Iota Sagittarii

Iota Sagittarii
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 19h 55m 15,70s
Déclinaison −41° 52′ 05,9″
Constellation Sagittaire
Magnitude apparente +4,12

Localisation dans la constellation : Sagittaire

(Voir situation dans la constellation : Sagittaire)
Caractéristiques
Type spectral K0II-III
Astrométrie
Vitesse radiale 41 km/s
Parallaxe 17,94 ± 0,21 mas
Distance 182 ± 2 al
(56 ± 1 pc)
Magnitude absolue +0,30
Caractéristiques physiques
Rayon 14 R
Gravité de surface (log g) 2,50
Luminosité 90 L
Température 4 567 K
Métallicité [Fe/H] = −0,23

Désignations

ι Sgr, HD 188114, HIP 98032, HR 7581, CD-42 14549, CPD-42 8944, FK5 1520, GC 27557, PPM 325624, SAO 229927[1]

Iota Sagittarii (en abrégé ι Sgr ; « Iota du Sagittaire » en français) dans la Désignation de Bayer est un système binaire d'étoiles situé dans la constellation du Sagittaire.

Nomenclature

Suradain est l’arabe ألسردين Al Ṣuradain (accusatif du duel, ألسردان Al Ṣuradān, au nominatif), « les deux Surad », qui sont deux oiseaux de couleur verte, réputés de mauvais augure appartenant au ciel traditionnel arabe. Ce nom est affecté au couple Iota-Kappa Sagittarii/ ικ Sgr par Marcel Devic[2], en se fondant sur ᶜAbd al-Raḥmān al-Sūfī (964) [3]. Notons que, de son côté, Ludwig Ideler (1806) attribue ce nom au couple Alpha-Beta Sagittarii / αβ Sgr, affecte [4], ce qui est signalé par Richard Allen (1899)[5]. Par ailleurs, en se basant sur les indications données par les érudits Abū Ḥanīfa (VIIIe s.) et, au siècle suivant, par Ibn Qutayba, il pourrait s’agir du couple Alpha Indi et Alpha Pavonis / α Ind et α Pav[6].

Caractéristiques physiques, chimiques et spectrales

Iota Sagittarii est une étoile de type spectral K0II-III : il s'agit donc d'une étoile géante (classe de luminosité III) ou géante lumineuse (classe de luminosité II) orange (type spectral K). Sa température de surface est de 4 567 kelvins[7] (4 294 °C), plus froide que le Soleil, mais son rayon étant 14 fois plus important que celui de notre étoile, sa luminosité est 90 fois plus grande que celle du Soleil. Dans la bande J (infrarouge proche), elle-même 140 fois plus lumineuse que le Soleil. La métallicité de l'étoile est environ 40 % plus faible que celle du Soleil ([Fe/H] = -0,23).

Situation, visibilité et mouvement

Iota Sagittarii se trouve à 182 ± 2 années-lumière de la Terre dans la constellation du Sagittaire. Elle se déplace à travers la Galaxie à la vitesse de 39,3 kilomètres par seconde par rapport au Soleil. Son orbite galactique projetée l'emmène entre 22 500 et 50 100 années-lumière du centre de la Galaxie[8]. En prenant en compte l'assombrissement centre-bord, son diamètre angulaire, mesuré dans des plusieurs bandes de longueurs d'onde, est de 2,32 ± 0,02 millisecondes d'arc[9]. De ce diamètre angulaire et de sa distance, on détermine son rayon physique, de 14 rayons solaires comme indiqué ci-dessus. Sa magnitude apparente (visuelle) est de +4,12.

Elle était au plus près du Soleil il y a 1,3 million d'années. Elle se situait alors à 75 années-lumière de nous et avait une magnitude apparente de 2,21[8].

Compagnon

Il semble qu'en réalité Iota Sagittarii soit un système binaire d'étoiles. Peu de choses sont connues pour le moment sur ce compagnon[10]. Cependant, début , l'équipe du consortium SPHERE annonce avoir réussi à photographier ce compagnon, ce qui constitue la première détection directe de cet objet en orbite autour de Iota du Sagittaire[11]. Les images obtenues ont été prises dans le proche infrarouge simultanément par deux des détecteurs de Sphere, la caméra d'imagerie différentielle Irdis et le spectrographe à intégrale de champ IFS[11]. Pour pouvoir voir le compagnon, 4 000 fois moins lumineux que l'étoile primaire, cette dernière a été masquée par un coronographe[11]. La séparation entre les deux objet est de 0,24 seconde d’arc[11].

Références

  1. (en) * iot Sgr -- High proper-motion Star sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  2. Marcel Devic, Dictionnaire étymologique des mots français d’origine orientale (arabe, turc, persan, hébreu, malais), Paris : Impr. Nationale, 1876, p. 44.
  3. Hans Karl Frederik Christian Schjellerup, Description des étoiles fixes composée au milieu du Xe siècle de notre ère par l'astronome persan Abd-al-Rahman Al-Sûfi. Traduction littérale de deux manuscrits arabes de la Bibliothèque royale de Copenhague et de la Bibliothèque impériale de Saint-Pétersbourg…, Saint-Pétersbourg : Eggers et Cie, 1874, repr. Fuat Sezgin, Islamic mathematics and Astronomy, vol. XXVI, Frankfurt am Main : Institut für Geschichte der arabisch-islamischen Wissenschaft an der Johann Wolfgang Goethe-Universität, 1997, p. 187.
  4. Ludwig Ideler, Historische Untersuchungen über die astronomischen Beobachtungen der Alten, Berlin : C. Quien, 1806, p. 188.
  5. Richard Hinkley Allen, Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, réed. st. Star Names, Their Lore an Meaning, New-York: Dover Publications, 1963, p. 357.
  6. Paul Kunitzsch, Untersuchungen zur Sternnomaklatur der Araber, Wiesbaden : Otto Harrassowitz, 1961, p. 109
  7. di Benedetto, G. P., « Towards a fundamental calibration of stellar parameters of A, F, G, K dwarfs and giants », Astronomy and Astrophysics, vol. 339,‎ (lire en ligne)
  8. a et b Iota Sagittarii (HIP 98032) « Copie archivée » (version du sur Internet Archive)
  9. Richichi, A.; Percheron, I.; Khristoforova, M., « CHARM2: An updated Catalog of High Angular Resolution Measurements », Astronomy and Astrophysics, vol. 431, no 4,‎ , p. 773-777 (lire en ligne)
  10. Eggleton, P. P.; Tokovinin, A. A., « A catalogue of multiplicity among bright stellar systems », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 389, no 2,‎ , p. 869-879 (lire en ligne)
  11. a b c et d [1]

Lien externe