Hypsilophodon

Hypsilophodon foxii

Hypsilophodon, ou « dent en crête immense » est un genre de petit dinosaure ornithopode, herbivore donc. Ses fossiles ont été retrouvés en Angleterre, en Espagne et peut-être aux États-Unis où certains fossiles lui appartenant auraient été retrouvés, mais sans certitude à ce jour. Il vivait durant le Crétacé inférieur, de -125 à -120 millions d'années. Il mesurait environ 2 m de long à l'âge adulte et tout juste 1 m de haut. Il devait peser environ 25 kg [1] et faisait partie de l'ordre des Ornithischiens, et de la famille des hypsilophodontidés. Une seule espèce est connue : Hypsilophodon foxii[2],[3].

Description

Taille relative

L'hypsilophodon était un petit dinosaure, mais pas aussi petit que, par exemple, le compsognathus. Pour l'hypsilophodon, une longueur maximale de 2,3 mètres est souvent indiquée, provenant d'une étude de 1974 de Galton, dans laquelle il a extrapolé une longueur de 2,28 mètres basée sur la taille d'un os de cuisse du spécimen BMNH R 167 [4]. Cependant, en 2009, Galton a réalisé que ce fémur appartenait en fait à un Valdosaurus, et a réévalué la taille d'Hypsilophodon à une longueur maximale connue de 1,8 mètre [5], le plus grand spécimen étant NHM R5829 avec une longueur de fémur de 202 millimètres [4]. Les spécimens typiques mesuraient environ 1,5 mètre de long. Hypsilophodon aurait atteint jusqu'à un demi-mètre de hauteur. En 2010, Gregory S. Paul estima son poids à 20 kg pour un animal de deux mètres de long [6].

Comme la plupart des petits dinosaures, l'Hypsilophodon était bipède : il courait sur deux pattes. Tout son corps était conçu pour courir. De nombreuses caractéristiques anatomiques ont contribué à cela, telles que : un squelette léger et minimaliste, une posture basse aérodynamique, de longues jambes et une queue raide - figée par des tendons ossifiés pour l'équilibre. À la lumière de cela, Galton conclut en 1974 qu'il aurait été parmi les ornithischiens les mieux adaptés à la course [4]. Hypsilophodon était donc pourvu de pattes postérieures longues et musclées, avec des os minces et légers, qui lui permettaient de courir à toute allure lorsque celui-ci était coursé par un carnivore. Sa longue queue lui servait, comme de nombreux autres dinosaures de sa "Famille", de balancier, et n'avait, de ce fait, aucune difficulté à échapper à ses prédateurs[1]. Bien qu'il ait vécu au Crétacé, dernière période avant l'extinction des dinosaures non aviaires, l'hypsilophodon avait un certain nombre de caractéristiques apparemment "primitives". Par exemple, il y avait cinq doigts à chaque main et quatre à chaque pied. Le cinquième doigt de l'hypsilophodon avait acquis une fonction spécialisée : étant opposable, il pouvait servir à saisir des aliments [4]. Des paléontologues ont donc pensé au début, après avoir étudié les os des pieds de l'hypsilophodon, qu'il aurait eu la faculté de grimper aux arbres, car ces os ressemblaient beaucoup à ceux d'autres animaux arboricoles comme les singes[1]. Les premières reconstitutions de ce dinosaure le montrent perché sur les branches [1], mais l'on s'est aperçu plus tard que ses pieds n'étaient en fait aucunement capables de s'accrocher aux arbres à cause de la forme de leurs orteils [1].

Hypsilophodon était un dinosaure pacifique. Il ne mangeait que des végétaux, le plus souvent de très petite taille, feuilles et pousses des arbres[1], grâce notamment à son bec corné, à l'avant du museau, bec qui ressemblait d'ailleurs beaucoup à celui des tortues. Sa tête n'était pas plus grande qu'une main d'enfant. Ses joues charnues lui permettaient de garder sa nourriture à l'intérieur de sa bouche lorsqu'il était occupé à la mâcher [1]. Les muscles actionnant ses mâchoires étaient très puissants et situés à l'arrière du crâne [1].

Anatomie crânienne

Comme exemple d'anatomie primitive, bien qu'il ait eu un bec comme la plupart des ornithischiens, l'hypsilophodon avait encore cinq dents triangulaires pointues à l'avant de la mâchoire supérieure, dans le prémaxillaire. La plupart des dinosaures herbivores étaient, au début du Crétacé inférieur, devenus suffisamment spécialisés pour que les dents de devant aient complètement disparu (bien qu'il y ait débat quant à savoir si ces dents avaient pu avoir eu une fonction spécialisée chez l'hypsilophodon). Plus en arrière, la mâchoire supérieure portait jusqu'à onze dents dans le maxillaire ; la mâchoire inférieure avait jusqu'à seize dents. Le nombre était variable, selon la taille de l'animal[5] Les dents à l'arrière étaient en forme d'éventail [4].

Le crâne de l'hypsilophodon était court et relativement large. Le museau avait un contour triangulaire et une pointe acérée, se terminant par un bec supérieur dont le tranchant était nettement plus bas que la rangée de dents maxillaires. L'orbite était très large. Un palpébral d'une longueur égale à la moitié du diamètre de l'orbite de l'œil éclipsait sa partie supérieure. Un anneau sclérotique de quinze petites plaques osseuses soutenait la surface externe de l'œil. L'arrière du crâne était assez haut, avec une très grande et haute jugal et quadratojugal fermant une petite fenêtre infratemporale [4].

Anatomie post-crânienne

Sa colonne vertébrale se composait de neuf vertèbres cervicales, quinze ou seize vertèbres dorsales, six des cinq vertèbres sacrées et environ quarante-huit vertèbres caudales. Une grande partie du dos et de la queue était raidie par de longs tendons ossifiés reliant les épines au-dessus des vertèbres. Les excroissances de la face inférieure des vertèbres caudales, les chevrons, étaient également reliés par des tendons ossifiés, qui étaient cependant d'une forme différente : ils étaient plus courts et fendus et effilochés à une extrémité, avec le bout de l'autre extrémité pointue se trouvant dans l'extrémité en quinconce du tendon suivant. De plus, il y avait plusieurs rangées imbriquées de celles-ci, résultant en un motif en chevron immobilisant complètement la queue [4].

Une ancienne idée erronée sur l'anatomie de l'hypsilophodon fut qu'il aurait été blindé. Cela fut suggéré pour la première fois par Hulke en 1874, après la découverte d'une plaque osseuse dans la région du cou [7]. Si c'était le cas, l'hypsilophodon aurait été le seul ornithopode blindé connu [4]. Comme Galton l'a souligné en 2008, l'armure supputée semble plutôt provenir du torse : un exemple de plaques intercostales internes associées à la cage thoracique. Il se compose de fines plaques circulaires minéralisées qui poussent à partir de l'extrémité arrière de la nervure médiane, et chevauchent le bord avant de la nervure suivante. De telles plaques sont mieux connues chez le Talenkauen et le Théscelosaure, et étaient probablement d'origine cartilagineuse [8].

Classification

Ce cladogramme fut proposé par Boyd et al. en 2009[9].

 Ornithischia
Thyreophora

Scutellosaurus


Neornithischia

Lesothosaurus


Ornithopoda
Heterodontosauridae

Heterodontosaurus


Hypsilophodontidae

Agilisaurus


unnamed

Hexinlusaurus


unnamed

Othnielosaurus


unnamed
unnamed
unnamed
unnamed

Oryctodromeus


unnamed

Orodromeus



Zephyrosaurus





unnamed

Parksosaurus



Thescelosaurus




unnamed

Hypsilophodon


Iguanodontia

Gasparinisaura


unnamed

Tenontosaurus



Autres Ornithopodes (Iguanodontes, puis Hadrosaures)












Les autres Ornithopodes au-delà de Tenontosaurus sont omis. Les dinosaures décrits comme des Hypsilophodontes se déclinent d'Agilisaurus ou Hexinlusaurus à Hypsilophodon ou Gasparinisaura.


Voir aussi

Bibliographie

  • Paul Barrett et José Luiz Sanz - « Dinosaures, les seigneurs de la Terre », éditions Nathan (2000 - 2001).
  • Michael Crichton "Jurassic Park", édition Robert Laffont (1991)

Liens externes

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Notes et références

Références

  1. a b c d e f g et h (en) « The Ornithischian Dinosaur Hypsilophodon from the Wealden of the Isle of Wight.Peter Malcolm Galton », The Quarterly Review of Biology, vol. 50, no 4,‎ , p. 442–442 (ISSN 0033-5770 et 1539-7718, DOI 10.1086/408768, lire en ligne, consulté le )
  2. « PBDB », sur paleobiodb.org (consulté le )
  3. « IRMNG - Hypsilophodon Huxley, 1870 † », sur www.irmng.org (consulté le )
  4. a b c d e f g et h (en) Galton, P.M., 1974, The ornithischian dinosaur Hypsilophodon from the Wealden of the Isle of Wight. British Museum (Natural History), Bulletin, Geology, London, 25: 1‑152c
  5. a et b P.M. Galton, 2009, "Notes on Neocomian (Lower Cretaceous) ornithopod dinosaurs from England - Hypsilophodon, Valdosaurus, "Camptosaurus", "Iguanodon" - and referred specimens from Romania and elsewhere", Revue de Paléobiologie, Genève 28(1): 211-273
  6. (en) Paul, G.S., 2010, The Princeton Field Guide to Dinosaurs, Princeton University Press p. 275
  7. Hulke, J.W., 1874, "Supplemental note on the anatomy of Hypsilophodon foxii", Geological Society of London, Quarterly Journal, 30: 18-23
  8. Richard J. Butler et Peter M. Galton, « The 'dermal armour' of the ornithopod dinosaur Hypsilophodon from the Wealden (Early Cretaceous: Barremian) of the Isle of Wight: a reappraisal », Cretaceous Research, vol. 29, no 4,‎ , p. 636–642 (DOI 10.1016/j.cretres.2008.02.002)
  9. (en) Clint A. Boyd, Brown, Caleb M., Scheetz, Rodney D. et Clarke, Julia A., « Taxonomic revision of the basal neornithischian taxa Thescelosaurus and Bugenasaura », Journal of Vertebrate Paleontology, vol. 29, no 3,‎ , p. 758–770 (DOI 10.1671/039.029.0328, S2CID 84273584)

Références taxonomiques