Hassan Mushaima en train de faire un discours pendant une manifestation pro-démocratique le 26 février 2011, à la place de la Perle, à la capitale bahreïnie, Manama.
Hasan Mushaima (arabe : حسن مشيمع) est un éminent opposant bahreïni et le secrétaire-général d’Al-Haq, l’un des principaux mouvements d’opposition à Bahreïn.
Il est condamné en 2011 à la prison à perpétuité pour son soutien au soulèvement bahreïnien de la même année[1].
Arrestations
Les autorités avaient placé M. Mushaima sous résidence surveillée plusieurs fois pendant les soulèvements entre 1994-1999(en), et il a été arrêté deux fois en 1994, puis emprisonné de mars à [2]. Il a été incarcéré de nouveau en et il a demeuré derrière les barreaux jusqu’en [3]. Quelques années plus tard, M. Mushaima a été arrêté pendant un jour en [4],[5],[6], et il a été emprisonné de janvier à .
En 2010, M. Mushaima est allé à Londres pour poursuivre des traitements d'un cancer du poumon [7]. Pendant cette période, Mushaima a été condamné par contumace avec 23 autres opposants bahreïnis pour « complot terroriste » visant à renverser le régime des Al-Khalifa [8]. M. Mushaima a été « gracié », avec les 23 autres militants, par le roi de Bahreïn [9], et avec le déclenchement de la révolution bahreïnie en février 2011, il a annoncé son intention de rentrer à Bahreïn. Il a rentré à Bahreïn par Beyrouth, Liban, mais les autorités libanaises l’avaient empêché de poursuivre son voyage jusqu’à Bahreïn à la demande du régime bahreïni [10]. Il a été relâché quelques jours plus tard, et il a été accueilli comme un héros [11] le , à la place de la Perle, à la capitale, Manama. Le , il a formé la « Coalition pour la création d’une république » avec Abdulwahab Hussain(en), chef du mouvement d’opposition Al-Wafa(ar), et Saeed al-Shehabi(en), secrétaire général du Front islamique de libération de Bahreïn(en). Cette coalition tripartite a déclaré que le régime des Al-Khalifa à Bahreïn avait perdu la légitimité après avoir réprimé dans le sang un peuple qui ne demandait rien que ces libertés et droits fondamentaux [12]. Le , le Conseil de coopération du Golfe a déployé plus de 1500 troupes du Bouclier de la Péninsule (1000 soldats saoudiens [13], 500 policiers émiratis [14], et des troupes qataries).
Les forces du régime bahreïni ont lancé un assaut contre des dizaines de milliers de manifestants bahreïnis qui campaient autour de la place de la Perle[15], l’épicentre du mouvement de contestation [16]. Les forces du Bouclier de la péninsule et l’armée bahreïnie ont également détruit le monument au centre de la place de la Perle le [17]. Le même jour, M. Mushaima, ainsi qu’Abdulwahab Hussain(en) et Ibrahim Cherif(en), chef du mouvement de gauche laïque Waad(en), ont été tous arrêtés par les forces bahreïnis. M. Mushaima a été accusé par les autorités bahreïnies de « complot terroriste contre la monarchie » [18], et il a été condamné par un tribunal militaire le à prison à perpétuité [19]. Six autres militants avaient reçu la même peine, dont Abdulhadi al-Khawaja, Abdulwahab Hussain(en), et Abduljalil al-Singace[20]. Ces opposants ont été accordés un nouveau procès devant un tribunal civil le [21], mais la cour d’appel a confirmé les lourdes peines infligées à 14 militants. M. Mushaima et les autres opposants condamnés demeurent incarcérés dans les prisons du régime des Al-Khalifa [22].
En , la santé de M. Mushaima s’est détériorée. Selon l’opposition, il est retombé malade de cancer après avoir subi des tortures et des mauvaises traitements depuis sa détention en [23]. Le Centre Bahreïni des Droits de l’Homme(en) confirme que M. Mushaima a été empêché de recevoir des soins médicaux [24], et bien qu’il soit retombé malade de cancer [25], les autorités bahreïnies le privent toujours de traitement anti-cancérologique [26],[27].