Faisant suite à l'abolition de l'esclavage de 1848, qui provoque une pénurie de main-d’œuvre sur les plantations, les premiers travailleurs indiens sont emmenés comme « engagés » et débarquent en Guadeloupe le , à bord du navire L'Aurélie. Ils seront emmenés par milliers jusqu'en 1889 à partir des ports de la côte de Coromandel, de Pondichéry, de Madras, ou de Calcutta.
Près de neuf années plus tard, naît Henry Sidambarom, dans la commune de Capesterre-Belle-Eau, où se sont installés ses parents dont le père est originaire des Indes anglaises[1].
En 1884, il est employé au bureau central de l'immigration indienne à Basse-Terre et entame la lutte pour l'émancipation des travailleurs originaires de l'Inde, victimes de discrimination. En 1897, Henry Sidambarom est élu conseiller municipal de Capesterre-Belle-Eau.
En , il se fait inscrire sur la liste électorale pour les municipalités et inscrit des Indiens sur cette liste. Le 23 février 1904, le gouverneur M. le Vicomte de la Loyère conteste cette liste électorale[2]. De son engagement s'ensuit la prison et un long procès de près de vingt ans (de à )[3]. En 1905, Henry Sidambarom adresse sa première lettre, une pétition, à Étienne Clémentel (ministre des Colonies), où il expose son cas[4],[5]. À la suite de ce procès historique, Raymond Poincaré, ancien président de la République française et président du Conseil des ministres de l'époque, décide d'octroyer définitivement la nationalité française aux ressortissants indiens de la Guadeloupe, ainsi que le droit de vote[6].
En 1924, il sort la première édition du livre Procès Politique préfacé par Adolphe Cicéron, ancien sénateur de la Guadeloupe, édité par la Presse Américaine de Pointe-à-Pitre[7].
fondation du Comité Henry-Sidambarom, officialisé en 1988
En 2013, le prix Félix-Éboué lui est consacré, dans le cadre du 150e anniversaire de sa naissance[10]. Un buste à son effigie sera posé à Karikal (Inde)[9]. En , l'ambassadeur de l'Inde, Shri Arun K. Singh, assiste à l'invitation du comité Henry-Sidambarom, aux célébrations organisées pour fêter le 150e anniversaire de la naissance de Henry Sidambarom[11].
Le 26mai 2024, Capestte-Belle-Eau lui rend hommage en inaugurant une stèle à l'entrée de la section Fonds Cacao[13].
Annexes
Bibliographie
Henry Sidambarom, Procès politique : contestation des droits électoraux opposée par le gouverneur de la Guadeloupe, M. le Vicomte de la Loyère, aux fils d'Hindous nés à la Guadeloupe(1904-1906), Basse-Terre, (OCLC863701916, BNF35083296)
Cheddi Sidambarom (préf. Henri Bangou, sous la dir. de Jean-François Niort), Du Code noir au Code civil : Jalons pour l'histoire du droit en Guadeloupe, perspectives comparées avec la Martinique, la Guyane et la République d'Haïti lieu=, Paris, Éditions de L'Harmattan, , 187-198 p. (ISBN978-2-296-04153-0, BNF41154954), « L'acquisition de la nationalité française par les immigrants et fils d'immigrants indiens , 1904-1923 »
Jean Samuel Sahaï, Adagio pour la Da, les Indiens des Antilles de Henry Sidambarom à Aimé Césaire : un aspect négligé des études post-coloniales, Tampere (Finlande), Atramenta, (OCLC859436499, BNF43629363)
Filmographie
Raconte moi... Sidambarom, documentaire réalisé en 2012 par trois classes élémentaires de la circonscription de Capesterre-Belle-Eau, avec la collaboration des réalisateurs Dimitry Zandronis et Edmond Beaugendre[14].
Henry Sidambarom : jusqu’au bout du rêve, documentaire réalisé en 2014 par Raymond Philogène[15]