Honoré Théodoric d’Albert de Luynes, 8e duc de Luynes, né le à Paris et mort le [1] à Rome, est un archéologue, collectionneur, numismate et philanthrope[1]français, issu d'une des plus prestigieuses familles de l'aristocratie française.
Il a acquis une réputation de numismate et d’archéologue, dont témoigne surtout la restauration de son château de Dampierre, près de Paris, pour lequel il commanda à Simart et à Duponchel une grande réplique de la Minerve de Phidias, par les travaux d’art et d’érudition que sa fortune lui permit d’encourager, et la part qu’il y prit lui-même.
Amateur d'objet d'art, il passa plusieurs commandes à Froment-Meurice dont une célèbre table en repoussé.
Il créa aussi, à la fin de sa vie, un indice autour du pavillon du Château de Dampierre en Yvelines.
Un copiste talentueux
Physicien et chimiste[réf. nécessaire], il chercha à retrouver les techniques des céramistes et orfèvres de l'Antiquité et, se transformant en artisan grec, réalisa des répliques quasi parfaites d'objets anciens, tel que ce « spécimen tarentin de boucles d'oreilles de la fin du IVe siècle av. J.-C. », faisant partie de sa collection, ou cette « coupe attique à figures rouges du Ve siècle av. J.-C. »[2].
Il voyage encore en 1864 en Palestine avec Louis Lartet et publie le Voyage d'exploration de la mer Morte exécuté en 1864 par le duc de Luynes[5].
Le fonds du baron de Witte (1808-1889), conservé à la Bibliothèque de l'Institut de France et complété par un lot de lettres déposé au dai de Rome, présente un intérêt majeur, puisque cet archéologue belge assura, aux côtés du duc de Luynes, le secrétariat de la section française et partagea avec Theodor Panofka (1800-1858) la responsabilité de la publication à Paris des Annales et des Monuments inédits[6], ainsi que des Annales de l'Institut archéologique[7].
Photographie
En 1856, le duc de Luynes lance à Paris au sein de la Société française de photographie un concours visant à récompenser le meilleur procédé de reproduction photomécanique, doté d'un prix important. Ce concours veut consacrer la meilleure technique « pour hâter le moment tant désiré où les procédés de l’imprimerie ou de la lithographie permettront de reproduire les merveilles de la photographie sans l’intervention de la main humaine » ; il est divisé en deux prix : l'un de 2 000 francs pour le meilleur procédé photographique inaltérable, l'autre de 8 000 francs pour la meilleure reproduction photomécanique[8].
Publications
Numismatique et inscriptions cypriotes, Paris, Plon, 1852
Mémoire sur le sarcophage et l’inscription funéraire d’Esmunazar, roi de Sidon, Paris, Plon, 1856
Métaponte, Paris, P. Renouard, 1833
Essai sur la numismatique des satrapies et de la Phénicie sous les rois Achæménides, Paris, Firmin Didot, 1846
Commentaire historique et chronologique sur les éphémérides, intitulées Diurnali di messer Matteo di Giovenazzo, Paris, Firmin Didot, 1839
Choix de médailles grecques, Paris, Firmin Didot, 1840
Voyage d'exploration à la mer Morte, à Petra et sur la rive gauche du Jourdain, Paris, 1875
Sources
Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littératures, Paris, Hachette, 1876, p. 1286
Silvestrelli, Francesca. Le duc de Luynes et la découverte de la Grande Grèce , CJB - Institut National d'Histoire de l’Art, 2018. (ISBN978-2-918887-78-2)
Une partie de ses archives, comportant de la correspondance datée des années 1850, des notes scientifiques sur la Sicile antique et médiévale ainsi qu'un ensemble de dessins, est conservée à l'Institut national d'histoire de l'art[9].
↑Jules Rouch, Époque contemporaine, tome IV de Histoire Universelle des Explorations publiée sous la direction de L.-H. Parias, Paris, Nouvelle Librairie de France, 1957, p. 120
↑Sylvie Aubenas (dir.) et Michel Poivert (dir.), D'encre et de charbon : le concours photographique du duc de Luynes, 1856-1867 (catalogue d'exposition, Bibliothèque nationale de France, 27 avril-28 mai 1994), Paris, Bibliothèque Nationale de France, , 24 p (ISBN2-7177-1920-2).
↑« Calames », sur www.calames.abes.fr (consulté le )