendebien et Jolly nommant Charlier au grade de capitaine d'artillerie en retraite est conservé au musée royal de l'armée et de l'histoire militaire. Les distinctions suivantes lui ont été attribuées :
Notes et référencesNotes
Références
Voir aussiBibliographie
Articles connexesLiens externes
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