L'industrie de la défense nationale turque est l'ensemble des activités humaines tournées vers la production militaire pour l'État turc.
Le matériel militaire de la Turquie comprend un large éventail d'armes, de chars, d'avions, de canons et de véhicules blindés. Plusieurs de ces produits sont exportés.
L'industrie de défense nationale a réalisé un bénéfice de 2,5 milliards de dollars pour l'année 2009[1].
La Turquie était devenue un État dépendant des aides militaires américaines après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Dans les années cinquante, la somme des aides américaines militaires et économiques, représente 3,4 % du PIB[2]. Après Israël et l’Égypte, la Turquie devenait le troisième destinataire en volume de l'aide militaire américaine. Le changement s'opère en 1968, après l'intervention de l'armée turque à Chypre avec l'embargo américain sur la Turquie. La décision d'intervention prise par le gouvernement turc pour fonder une industrie militaire va se poursuivre et va renforcer les dynamiques internes de l'industrie.
L'industrie militaire turque est née après la guerre de Chypre, après un développement moindre dans les années 1980, depuis la fin des années 1990, l'industrie a pris un élan dans la conception et dans la recherche et développement[3].
Les principaux industriels turcs
Les principaux industriels turcs sont :
ASELSAN Electronics Industry, filiale de la Fondation, 3 000 employés, fabrication sous licence américaine et désormais développement d’une gamme complète d’équipement et de systèmes électroniques et optroniques de défense. Cette société est incontournable.
Havelsan, autre filiale de la Fondation, entreprise de logiciels.
FNSS Savunma Sistemleri, coentreprise entre la société industrielle NUROL et United Defense (États-Unis) FNSS fabrique sous licence la gamme complète des blindés moyens AIFV pour les besoins nationaux et a enregistré des succès à l’exportation.
Roketsan Missiles industries, produit des roquettes et des missiles tactiques.
Otokar, dont les produits militaires sont des véhicules blindés légers.
Tusas Aerospace Industries, 1 700 employés. TAI produit sous licence les chasseurs Lockheed F-16, les avions de transport tactiques EADS CASA CN 235 et les hélicoptères Eurocopter AS 532 ; TAI est associé au programme de transport militaire A400M.
La Turquie participe au développement du chasseur de nouvelle génération F-35. Le programme d’acquisition sera compris entre 100 et 200 appareils. Le principal industriel turc partenaire est TUSAS. Après l’exclusion de la Turquie du projet F-35, la Turquie envisage de produire sont propre avion de chasse (TAI TFX), prévu pour 2030.
240 chasseurs F-16 produits sous licence par TUSAS sont dès à présent en service dans l’armée de l’air turque. Un programme de modernisation est en cours.
Les F-4 Phantom et les F-5 en service ont été ou sont modernisés avec l’aide de l’industriel israélien IAI (annulé à la suite de l'incident diplomatique causé par l'État israélien sur le navire d'aide humanitaire turc Mavi Marmara en direction pour Gaza dans les eaux internationales).
TUSAS participe au développement du transport A400M d'Airbus Defence and Space, dont 10 exemplaires sont commandés pour les besoins turcs.
Un programme de 50 hélicoptères d'attaque avait été attribué à Bell Helicopter, mais ce concours a été annulé après une première phase de négociation.
Des hélicoptères de transport Sikorsky S-80 et S-70 doivent rejoindre la flotte d’engins déjà en service.
Pour la marine
La Turquie a fabriqué récemment dans ses arsenaux six sous-marins type 1400 sur plans allemands.
Développement d’un transport de troupe à roues RN-94 avec la Roumanie.
Aujourd'hui
La Turquie a été fortement tributaire des importations de la défense au début des années 2000, mais cela a commencé à changer, avec les achats directs d'armes provenant d'entreprises étrangères qui constituent aujourd'hui 10 pour cent seulement des besoins totaux de l'industrie de la défense de la Turquie.
Selon un rapport préparé par le Sous-Secrétariat à l'industrie de la défense (SSM) en , seulement 10 pour cent des besoins du pays l'industrie de la défense ont été directement pris en charge par des sociétés étrangères en 2011, alors que la plupart de ses besoins sont actuellement satisfaits par des entreprises locales et consortiums communs.
Dans le cadre d'une nouvelle politique vigoureuse adoptée au cours de la dernière décennie, les entreprises de la défense nationale ont été favorisés par l'achat d'armes pour alimenter l'industrie de la défense du pays, indique le rapport du SSM. La dépendance de la technologie étrangère a diminué au-dessous de 50 pour cent au cours de la dernière décennie, qui a marqué des progrès substantiels dans le domaine de la défense par rapport à il y a dix ans, lorsque 80-85 pour cent des besoins de défense de la Turquie ont été satisfaits par l'importation étrangère.
Ces dernières années, la Turquie a produit son propre navire de guerre, des blindés et des véhicules aériens sans pilote (drone), appelé Anka, pour remplacer les drones de fabrication israélienne Héron.
Dans le cadre de l'objectif de renforcer l'industrie de défense du pays, une quantité considérable d'argent a été dépensé sur des projets de recherche et de développement où les entreprises turques sont soit le seul producteur ou le producteur principal dans un consortium commun.
Alors qu'en 2002, alors que la Turquie dépensée 5,5 milliards de dollars sur des projets de recherche de défense, 27,3 milliards de dollars ont été dépensés en 2011 pour faciliter l'innovation et le développement technologique de l'industrie de la défense.
La production locale est devenue une condition dans de nombreux contrats concernant l'achat d'armes, ouvrant la voie à d'énormes investissements dans cette industrie étant faites par les entreprises nationales, qui ont également bénéficié d'un soutien financier de l'État. Malgré la crise économique de 2001 et son impact profond sur le chômage et d'autres politiques sociales dans les années qui ont suivi, Il n'y a pas eu de coupure pour les dépenses de défense en Turquie.
Principaux clients
L'émergence d'une industrie de défense, séduit de nombreux clients à travers le monde:
DFAD 1 (analyse digital niveau - 1 pour les simulations d'aéronefs)
DFAD 2 (analyse digital niveau - 2 pour les simulateurs d'aéronefs)
DTED 1 (simulateur d'un terrain élever niveau - 1 pour les simulations d'aéronefs)
DTED 2 (simulateur d'un terrain élever niveau - 2 pour les simulations d'aéronefs)
EHOPES (simulateur de guerre électronique pour la formation des opérateurs)
BASKIN / SAVMOS (système de simulation opérationnelle et tactique)
Coopération internationale
Les États-Unis dirigent depuis 2008 un programme de développement d’un avion militaire monoplace, furtif, multi-rôles, de cinquième génération, le F-35 Lightning II. La Turquie y joue un rôle non négligeable : une dizaine de fournisseurs turcs devaient fabriquer plus de 900 appareils, dont 400 à fournisseur unique, c’est-à-dire produites uniquement par les industries turques. Néanmoins, après la décision d'Ankara d'acheter des S-400 à la Russie (accord signé en ); les États-Unis ont exprimé leur crainte, en cas d’intégration de ces missiles sol-air dans le dispositif militaire turc, que les Russes puissent obtenir de nombreuses informations sensibles sur les technologies de haute volée utilisées par les F35, notamment en matière de furtivité[13].