Entrée au CNRS comme stagiaire de recherche, elle y fait toute sa carrière, attachée en 1959, chargée en 1964, puis maître en 1966 et enfin directrice de recherche en 1970.
La biographie de Jacqueline M.C. Thomas est présentée, dans un volume d'hommages publié en 2004 (p. 1-28)[4], sous la forme d'une « Présentation biographique » par Luc Bouquiaux et dans les multiples facettes des témoignages de ses collègues. Elle a également publié un article autobiographique[5].
Carrière
Fondatrice (avec Luc Bouquiaux) du LACITO, qu'elle a dirigé de 1976 à 1991[6], elle a apporté une contribution de premier plan à la formulation, l'enseignement et la diffusion de méthodes d'enquête concernant les langues et civilisations à tradition orale. Elle a appliqué ces méthodes à la description de langues oubanguiennes et bantoues (grammaires, dictionnaires). Convaincue de l'importance fondamentale de la pluridisciplinarité pour les sciences humaines, elle pratique une approche dans laquelle « L'étude linguistique n'a de sens que fondée sur une connaissance très poussée de la culture où elle se situe. » comme « L'étude d'une société exige une parfaite maîtrise de la langue qu'elle pratique. ».
Sa carrière fait l'objet d'un film documentaire[7].
Instructions pour la notation des langues exotiques, Paris : IGN, 1956, 130 p. (avec André-Georges Haudricourt)
Les Ngbaka de la Lobaye : le dépeuplement rural chez une population forestière de la république centrafricaine, Paris : Mouton, 1963, 494 p., cartes h.t., tabl., 5 pl. h.t[8].
Le parler ngbaka de Bokanga. Phonologie, morphologie, syntaxe, Paris, 1963, 307 p., 1 carte, 2 fig[9].
La notation des langues : phonétique et phonologie, Paris : Institut Géographique National, 1967, V-166 p. (avec André-Georges Haudricourt)
Contes, proverbes, devinettes ou énigmes, chants et prières ngbaka-ma'bo (République centrafricaine), Paris : Éd. Klincksieck (Langues et littératures de l'Afrique noire, 6), 1970[10].
Conte et chantefables ngbaka-ma'bo (République Centrafricaine), Paris : SELAF, 1970, 237 p., carte, notes mus., tabl., disque 33 t. (avec Simha Arom)
Les Mimbo, génies du piégeage et le monde surnaturel des Ngbaka-Ma'bo (République Centrafricaine), Paris : SELAF, 1974, 155 p., cartes, ill., photos (avec Simha Arom)[11].
La Crotte tenace et autres contes ngbaka-ma'bo de République Centrafricaine, Paris : SELAF, 1975, 228 p., 2 disques 45 t. (avec Marie-José Derive et Jean Derive ; et avec la collaboration de Marcel Mavode)[12].
Initiation à la phonétique : phonétique articulatoire et phonétique distinctive, Paris : Presses universitaires de France, 1976, 252 p., disque 33 t. (avec Luc Bouquiaux et France Cloarec-Heiss). Traduit en espagnol :
(es) Iniciación a la fonética : fonética articulatoria y fonética distintiva, Madrid : Gredos, 1987, 286 p. (avec Luc Bouquiaux et France Cloarec-Heiss).
L'aka, langue bantoue des Pygmées de Mongoumba (Centrafrique). Introduction à l'étude linguistique. Phonologie, Paris-Leuven : Peeters (Études Pygmées II), 1978, 204 p. (avec France Cloarec-Heiss).
La linguistique africaniste française (en France et en Afrique). Le point de la question en 1979, Paris : SELAF, 1980, 85 p. (avec Anne Behaghel)
L'enseignement de l'anthropologie dans les universités françaises, Paris : Association française des anthropologues, 1980, 50 p. (avec F. Morin).
Un continuum prédicatif : le cas du gbanzili (République Centrafricaine), Paris-Leuven : Peeters (LCA 35), 2006, 384 p. (avec Marie-Françoise Rombi)[13].
Revisitation de la dérivation bantoue et arbitraire du signe. Contribution à l'étude des liens entre langage et conscience, Paris-Leuven : Peeters (Numéros Spéciaux 35), 2016, 1022 p. (avec Luc Bouquiaux)[14].
Dictionnaire du monzombo (langue oubanguienne de Centrafrique et des Congo), Paris-Leuven, Peeters (LCA 37), 2018, 3 vol., 885 + 684 + 234 p. — Volume I-II: Dictionnaire monzombo-français illustré. Volume III: Lexique français-monzombo (avec Luc Bouquiaux)[15].
L'Encyclopédie des Pygmées Aka
Encyclopédie des Pygmées Aka : Techniques, langage et société des chasseurs-cueilleurs de la forêt centrafricaine (Sud-Centrafrique et Nord-Congo), Paris-Leuven : Peeters, 1981-2018, 16 vol., 4581 p. (éditeur avec Serge Bahuchet, Alain Epelboin et Suzanne Fürniss)[16].
« Les Pygmées aka » : 1. Introduction à l'Encyclopédie (1983, 140 p.) - 2. Le monde des Aka (1991, 242 p.) - 3. La société (1991, 244 p.) - 4. La langue (1991, 183 p.)
« Dictionnaire ethnographique aka-français » : 1. Phonème P (1981 144 p., réédité en 2003, 183 p.) - 2. Phonème B (1993, 389 p.) - 3. Phonèmes MB, M, V (1993, 332 p.) - 4. Phonèmes T, D (1998, 251 p.) - 5. Phonèmes ND, N, L (2003, 245 p.) - 6. Phonème S (2004, 260 p.) - 7. Phonèmes Z, NZ, NY, Y (2005, 299 p.) - 8. Phonème K (2007, 385 p.) - 9. Phonèmes G, NG, H (2008, 219 p.) - 10. Phonèmes KP, GB, NGB, W (2011, 237 p.) - 11. Voyelles (2014, 303 p.)
Lexique alphabétique français-aka (2018, 669 p.)
Édition d'ouvrages
Enquête et description des langues à tradition orale, Paris : SELAF (Numéro spécial 1), 1971, 5 vol., 750 p. (éd. avec Luc Bouquiaux)[17]. Il a été réédité en 1976 en 3 vol. Il était composé en 1971 de :
Introduction à l'enquête de terrain et Notions d'analyse grammaticale pour la description, Paris : SELAF, 1971, 239 p., tabl. (avec Luc Bouquiaux)
Questionnaires grammaticaux, Paris : SELAF, 1971, 120 p. (avec Daniel Barreteau, Luc Bouquiaux, France Cloarec-Heiss, Gladys Guarisma, Claude Hagège, Nicole Tersis)
Questionnaire de phrases, Paris : SELAF, 1971, 164 p. (avec Jean-Pierre Caprile, France Cloarec-Heiss, Françoise Leduc)
[Le volume 4 « Questionnaire technique » a été entièrement rédigé par Yves Moñino]
Questionnaires thématiques, Paris : SELAF, 1971, 139 p., tabl., fig., 27 pl. dessins. (avec Simha Arom, Pierre Boiteau, Daniel Barreteau, Ralph N.H. Bulmer, Geneviève Calame-Griaule, Jean-Pierre Caprile, Geneviève Dournon-Taurelle, Claudine Friedberg-Berthe, Pierre-Francis Lacroix, Aurore Monod, Suzanne Platiel, Jean-Claude Rivierre, Corinne Venot)
Langues et Techniques. Nature et Société, Paris : Klincksieck, 1972, 2 vol. (éd. avec Lucien Bernot) [I. Approche linguistique, 400 p., pl. h.t. — II. Approche ethnologique, approche naturaliste, 414 p., pl. h.t.][18],[19].
Les langues sans tradition écrite. Méthodes d'enquête et de description (Actes du Colloque International du CNRS, Nice, 28 juin-2 juillet 1971), Paris : SELAF, 1974, 196 p. (éd. avec Gabriel Manessy)
(en) Studying and describing unwritten languages, Dallas: The Summer Institute of Linguistics, 1992, XI-725 p. (éd. avec Luc Bouquiaux) [traduit par James Roberts]
(fr + en) Les “insectes” dans la tradition orale / “Insects” in oral literature and traditions, Leuven-Paris-Dudley, Peeters (Ethnosciences 11), 2003, VIII-633 p. (éd. avec Élisabeth Motte-Florac)[20].
L'ethnolinguistique - Haudricourt et nous, ses disciples, Saint-Martin-au-Bosc : SELAF (à compte d'auteur), 2013, 157 p., cartes. (publié avec le concours du Centre International de la Langue Française) (éd. avec Luc Bouquiaux)[5].
↑ a et bLuc Bouquiaux (dir.) et Jacqueline M.C. Thomas (dir.), L'ethnolinguistique - Haudricourt et nous, ses disciples, Saint-Martin-au-Bosc, SELAF, 157 p. (ISBN978-2-85297-204-9, présentation en ligne), « Moi... et Haudricourt », p. 95-137.
Anne Behaghel-Dindorf, « Bibliographie de Jacqueline M.C. Thomas », in : E. Motte-Florac, G. Guarisma (éds.), Du terrain au cognitif : Linguistique, ethnolinguistique, ethnosciences. À Jacqueline M.C. Thomas, Paris-Leuven : Peeters, 2004, p. 29-38.