Jean-Baptiste Tati Loutard est un écrivain et homme politique brazza-congolais, né le à Ngoyo dans la commune de Pointe-Noire et décédé le à Paris. Considéré comme l’une des voix majeures de l’Afrique francophone, il a publié une dizaine de recueils de poésie et obtenu divers prix.
Le poète
Son activité poétique, déployée sur une trentaine d’années, a donné forme à une réflexion profonde sur l’art et la vie, la nécessaire réconciliation des contraires, la facticité de l’existence et le douloureux passage du temps.
Éminemment lyrique, la poésie loutardienne convoque les éléments de la nature dans un double mouvement contemplatif et réflexif. Parmi les éléments, la mer occupe une place privilégiée, aux côtés de l’élément féminin, abondamment célébré. La petite somme philosophique que constituent les maximes de La Vie poétique trouve des prolongements épars dans l’œuvre en prose.
Biographie
Jean-Baptiste Tati-Loutard nait à Ngoyo, un village se trouvant à dix kilomètres de Pointe-Noire à l'époque de sa naissance. Il est le dernier enfant et seul garçon d'une fratrie de six. Son père, Raymond Loutard, décède une année après sa naissance[1].
Après des études de baccalauréat au lycée Chaminade, dirigé par les marianistes à Brazzaville, Jean-Baptiste Tati-Loutard amorce une première carrière de professeur. De 1961 à 1966, il fait des études de lettres en France (Bordeaux), obtient une licence de lettres modernes (en 1963) et d'italien (en 1964), puis enseigne la littérature et la poésie au Centre d´études supérieures de Brazzaville.
Devenu chef de file du mouvement culturel congolais, Tati-Loutard occupe divers postes de gestion supérieure, notamment directeur de l’Ecole supérieure des lettres, directeur du Centre d’enseignement supérieur de Brazzaville, puis doyen de l'Université des sciences humaines. À partir de 1975, il conjugue la vie littéraire et la vie politique et devient tour à tour ministre de l’Enseignement supérieur, de la Culture, des arts et du Tourisme. Après être retourné à l’enseignement pendant quelques années, il devient ministre des Hydrocarbures en 1997.
Tant dans sa vie d’écrivain que d’homme politique, Jean-Baptiste Tati Loutard travaille à fournir des réponses africaines aux défis de la condition humaine.
1992 - Médaille de Vermeil du rayonnement de la langue française, Académie française, pour l'ensemble de l'œuvre et sa contribution au rayonnement de la langue française
1989 - Palmes violettes, pour sa carrière d'enseignant
1987 - Prix pour la poésie Toute l'Afrique Okigbo, pour La Tradition du Songe 1987
« Le poète est ce grand oiseau qui bat des ailes pour éventer le réel afin que celui-ci respire mieux aux yeux de l’homme. »[3]
Notes et références
↑Joël Planque, Jean-Baptiste TATI-LOUTARD, Paris, Éditions Moreux, , p. 29
↑Grand prix littéraire de l'Afrique noire. Liste des lauréats, [lire en ligne], consulté le 14 avril 2016
↑Jean-Baptiste Tati Loutard, Les racines congolaises
Annexes
Bibliographie
Michel Naumann, « Tati Loutard Jean Baptiste », dans Christiane Chaulet Achour, avec la collaboration de Corinne Blanchaud, (dir.), Dictionnaire des écrivains francophones classiques : Afrique subsaharienne, Caraïbe, Maghreb, Machrek, Océan Indien, Éd. H. Champion, Paris, 2010, p. 435-437 (ISBN978-2-7453-2126-8)
Pius Ngandu Nkashama, Enseigner les littératures africaines. Collections études africaines 1 (2000).
Joël Planque, Jean-Baptiste Tati-Loutard, Paris Éditions Moreux, coll. Archipels littéraires, 2001, 189 p.
(en) Thompson, Peter S. « Negritude and a New Africa. » Research in African Literatures 33.4 (hiver 1992) : 58-61.
(en) Hal Wylie, « World Literature in Review: Congan. », World Literature Today. 66.1 (hiver 1992) : 35 37.