Henryk Bukowski étudie à l'École supérieure des arts plastiques de Lodz (Pologne) où, de 1958 à 1962, il est assistant du Professeur Modzelewski qui fut lui-même l'élève de Kasimir Malevitch. Au terme de cette dernière période au cours de laquelle (1960) il obtient son diplôme, il vient, de 1962 à 1982, travailler à Paris[1].
Les toiles qu'il donne alors à voir sont généralement des grands formats, parfois s'assemblant en diptyques, parfois supportant des draperies qui leur donnent un fort relief et offrent à Jean-Pierre Delarge de situer Bukowski parmi les peintres « matiéristes[2] ». Ces toiles se rangent déjà dans l'expressionnisme abstrait, l'espace blanc dominant s'y trouvant comme traversé, voire violenté par des fulgurances rouges et noires. « Des espaces lumineux, sombres et violents » perçoit Gérald Schurr[3], Geneviève Breerette confirmant : « C'est une peinture à la fois gestuelle et réfléchie, violente et toute de subtilité. Le blanc vibre de la présence de signes aux teintes vives[4] ». À l'instar de chez Alexandre Bonnier toutefois, des corps non objectivement figurés mais discernables viennent contester l'épithète « abstrait » chez Bukowski. « Des formes humaines naissent de cette matière » énoncera ainsi un catalogue d'exposition[5], teintant l'œuvre d'une tension érotique non pas jubilatoire, mais souffrante et dramatique.
Après des périodes de deux années passées au Zaïre (1979-1980), de cinq années à Los Angeles (1983-1988) et de deux années en Normandie (1989-1990), Henryk Bukowski s'est réinstallé à Paris en 1990.
Comme pour appuyer la relation au corps de l'œuvre de Henryk Bukowski, la danseuse Caroline Lagouge-Chaussavoine a créé une chorégraphie s'en inspirant, de même que le théâtre-laboratoire Elizabeth Czerczuk a associé en à Paris une exposition Henryk Bukowski au spectacle-ballet L'oubli des anges de la Compagnie Interface[6].