Jean-Claude VacherJean-Claude Vacher
Jean-Claude Vacher, né le à Paris, est un haut fonctionnaire français. Après s'être consacré quelques années à l'Outre-mer, il a eu un parcours en France métropolitaine dans la préfectorale. Il a eu à gérer une crise sociale liée à la fermeture du site Cellatex à Givet, dans les Ardennes. Parcours initialDiplômé de l'institut d'études politiques de Paris, Jean-Claude Vacher commence sa carrière en comme inspecteur des impôts. Il devient attaché d'administration de la Ville de Paris en . Il rentre ensuite à l'ENA, de 1970 à 1972, promotion Charles de Gaulle. Début dans l'Outre-mer puis la préfectoraleAprès son passage à l'ENA, durant lequel il rédige notamment un mémoire de stage consacré à l'immigration en Nouvelle-Calédonie, il est affecté au secrétariat général des départements d'outre-mer. Son premier ministre de l'intérieur, Raymond Marcellin, lui dit lui trouver « une gueule préfectorale » [1]. En , il devient sous-préfet de La Trinité, en Martinique, chargé parallèlement des fonctions de secrétaire général de la zone de défense des Antilles-Guyane. Il devient ensuite sous-préfet de Lunéville en , secrétaire général de la préfecture de la Savoie en , sous-préfet de Morlaix en , directeur du cabinet du préfet de la région Midi-Pyrénées en , secrétaire général de la préfecture de la Haute-Vienne en , sous-préfet de Dunkerque en , et secrétaire général de la préfecture de la Loire-Atlantique en . A Dunkerque, il favorise l'implantation de nouvelles activités, Pechiney et Coca-Cola notamment dans une sous-préfecture touchée durement par la réduction des effectifs dans la sidérurgie et la fermeture des chantiers navals[2]. Le , une décision du conseil des ministres le fait accéder à la fonction de préfet, sur proposition du ministre de l'intérieur[3], et il entre en fonction comme préfet de la Haute-Loire dans les semaines qui suivent. En , il est nommé préfet de Lot-et-Garonne, puis préfet de l'Indre en . Préfet des Ardennes et la grève Cellatex de 2000Nommé préfet des Ardennes en [4], il est à peine arrivé dans ces nouvelles fonctions qu'il est confronté à une crise sociale, la fermeture du site Cellatex de Givet. Ce mouvement social va faire la Une des médias nationaux et internationaux pendant plusieurs semaines, étant marqué par l'occupation du site par les ouvriers et un chantage à la pollution chimique dans la Meuse. L'occupation du site commence le , alors qu'un juge du tribunal de commerce de Charleville-Mézières déclare l'entreprise Cellatex en faillite et ordonne sa liquidation judiciaire. Dès le début de l'occupation, les ouvriers menacent de faire exploser l'usine à l'aide de 46 tonnes de sulfure de carbone, produit précédemment utilisé en fabrication et présent dans les stocks. Jean-Claude Vacher s'invite dès lors directement dans les négociations compte tenu des impacts possibles et se porte garant de l'ouverture de discussions pour trouver une solution. Une équipe du GIGN est également mise à sa disposition. Lundi le , après une rencontre entre le préfet et les représentants des salariés, ces derniers, mécontents de l'avancement de la négociation, mettent la pression sur les pouvoirs publics en relâchant plusieurs centaines de litres d'acide sulfurique teint en rouge dans un petit affluent de la Meuse[5].
— Cédric Mathiot, Journal Libération[6] . L'acte est blâmé par l'ensemble de la classe politique française. Mais l'écho médiatique de la lutte des ouvriers s'amplifie encore, ainsi que la pression sur les pouvoirs publics. D’autant que l'usine, qui reste occupée, contient encore quantités de produits chimiques potentiellement dangereux. L'ultime négociation commence le à 17h30 à la préfecture des Ardennes. Elle réunit le préfet des Ardennes Jean-Claude Vacher, préfet, des conseillers techniques de Martine Aubry, ministre de l'Emploi et de la Solidarité, les délégués syndicaux CGT et CFDT, les représentants du personnel, et des élus locaux, soit au total une trentaine de personnes[7]. Elle dure une bonne partie de la nuit. Le lendemain, un protocole d'accord est soumis par les délégués syndicaux aux ouvriers, qui l'acceptent[8]. Un projet de reprise déposé par un groupe bavarois est abandonné. « En préambule à la réunion de mercredi soir, les représentants du ministère nous ont déclaré que ce dossier leur paraissait insuffisamment fiable », précise un porte-parole du personnel de Cellatex. Un des fleurons industriels du département des Ardennes disparaît. Mais des conditions d'accompagnement financier ont été obtenues par les anciens salariés, une dérive de la crise a pu être évitée pendant l'occupation du site. Et une cellule de reclassement a été mise en place, avec, un an après, un bilan mitigé, selon la presse[9]. Pour le préfet Jean-Claude Vacher, affecté depuis quelques semaines à peine dans le département, l'objectif a été constamment d'éviter que cette crise dégénère davantage, avec des impacts écologiques et de sécurité potentiels, de maintenir un dialogue constructif entre les salariés, le ministère de l'Emploi et de la Solidarité qui s'est trouvé en prise directe avec cette affaire, les élus et d'éventuels repreneurs, et de parvenir à une solution socialement acceptable. La situation économique du département reste une des préoccupations majeures de Jean-Claude Vacher durant ses fonctions à Charleville-Mézières. D'autres sujets récurrents l'accaparent également dont celui des crues de la Meuse, comme fin [10]. Parcours complémentaire en préfectoraleLe , il est nommé préfet de la Vendée, puis préfet de Maine-et-Loire le . Il est admis par décret du à faire valoir ses droits à la retraite à compter du , après avoir eu la satisfaction de constater la mise en service de l'autoroute A11. La finalisation de cette autoroute a été un des dossiers majeurs de son passage dans ce département, avec plusieurs rebondissements, en particulier sur le tronçon de contournement d'Angers[11]. Dans son discours de départ, à la préfecture, il confie à son auditoire : « J'ai fait appliquer de nombreuses lois souvent contradictoires. J'ai assisté à l'arrivée de l'euro où nous avions instruction de soutenir qu'il n'aurait aucun effet inflationniste... Je me suis peu à peu pénétré d'un certain nombre de certitudes sur les incertitudes de la démocratie ». Il révèle également qu'il animait ponctuellement une émission de radio sur RCF, consacrée à la musique classique, sous un pseudonyme, Jean-Claude Tessier[1]. Publications
Récompenses et distinctionsDécorations
Notes et références
Voir aussiArticles connexes
Bibliographie
Liens externes
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