Heinrich Güttenberg est l'élève à l'école d'art de Nuremberg du peintre et graveur Johann Justin Preissler (reconnu, pour son Ascension du Christ exécutée pour l'hôpital de Nuremberg, comme « l'un des peintres les plus habiles de son temps »[1]) avant d'être l'élève, de 1766 à 1769, d'un graveur nommé Würsching. C'est ensuite clandestinement qu'il quitte l'humble domicile familial - sa biographie de 1823 relate un voyage difficile, se terminant à pieds avant une halte, contrainte par le manque d'argent, de plusieurs mois à Francfort[2] - afin d'aller rejoindre à Paris son frère Carl et d'y travailler avec lui dans l'atelier de Jean-Georges Wille (ce dernier évoque dans son journal de joyeuses évasions dominicales dans les environs de Palaiseau, auxquelles participent les frères Guttenberg et où le dessin sur le motif s'accompagne d'une participation ludique aux tâches domestiques de la ferme).
Heinrich Guttemberg vit en Italie de 1789 à 1792 (période durant laquelle son frère Carl meurt à Paris), revenant en France pour s'installer brièvement à Fontainebleau avant de regagner Nuremberg où il enseigne la gravure (Johann Friedrich Geissler(de) et Albert Christoph Reindel y sont ses élèves entre 1797 et 1803). Restituant alors une personnalité à la fois « juste et simple, alliant l'humour et l'esprit, réunissant en lui le talent, la culture, le travail et le goût, versant tout autant dans les scènes historiques et les paysages »[3], Georg Kaspar Nagler le situe en initiateur d'une nouvelle époque pour ses élèves de Nuremberg.
Heinrich Guttenberg est de retour à Paris en 1803 pour ne revenir à Nüremberg qu'en 1816. Une chute accidentelle qui se produit lors d'une simple promenade le l'emporte le suivant. Il repose au cimetière de la Johanneskirchhof de Nuremberg, dans la tombe même d'Albrecht Dürer[2].
L'autoportrait de Heinrich Guttenberg, dessin que conserve le musée de Nuremberg, a été en 1810 interprété en gravure par son élève Albert Christoph Reindel[4].
Pierre-François Basan, Collection de cent vingt estampes gravées d'après les tableaux et dessins qui composaient le cabinet de M. Poullain, (Vénus et l'Amour, d'après Cornelis van Poelenburgh, Scène rurale avec paysanne plumant un coq, enfant taquinant un chien, moutons et ruines antiques, d'après Jan Baptist Weenix), chez Basan et Poignant, Paris, 1781.
Arnaud Berquin, L'Ami des enfants, gravures hors-texte dont frontispice, Le Déjeuner et Les Trois Gâteaux par Heinrich Guttenberg d'après Antoine Borel, Bureau de l'ami des enfants, 1791[18].
Conservation dans les musées et collections publiques
Musée franco-américain du château de Blérancourt, William Penn achète des sauvages le pays qu'il veut occuper, d'après Jean-Michel Moreau[8].
Espace Jean-Jacques-Rousseau du musée de l'abbaye de Chaalis, Fontaine-Chaalis, Les Dernières Paroles de Jean-Jacques Rousseau, d'après Jean-Michel Moreau.
Musée Carnavalet, La Course de chevaux et La Rencontre au bois de Boulogne, d'après Jean-Michel Moreau, 1789[9].
Musée du Louvre, Paris, Perrette, la petite laitière, d'après Pierre Antoine Baudouin ; Mercure de France, d'après Nicolas Lavreince[19], Le rendez-vous pour Marly[8] et La Rencontre au bois de Boulogne, d'après Jean-Michel Moreau.
Muséum national d'histoire naturelle, Paris, Émerillon et Chat-huant d'après Jacques de Sève[8], L'Éruption du Vésuve le d'après Pierre-Jacques Volaire[8], Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes.
Petit Palais, Paris, La Sainte Famille, d'après Raphaël Sanzio[13].
Rijksmuseum Amsterdam, Le Patriotisme des habitants de Calais, d'après Charles Monnet, 1784 ; La rencontre au bois de Boulogne, d'après Jean-Michel Moreau, 1789.
British Museum, Londres, Vue de la place de Podnovinsky à Moscou, d'après Gérard de La Barthe, 1805 ; La Pythonisse d'Endor d'après Salvator Rosa[12] ; Scène rurale d'après Jan Baptist Weenix.
Russie
Musée des beaux-arts d'Iekaterinbourg, Scène domestique, d'après Cornelis Bega.
Michael Huber et Carl Christian Heinrich Rost, Manuel des curieux et des amateurs de l'art, contenant une notice abrégée des principaux graveurs et un catalogue raisonné de leurs meilleurs ouvrages, depuis le commencement de la gravure jusqu'à nos jours, tome second renfermant la suite de l'École allemande, chez Orell, Gessner et Fuesli, Zürich, 1797.
(de) Die Nürnbergischen Künstler geschildert nach ihrem Leben und ihren Werken - Carl und Heinrich Guttenberg, Kupferstecher, Nüremberg, 1823 (lire en ligne).