Isabelle de VillenaIsabelle de Villena
Sœur Isabelle de Villena (Sor Isabel de Villena) naquit, sûrement à Valence (royaume de Valence), en 1430. C'était la fille naturelle d'Henri de Villena, Marquis de Villena, prince de la maison de Barcelone. Isabelle fut baptisée sous le nom d’Elionor Manuel et elle fut élevée à la cour de Marie de Castille, femme d'Alphonse V d'Aragon, dit le Magnanime. En 1445, elle prononce ses vœux au couvent de la Très Sainte Trinité des Clarisses de Valence, dont elle devient abbesse en 1463[1]. Sœur Isabelle sut gagner une réputation de sainteté et réunit autour d'elle un cercle important d'écrivains qui admiraient sa hauteur intellectuelle. Elle est la première femme de lettres de la littérature catalane dont le nom est connu et est une représentante éminente du Siècle d'or valencien. Elle mourut dans le couvent même où elle passa quarante-cinq ans de sa vie, victime d'une épidémie qui ravagea Valence en 1490, l'année même de la sortie de Tirant lo Blanc des presses de l'imprimeur Nicolas Spindeler. La seule œuvre que l'on a conservé d'elle est Vita Christi, publiée à Valence en 1497 par l'abbesse qui lui succéda. Vita ChristiComme son titre latin l'indique, il s'agit d'une vie de Jésus-Christ, écrite dans le but d'instruire les religieuses de son couvent. Son originalité tient à la façon dont l'auteur est capable d'y verser sa prodigieuse imagination et d'y exprimer son point de vue. Ce qui devait être une vie du Christ se transforme dans ses mains en une vie de la Vierge Marie : le livre commence par la naissance[2] de la Vierge et se termine par son assomption au Ciel. Une édition critique réalisée par le philologue mallorquin Albert Hauf est publiée en 2022 par l'Académie valencienne de la langue[3]. Simplicité du styleCe qui est le plus remarquable dans le style d'Isabelle de Villena, c'est l'emploi d'une langue très simple. Elle évite volontairement les mots savants et les artifices littéraires, recherchant le naturel et l'intelligibilité pour le public auquel elle destinait son œuvre. Elle oppose les scènes domestiques empreintes de simplicité à la pompe et à la solennité du cérémonial céleste, qu'elle prend plaisir à décrire, savourant la richesse des tissus, des joyaux, des mets et du décor. On doit noter également sa maîtrise de l'amplification : elle fait preuve en effet d'une habileté rare en rédigeant des chapitres entiers de son livre à partir d'un seul verset de l'Évangile, brodant ensuite des développements grâce à sa prodigieuse imagination. Traduction moderne en français
Notes et références
Voir aussiBibliographie
Articles connexesLiens externes
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