Histoire philatélique et postale de l'Autriche, incluant l'empire d'Autriche et la CisleithanieCet article est une introduction à l'histoire philatélique et postale de l'empire d'Autriche, puis Autriche-Hongrie, limité après le compromis de 1867 à la partie autrichienne (Cisleithanie), vu l'autonomie de la poste du royaume de Hongrie en 1867. Seule la république d'Autriche est traîtée après 1918, vu l'indépendance des autres territoires. Pour les provinces italiennes de Lombardie et Vénétie, et les bureaux de poste dans l'Empire ottoman, il y a d'autres articles. Histoire postale préphilatéliqueL'Autriche dont il est question n'est pas ce petit territoire issu des traîtés ayant réglé la question des nationalités après la Première Guerre mondiale, mais un vaste territoire ayant été attribué à la famille Habsbourg en tant qu'empereur ou roi, etc., souvent appelé empire d'Autriche, puis Autriche-Hongrie après le compromis de 1867. Son histoire postale est indissociable de celle du Saint-Empire romain germanique, comme le montre la carte ci-dessous: On peut consulter des articles approfondis (souvent en langue allemande) comme Österreichische Postgeschichte bis 1806, la Chronologie de l'histoire postale, le rôle considérable de la Maison de Thurn und Taxis pour assurer les liaisons postales, etc. Une union postale entre l'Allemagne et l'Autriche est conclue en 1850: article détaillé Deutsch-Österreichischer Postverein. Liste à compléter. La plus ancienne marque postale dans l'empire date de 1751. Seul le nom du lieu était requis. L'inscription de la date (jour du mois) a été rendue obligatoire en 1839[1].
En 1850, les services postaux de tout l'empire dépendent du Ministère du Commerce à Vienne, avec une délégation vers un ensemble de Directions postales:
L'histoire des émissions philatéliques de l'Autriche commence le avec une série de timbres représentant les armoiries à aigle bicéphale, titrées KKPOST-STEMPEL, par référence à une monarchie à la fois royale et impériale (Königliche und Kaiserliche). Ces timbres avaient cours dans l'ensemble de l'empire austro-hongrois incluant ce qui est aujourd'hui la Hongrie, la République tchèque, la Slovaquie, la Croatie, la Slovénie, une partie de l'Italie du Nord, du Monténégro, de la Serbie, de la Roumanie, de la Pologne et de l'Ukraine. Les langues utilisées dans l'empire sont l'allemand, l'italien, le hongrois, le tchèque, le croate, le polonais et… le français. Toutefois, le nom donné aux bureaux de poste est généralement l'allemand (sauf dans les provinces du Littoral et Dalmatie: l'italien), jusqu'à l'introduction obligatoire du bilinguisme en 1871 (sauf dans les régions à large majorité germanophone)[3]. Les catalogues spécialisés distinguent 5 émissions (I à V) avant la partition de 1867, en particulier Ulrich Ferchenbauer[4] et Edwin Mueller. Ce qui est remarquable et appréciable, c'est que les timbres neufs sont beaucoup plus rares que les oblitérés, donc il n'y a pas de fausses oblitérations (cependant certaines oblitérations très rares sont parfois retravaillées). Ceux intéressés par les oblitérations peuvent consulter Cotation des oblitérations des timbres d'Autriche de la période 1850-1867. Émission IIls furent d'abord imprimés sur un papier fait à la main (Handpapier) et à texture assez brute, puis, à partir de 1854, sur un papier fait à la machine (Machinenpapier) et offrant une surface plus lisse. Les valeurs sont de 1 (jaune), 2 (noir), 3 (rouge), 6 (brun) et 9 (bleu) kreuzer. Il y a plusieurs sous-types des gravures.
On peut constater que ces oblitérations ne sont pas des killers. L'Autriche est en effet le premier pays qui n'a pas introduit ces marques postales qui ne cherchent qu'à annuler (oblitérer) le timbre[5]. Cela est dû au fait que les tampons existants ont pu être utilisés après l'introduction des timbres adhésifs. Ce ne sont pas non plus des numéros, comme en France, Belgique, Prusse ou Bavière. Les timbres des journauxL'Autriche, à partir de 1851, est le premier pays à émettre des timbres des journaux (en) pour la diffusion de la presse périodique. La poste ambulante ferroviaireDes bureaux de poste ambulants Fahrende Postämter auf Eisenbahnzügen sont introduits sur les lignes de chemin de fer à partir du :
Le courrier y reçoit une marque linéaire K.K. FAHRENDES POSTAMT No. .. ou POSTAMBULANCE. La poste ambulante maritimeLa firme privée Lloyd Austriaco est admise depuis 1837[7] pour l'acheminement du courrier au départ de Trieste, principal débouché maritime de l'empire. Elle peut apposer ses propres oblitérations depuis 1845: le nom du port d'embarquement, la date, les lettres V.L.A. pour Vapore LLoyd Austriaco ou COL VAPORE. La mer Adriatique est desservie depuis Carlobago, Cattaro, Curzola, Fiume, Lesina, Lussinpiccolo, Macarsca, Milna, Ragusa, Sebenico, Segna, Spalato, Trieste, Zara et Zengg[8]. Émissions II et IIILes timbres des séries ultérieures II et III (en 1858-1859 et 1861) comportent un médaillon de l'empereur François-Joseph Ier imprimé en relief, respectivement face à gauche et à droite. L'émission II a dû être préparée rapidement[9], les défauts ont été corrigés. Elle comporte donc 2 types, distinguables notamment par la hauteur de la couronne de laurier. On peut noter la beauté et la variété des oblitérations.
L'émission III de 1861 est dentelée 14. Elle comporte les mêmes 5 valeurs (de 2 à 15 kreuzer):
Émissions IV et VEn 1863-1864 (émissions IV et V) le blason de l'Autriche fut à nouveau utilisé - sans aucune inscription - dans un format proche de l'émission III. Ces 2 dernières émissions se distinguent par la dentelure 14 (plus rare) ou 9 1/2 (courante).
L'Autriche-Hongrie en 1867Il y a 1969 bureaux de poste fixes dans la partie autrichienne (cisleithanie) de la double monarchie[10] lors de la création de la poste hongroise le . Apparaît alors une émission féconde avec le portrait (à droite) de l'empereur François-Joseph Ier d'Autriche. D'abord sous une impression dite "grosse barbe", puis en 1874 une impression dite "fine barbe". La distinction n'est pas aisée:
Après le compromis de 1867, les timbres de cette émission sont utilisés dans le royaume de Hongrie jusqu'au [11]. Ils ne sont reconnaissables qu'à leur oblitération (par exemple cette oblitération de PEST Lipotvaros). Une particularité est l'ajout de l'année par la Hongrie, dès les premiers tampons fabriqués à Budapest en 1867[12]. On a mentionné déjà l'apparition des oblitérations bilingues en 1871. Douze combinaisons ont été pratiquées, entre l'allemand, le tchèque, le polonais, le slovène, l'italien et le croate[13].
Timbres pour TélégrapheDes liaisons télégraphiques existent dans l'empire depuis 1847 (Vienne - Brno - Prague)[14]. Il existe deux émissions spécifiques K.K.OEST.TELEGRAPHEN MARKE à ne pas confondre, malgré la présence du même millésime 1873. La première (rare) est lithographiée (Steindruck) ; la suivante (1874-1875) est gravée (Kupferdruck)[15]. Elles ont les valeurs 5 kr à 2 florins.
Ces timbres ne purent être utilisés que jusque . Ensuite, les bureaux usèrent des timbres courants, avec une oblitération spécifique, généralement ovale, portant K.K.TELEGRAPHEN-STATION ou -AMT, avec le nom du bureau. La poste pneumatiqueDans un souci d'accélérer la distribution, un système de poste pneumatique est installé à Vienne (Wiener Rohrpost) en 1875, entre 10 stations[16]. Il y en aura 45 en 1900[17]. Prague suivra en 1899.
Période de 1883 à 1896Émission de 1883Première mention inscrite de la double monarchie Kais. Königl. Oesterr. Post au-dessus de l'aigle bicéphale et d'un chiffre, noirs, d'où une première pour les timbres autrichiens: nécessité d'une double impression[18]. Valeurs 2, 3, 5, 10, 20 et 50 Kreuzer (rare).
Émission de 1890Tête de François-Joseph à gauche, sauf les valeurs de 1 et 2 florins (Gulden). Le papier est protégé des faussaires par de petits fils de soie.
Émissions de 1891-1896Tête de François-Joseph à gauche dans un cadre à 8 côtés, dernière émission en kreuzer. En 1896, valeurs en Gulden (100 kr) avec tête à droite dans un ovale. Ils n'ont cours que jusqu'au [19], vu le changement de monnaie.
Cartes pour liaisons téléphoniquesEn 1885 apparaissent des cartes de valeur comprise entre 20 kreuzer et 3 florins, donnant droit à une conversation de 5 minutes (par exemple): Période 1899 à 1910Le nombre de bureaux de poste fixes dans la partie autrichienne de la double monarchie atteint 5931 en 1900. Le plus grand nombre se situe en Bohême (1434), puis en Galicie (914). Huit langues sont couramment utilisées: l'allemand ne concerne que 36 % des locuteurs[20]. La gestion de la Poste et des Télégraphes est confiée à 10 Directions[21]:
Émission de 1899Premières valeurs en heller (équivalant à un 1/2 kreuzer) et couronnes (kronen). Il y a un motif sous la valeur. Le papier contient des fils de soie "Faserpapier". Valeurs émises de 1 heller à 4 kronen.
Émission de 1901Avec lignes brillantes obliques, comme moyen complémentaire de lutte contre la falsification. Émission de 1904-1905Valeurs émises de 1 à 72 heller, face vers la gauche, avec ou sans lignes brillantes: Émission de 1906Chiffres de couleur. Les lignes brillantes sont abandonnées.
La Bosnie-Herzégovine, occupée en 1878, a ses propres émissions. Son annexion en 1908 sera une des causes de la Première Guerre mondiale. Émission du 60e anniversaire du règne de François-Joseph Ier d'Autriche en 1908Belle série de portraits des souverains depuis l'empereur Charles VI du Saint-Empire (1711-1740).
Émission du 80e anniversaire en 1910Types de 1908, mais avec les millésimes 1830 et 1910. Rares en hautes valeurs.
Première Guerre mondialeEn 1914-15, émissions avec surtaxes au profit des œuvres et orphelins de guerre. En 1916, série patriotique avec armoiries et portrait de l'empereur vieillissant, valeurs de 3 heller à 10 couronnes.
Émission de 1917Portrait du dernier empereur d'Autriche de 1916 à 1918 (Charles Ier d'Autriche, mort en exil en 1922), valeurs 15, 20, 25 et 30 heller. Très courantes. Cette ultime série a servi avec une surcharge pour la Première république.
Postes de campagne 1915-1918Durant la première guerre mondiale, des timbres furent créés pour la poste militaire, désignés par K.U.K FELDPOST. Ce furent d'abord une utilisation de l'émission de 1912 pour la Bosnie-Herzégovine mais surchargée, avant une émission propre en 1915. Des surcharges furent aussi apposées pour l'occupation en Italie, au Monténégro, en Roumanie et en Serbie. Voir la galerie Wikimedia Austria-Hungary Military Post. La première république (de 1918 à 1938)Une éphémère République d'Autriche allemande est constituée, qui tente de rassembler toutes les régions de langue allemande majoritaire, en vue d'une éventuelle union avec l'Allemagne. Dès , le stock des timbres antérieurs (des centaines de millions) est donc surchargé Deutschösterreich, avant la création de modèles nouveaux, allégoriques. Valeurs de 3 heller à 10 kronen.
En apparaît la première série (allégorique) de timbres sans surcharge:
Le nom ÖSTERREICH est choisi pour l'émission de 1922, après le refus de la communauté internationale, consacré par le Traité de Saint-Germain-en-Laye (1919). L'Autriche subit - mais moins que l'Allemagne - une hyperinflation à partir de 1922, nécessitant une suite de timbres à valeur faciale de plus en plus élevée (jusqu'à 10 000 couronnes en 1924). Le tarif (minimum) pour une lettre passe de 20 k le 1er mai à 320 k le , puis 1500 k fin 1924[22]:
Ensuite, émissions très diverses, dont de belles séries thématiques comme les compositeurs (1922), les Niebelungen (1926), les paysages (1923, 1929 et 1932), les poètes (1931), les peintres (1932), les compétitions FIS à Innsbruck (1932 et 1936, rares), la lutte contre les Turcs (1933), les particularismes folkloriques et les architectes (1934), les inventeurs (1936), les médecins (1937). Anschluss, 1938 - 1945Le , l'Anschluss mit un terme aux émissions de timbres autrichiens. Il fut cependant permis de composer des affranchissements mixtes à l'aide de timbres allemands et autrichiens, jusqu'au [23] (sauf pour le timbre commémorant l'assassinat du chancelier Engelbert Dollfuss en 1934). À la fin de cette étape de transition, les timbres allemands furent utilisés jusqu'à la fin du Troisième Reich en 1945. Le nom Autriche est remplacé par 'Ostmark'. La deuxième républiqueTimbres pour journauxMercure en 1851-1858Pas de valeur faciale imprimée, mais 4 couleurs 0,6 kr (bleu), 6 kr jaune et vermillon, 30 kr (rose). Existent en 3 types principaux. Rares (bleu) à très rares, beaucoup de réimpressions. Des faux existent (évidemment)!
Émissions de 1858-1861Médaillon en relief de François-Joseph Ier, valeur implicite de 1,05 kr.
Émission de 1863Armoiries, sans valeur faciale (1,05 kreuzer). Utilisé aussi en Vénétie (Italie) jusqu'au . Démonétisé en , après plus de 181 millions d'exemplaires[24]. Émissions de 1867-1919Variantes d'une tête de Mercure. Vu la complexité ethnique de la monarchie austro-hongroise, il n'y a aucune inscription avant 1916. Le modèle de 1867 a été utilisé jusqu'en 1900!
Émissions de 1920-1922Timbres Taxe pour Journaux importésIl existe aussi, depuis 1853, des Timbres-Taxe pour journaux étrangers à leur entrée en Autriche (en allemand Zeitungstempelmarken). Le 1 kreuzer bleu et 2 kr brun (armoiries bicéphales) a servi (avec variantes, naturellement) jusqu'en 1890.
La plus haute valeur (et la dernière) est un 25 kreuzer rose, émis en 1890 (rare). Elle fut émise vu la multiplication des journaux importés en paquets multiples. Timbres TaxeDeux émissions représentant un chiffre dans un ovale: en 1894 valeurs 1 à 50 kreuzer, bruns et 1899/1900 valeurs de 1 à 100 heller, bruns.
Ensuite de nombreux autres types de 1908 à 1935. Quelques timbres des émissions normales ont été surchargés PORTO en 1916-17 et NACHMARKE en 1921. Références philatéliques spécialisées
Références connexes
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