Lors du lotissement de l'île Feydeau, acté le , la parcelle située à l'actuel no 8 du quai Turenne correspond au lot no 2. Celui-ci est mis à prix pour 14 000livres, et adjugé pour 14 600 livres au négociant Jacques Berrouette, avocat du roi de la Monnaie. Celui-ci est un des rares actionnaires d'origine à faire édifier un bâtiment sur la parcelle qu'il a acquise[1]. Cette construction est entreprise en 1752, et en 1753 Berrouette y habite[1],[2]. Formant un seul bâtiment avec la partie donnant sur la rue Kervégan, il en est séparé en 1933, la cour restant commune[3].
L'immeuble est semblable à celui au 15, allée Duguay-Trouin[2] : la façade présente six travées, séparées verticalement, par groupes de deux, par des bossages simulant une colonne. Les linteaux des ouvertures des deux travées centrales sont différents des autres[5]. Huit ouvertures (celles du rez-de-chaussées et les deux centrales du premier étage) sont surmontées d'un mascaron ; les autres du premier étage et celles du deuxième le sont d'une agrafe.
Deux balcons filants en fer forgé ornent la façade, réunissant à chaque fois les travées centrales. Au premier étage, il dessert quatre ouvertures et repose sur des consoles. Au deuxième, il est filant sur deux fenêtres, et les consoles se retrouvent aux deux extrémités du balcon, le centre étant soutenu par une trompe[5].
Cette similitude avec le no 15 de l'allée Duguay-Trouin est rompue par la présence, au-dessus du troisième étage, d'une lucarneattique de deux travées, au lieu d'un quatrième étage surmonté d'un fronton triangulaire[2].
Bienvenu Gilles, Lelièvre Françoise et la commission régionale Pays de la Loire de l'Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France, L'île Feydeau : Nantes - Loire-Atlantique, Nantes, Association pour le développement de l'Inventaire général des Pays de la Loire, coll. « Images du patrimoine », , 80 p. (ISBN2-906344-39-7).