Henri Falcón
Henri Falcón, né le , est un homme politique vénézuélien. Il est candidat à l'élection présidentielle vénézuélienne de 2018. BiographieNé le à Yaracuy, il est successivement militaire puis avocat[1]. Il fait connaissance avec Hugo Chávez au moment où il fait partie de l'armée[1]. Deux ans après l'élection de celui-ci à la présidence de la République, Falcón, devient député de l'Assemblée nationale constituante en 1999[1]. En 2000, il devient maire de Barquisimeto[1]. Il y reste jusqu'en 2008, date à laquelle il est élu gouverneur de l'État de Lara[1]. Il est cependant battu lors des élections régionales vénézuéliennes de 2017[2]. Il quitte le PSUV en 2010[1]. Il a dirigé la campagne d'Henrique Capriles lors de l'élection présidentielle vénézuélienne de 2013[3]. Fondateur du petit parti d'opposition Avant-garde progressiste, il prend part aux élections législatives de 2020 (boycottées par la frange majoritaire de l'opposition), au sein de la coalition Alliance démocratique (droite)[4]. Il se montre à nouveau très critique envers la stratégie de boycott défendue par d'autres chefs de l’opposition, déclarant : « Ce sont les mêmes qui ont prôné l’abstention en 2005, en 2018, les mêmes qui ont donné la présidence à Nicolas Maduro. L’abstention est une voie qui ne mène nulle part[4]. » Élection présidentielle de 2018Il est candidat à l'élection présidentielle vénézuélienne de 2018[5]. Il est enregistré en tant que candidat COPEI. Pour Jean-Jacques Kourliandsky, chercheur à l'IRIS et spécialiste du sous-continent sud-américain, « La coalition de l’opposition est très composite et Henri Falcon a toujours manifesté une certaine indépendance. Il a un profil relativement médiatique. Les différentes familles du centre gauche pourraient se retrouver en lui. C’est possible qu’il fasse un résultat honorable »[5]. Pour la politologue Francine Jacome, Falcón « pourra attirer quelques [suffrages] d'opposants, mais son impact sera minime »[6]. Pour Andrés Cañizalez, expert en communication politique, « Sa manœuvre est risquée, il va essayer de former un centre politique distinct du chavisme et de l'opposition radicale en cherchant aussi le soutien des ni-ni. Cela peut échouer. Le gouvernement a certainement besoin d'Henri Falcon. »[7]. Pour l'analyste Luis Salamanca, celui-ci « est sur le déclin. Il pourra obtenir un certain nombre de voix, mais il va perdre tout prestige : on va le voir comme un figurant permettant à Maduro de dire que c'est une élection avec des concurrents »[7]. Les membres de l'équipe de campagne d'Henri Falcón sont agressés par deux fois lors de la campagne électorale par des partisans des milices progouvernementales : le , des membres de l'équipe de campagne du candidat sont agressés lors d'un meeting et le , le député de l'opposition Teodoro Campos, chargé de la sécurité du candidat, est également agressé[8]. Dans son programme, il promet d'adopter le dollar américain[9]. Pour le politologue Thomas Posado, ceci « pourrait avoir des conséquences lourdes à long terme, en termes de souveraineté nationale et en termes de pouvoir mener des politiques économiques propres s’il n’a plus le contrôle de sa monnaie »[10]. Sa campagne électorale, axée sur les difficultés économiques, n'a pas rassemblé beaucoup d'électeurs potentiels[11]. Il est par ailleurs accusé d'être un candidat dont le but est de légitimer la réélection du président sortant[12]. María Corina Machado, l'une des dirigeantes de la tendance radicale de l'opposition, qualifie sa candidature de « répugnante et indigne »[13]. Nicolás Maduro remporte 67,8 % des voix contre 21,0 % à son principal adversaire, Henri Falcón, qui rejette le processus électoral, dénonce des irrégularités[14] et réclame l'organisation d'un nouveau scrutin[15]. Le taux de participation est de 46,1 % selon les résultats officiels[16]. Une source du CNE a pour sa part affirmé qu'à la clôture des bureaux de vote, le taux de participation était de 32,3 %[17]. Dans les deux cas, il s'agit du plus faible taux de participation de l'histoire du pays pour une élection présidentielle[18]. Selon Alain Musset, directeur de recherches à l'École des hautes études en sciences sociales, Falcón, « qui n'a pas fait si mauvaise figure à la présidentielle est perçu doublement comme un traître. Par les chavistes, dont il fut jusqu'en 2008. Et par la Mud, car en se présentant, il a donné un vernis de légitimité à cette élection »[19]. Le , le Tribunal suprême de justice rejette son recours contre les résultats de l'élection[20]. Notes et références
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