Henri Lichtenberger est issu d'une famille d'artisans protestants. Son père, Emile, est architecte, et sa mère est la fille d'un entrepreneur en bâtiment strasbourgeois[1]. Après avoir étudié au lycée protestant de Strasbourg jusqu'en 1876, il fréquente les lycées Condorcet et Louis-le-Grand à Paris[2]. Il étudie la philosophie à la Faculté des Lettres de Paris, à la Sorbonne, où il obtient sa licence en 1884, puis il étudie la germanistique à l'université allemande de Strasbourg de 1884 à 1887[1]. Il est reçu cinquième à l'agrégation d'allemand en 1885[3]. Le 10 juin 1891, il soutient ses deux thèses de doctorat ès lettres à la Faculté de Paris[4]. La première, en français, traite du poème et de la légende des Nibelungen[5]. La deuxième, en latin, s'intéresse aux mots exhibant le passé dans l'ancienne langue germanique[6].
Il a traduit le cycle complet du Faust de Goethe[9] et est l'auteur de plusieurs études sur l'Allemagne.
Ses écrits sur le Parsifal de Wagner sont représentatifs de son analyse germanistique :"Dans cette vision d'avenir que Wagner nous décrit en artiste dans Parsifal, en penseur dans Art et Religion, il concilie en une harmonieuse synthèse son pessimisme et son optimisme, sa haine de la réalité moderne et sa foi indestructible dans la destinée de l’humanité" [10].
En parallèle de son poste à la Faculté des lettres de Paris, Henri Lichtenberger est professeur d'échange à l'Université Harvard (Etats-Unis) entre 1914 et 1915. Il est aussi chargé de dépouiller la presse et la littérature de guerre allemandes pendant la Première Guerre mondiale. Il est rédacteur, avec d'autres professeurs, des Documents de la guerre. En 1917, il est chargé au cabinet de Paul Painlevé d'organiser un service d'information de la présidence du conseil. Henri Lichtenberger contribue également à de nombreuses revues, telles la Revue universitaire, la Revue germanique, ou la Revue critique. Il est le fondateur de l'Institut d'études germaniques de Paris, inauguré le 15 décembre 1930[2]. Il est désigné président du jury d'agrégation d'allemand entre 1908 et 1934[11].
Il est le frère d'André Lichtenberger (1870-1940), historien et romancier. Il est également le neveu de Frédéric-Auguste Lichtenberger (1832-1899), professeur de théologie protestante à Strasbourg et Paris, et d'Ernest Lichtenberger (1847-1913), professeur de langue et littérature allemandes à la Sorbonne[2].
Publications
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Essais
Le Poème et la légende des Nibelungen (thèse de doctorat ès lettres), 1891
De verbis quae in vetustissima Germanorum lingua reduplicatum praeteritum exhibebant (thèse de doctorat ès lettres), 1891
Histoire de la langue allemande[13], A. Laisney, Paris, 1895
La Philosophie de Nietzsche, 1898
Richard Wagner, poète et penseur, F. Alcan, Paris, 1898
Henri Heine et sa place dans la pensée contemporaine, L. Cerf, Paris, 1904
La Guerre européenne et la question d'Alsace-Lorraine, Editions Chapelot, Paris, 1915, 132 p. [BNF34099299] En collaboration avec André Lichtenberger (1870-1940).
L'Opinion américaine et la guerre, Éditions Bloud et Gay, 1915[14]
L'impérialisme économique allemand, E. Flammarion, Bibliothèque de philosophie scientifique, Paris, 1918
L'Allemagne d'aujourd'hui dans ses relations avec la France, G. Crès, Paris, 1922
L'Allemagne nouvelle, Flammarion, Bibliothèque de philosophie scientifique, Paris, 1936
↑ a et bChristophe Charle, « 67. Lichtenberger (Henri). », dans Christophe Charle, Les professeurs de la faculté des lettres de Paris – Dictionnaire biographique 1909-1939., Paris, Institut national de recherche pédagogique, , 224 p. (ISBN2-7342-0105-4, www.persee.fr/issue/inrp_0298-5632_1986_ant_2_2), p. 137
↑ ab et cHans Manfred Bock, « Henri Lichtenberger, père fondateur de la germanistique française et médiateur entre la France et l'Allemagne. », dans Michel Espagne et Michael Werner, Les études germaniques en France (1900-1970)., Paris, CNRS Editions, , 557 p. (ISBN2-271-05054-5), p. 156 et 164
↑Henri Lichtenberger, De Verbis quae in vetustissima Germanorum lingua reduplicatum praeteritum exhibebant [en ligne], Nancy, Berger-Levrault, 1891, 106 p., URL : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bd6t53369150, consulté le 18 décembre 2023.
↑Élisabeth Décultot, « Germanistik (études allemandes) en France » (art.), dans Dictionnaire du monde germanique, Élisabeth Décultot, Michel Espagne et Jacques Le Rider (dir), Paris, Bayard, 2007, p. 401-404.
↑Henri Lichtinberger, RICHARD WAGNER - POÈTE ET PENSEUR, Félix Alcan, , 522 p., p. 321
↑ a et bChristophe Charle, « 67. Lichtenberger (Henri) », Publications de l'Institut national de recherche pédagogique, vol. 2, no 2, , p. 137–139 (lire en ligne, consulté le )
↑Bibliographie établie en partie d'après la base de l'Agence bibliographique de l'enseignement supérieur.
↑Cet ouvrage est le résumé des conférences de langue et de grammaire allemandes données par l'auteur pendant ses sept dernières années à la Faculté des lettres de Nancy. L'ouvrage est consultable sur Gallica, la bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k14279889
Élisabeth Décultot, « Germanistik (études allemandes) en France » (art.), dans Dictionnaire du monde germanique, Élisabeth Décultot, Michel Espagne et Jacques Le Rider (dir), Paris, Bayard, 2007, p. 401-404 (ISBN9782227476523).