HMS Ursula (N59)

HMS Ursula
illustration de HMS Ursula (N59)

Autres noms V-4
Type Sous-marin
Classe Classe Undine ou U - 1er groupe
Histoire
A servi dans  Royal Navy (1938-1944)
 Marine soviétique (1944-1950)
Constructeur Vickers-Armstrong
Chantier naval Barrow-in-Furness, Angleterre
Commandé
Quille posée
Lancement
Commission
Statut Transféré le à la marine soviétique
Démoli en mai 1950
Équipage
Équipage 27 hommes
Caractéristiques techniques
Longueur 58,22 m
Maître-bau 4,90 m
Tirant d'eau 4,62 m
Déplacement 549 t
En plongée : 742 t
Port en lourd En surface : 640 t
Propulsion 2 hélices
2 moteurs diesel Paxman Ricardo
2 moteurs électriques
Puissance Diesel : 615 ch
Électrique: 825 ch
Vitesse En surface: 11,25 nœuds (21 km/h)
En plongée : 10 nœuds (19 km/h)
Profondeur 60 m
Caractéristiques militaires
Armement 6 × tubes lance-torpilles de 533 mm (4 à l'avant et 2 externes)
1 × canon de 3 pouces
10 × torpilles
Rayon d'action En surface : 4 050 milles marins (7 500 km) à 10 nœuds (19 km/h)
En plongée : 170 milles marins (300 km) à 2,5 nœuds (5 km/h)
Carrière
Indicatif N59

Le HMS Ursula[Note 1] (pennant number : N59) est un sous-marin britannique de la classe Undine ou Classe U en service dans la Royal Navy.

Le sous-marin est entré en service en 1938 et a été utilisé pendant la Seconde Guerre mondiale dans la mer du Nord et la Méditerranée. En 1944, le Ursula a été transféré à la marine soviétique et rebaptisé V-4. Il est resté en service soviétique jusqu'en 1950, date à laquelle le sous-marin a été renvoyé au Royaume-Uni et a été vendu à la casse en mai 1950.

Conception et description

Le Ursula faisait partie du premier groupe de sous-marins de classe U. 2 autres groupes ont été construits ultérieurement. Les sous-marins avaient une longueur totale de 58,22 mètres et déplaçaient 549 t en surface et 742 t en immersion. Les sous-marins de la classe U avaient un équipage de 31 officiers et matelots[1].

Le Ursula était propulsé en surface par deux moteurs diesel fournissant un total de 615 chevaux-vapeur (459 kW) et, lorsqu'il était immergé, par deux moteurs électriques d'une puissance totale de 825 chevaux-vapeur (615 kW) par l'intermédiaire de deux arbres d'hélice. La vitesse maximale était de 11,25 nœuds (20,84 km/h) en surface et de 10 nœuds (19 km/h) sous l'eau[1].

Le Ursula était armé de six tubes lance-torpilles de 21 pouces (533 mm) (4 à l'avant et 2 en extérieur) et transportait également quatre recharges pour un grand total de dix torpilles. Le sous-marin était également équipé d'un canon de pont de 3 pouces (76 mm)[1].

Historique

Sa quille est posée le au chantier naval Vickers-Armstrong à Barrow-in-Furness, en Angleterre. Il est lancé le et mis en service le sous le commandement du lieutenant George Chesterman Phillips.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, l'Ursula est membre de la 6e flottille de sous-marins. Du 26 au , la flottille est déployée sur ses bases de guerre à Dundee et Blyth[2]. L'Ursula commence son service de guerre en opérant dans les eaux intérieures. Le , il tire les premières torpilles britanniques de la guerre lorsqu'il attaque sans succès l'U-35, à 23 nautiques (43 km) au nord de l'île néerlandaise de Schiermonnikoog.

Attaque du Leipzig

Le , l'Ursula patrouille au large de l'estuaire de l'Elbe lorsqu'il localise le croiseur léger allemand Leipzig, escorté par six destroyers. Le Leipzig revenait à Kiel pour subir des réparations, après avoir été torpillé et endommagé par le sous-marin HMS Salmon. Les eaux de l'estuaire de l'Elbe sont peu profondes et plonger en profondeur est une mission dangereuse impliquant le risque de rester coincé sur un banc de sable. Néanmoins, le sous-marin britannique plonge sous l'écran du destroyer et se place à portée du croiseur, la profondeur étant juste suffisante pour permettre cette manœuvre. Une fois le périscope remonté, l'Ursula tire une salve de six torpilles ; les deux explosions en résultant sont si proches que le submersible lui-même est gravement ébranlé. En retournant à la profondeur du périscope, aucun signe du croiseur n'est détecté, mais quatre de ses destroyers d'escorte se rapprochent à grande vitesse pour contre-attaquer. L'un d'eux, le F9, avait été touché et coulait. Une fois de plus, risquant les bancs de sable, l'Ursula plonge en vitesse et parvient à échapper aux multiples charges de profondeur. Lorsqu'il quitte les lieux, le submersible aperçoit deux des destroyers étant toujours dans la zone, apparemment, à la recherche de survivants.

Le commandant Philips lors de son retour de la patrouille au cours duquel le Leipzig fut attaqué, 1939.

À son retour, le commandant, le lieutenant-capitaine de vaisseau George Chesterman Phillips est décoré de l'Ordre du service distingué et promotionné pour le naufrage du destroyer allemand[3].

Service en mer du Nord et en Méditerranée

L'Ursula reprend ensuite la chasse des navires ennemis en mer du Nord, coulant le marchand allemand Heddernheim, avant d'être réaffecté pour opérer en Méditerranée. Durant ses patrouilles, il coule le chasseur de sous-marins auxiliaire italien V 135 / Togo et les marchands allemands Sainte Marguerite II (un ancien navire français) et Ulysse (l'ancien Gran norvégien). Il endommage également le marchand italien Sabbia, avant d'être lui-même endommagé par des charges de profondeur lors d'une contre-attaque du torpilleur italien Generale Carlo Montanari. Quant à ses attaques infructueuses, cela concerne les navires de transport allemands Brook et Tilly LM Russ, le transport de troupes italien Vulcania et sous-marin allemand U-73. Il attaque et endommage ensuite le pétrolier italien Beppe, qui doit remorqué jusqu'à Tripoli[4].

Chargement de vivres par l'équipage avant de partir en mission. Photo prise dans le port de Gosport, en Angleterre (date inconnue).

Le « costume Ursula »

Au début de la guerre, Philips et son équipage étaient devenus insatisfaits de la tenue conventionnelle des cirés et avaient conçu un uniforme spécial plus adaptée aux sous-mariniers[5]. L'officier de navigation de l'Ursula, le lieutenant Lakin, était un motard passionné et portait une combinaison de motocyclette en coton ciré d'une seule pièce fabriquée par Barbour. Philips demanda à l'entreprise d'adapter le costume, de le diviser en veste et pantalon et d'ajouter une capuche. Le costume devint un vêtement de garde standard pour les sous-marins de la Royal Navy.

Service dans la marine soviétique

L'Ursula est transféré sous forme de prêt à l'Union soviétique le . Le navire est rebaptisé V-4 « Svanetia soviétique » par la marine soviétique, nommé d'après une province montagneuse de Géorgie d'où venait le nouveau commandant du sous-marin Yaroslav Iosseliani[6]. Le , il coule le chasseur de sous-marins allemands UJ-1219[7].

Ayant survécu à la guerre, il est renvoyé en Grande-Bretagne au début des années 1950 et démoli à Grangemouth en mai 1950.

Commandement

  • Lieutenant commander (Lt.Cdr.) George Chesterman Phillips (RN) du 8 novembre 1937 au 7 avril 1940
  • Lieutenant commander (Lt.Cdr.) William Alexander Keith Napier Cavaye (RN) du 7 avril 1940 au 16 octobre 1940
  • Lieutenant (Lt.) Alexander James Mackenzie (RN) du 16 octobre 1940 au 6 septembre 1941
  • Lieutenant (Lt.) Arthur Richard Hezlet (RN) du 6 septembre 1941 au 6 mars 1942
  • Lieutenant (Lt.) Richard Barklie Lakin (RN) du 6 mars 1942 à janvier 1943
  • Lieutenant (Lt.) Anthony Robert Profit (RN) de janvier 1943 au 11 mai 1943
  • T/Lieutenant (T/Lt.) Michael Dent Tattersall (RNVR) du 11 mai 1943 au 18 juillet 1943
  • Lieutenant (Lt.) Albert George Davies (RN) du 18 juillet 1943 au 30 mai 1944

RN: Royal Navy - RNVR: Royal Naval Volunteer Reserve

Voir aussi

Notes

  1. Dans la marine des forces britanniques, HMS signifie Her Majesty's Ship ou His Majesty's Ship, selon que le monarque anglais est de sexe féminin ou masculin.

Références

  1. a b et c Guðmundur Helgason, « U class submarines », sur uboat.net (consulté le ).
  2. Rohwer, p.1.
  3. « Leipzig Operational History », German-navy.de (consulté le ).
  4. Helgason, « HMS Ursula (N 59) », German U-boats of WWII - uboat.net (consulté le ).
  5. Edward Preston Young (1954). One of our Submarines, Harmonsdworth, Middlesex: Penguin. page 65.
  6. (ru) « Иосселиани Ярослав Константинович (Iosseliani, Yaroslav Konstantinovich) », warheroes.ru (consulté le ).
  7. « "KUJ41" type submarine chasers (1943–1945) », navypedia.org (consulté le ).

Source

Liens internes

Liens externes

Bibliographie

  • (en) J. J. Colledge et Ben Warlow, Ships of the Royal Navy : The Complete Record of all Fighting Ships of the Royal Navy from the 15th Century to the Present, Newbury, Casemate, (1re éd. 1969) (ISBN 978-1-935149-07-1)
  • Robert Hutchinson, Jane's Submarines : War Beneath the Waves from 1776 to the Present Day, Londres, HarperCollins, , 223 p. (ISBN 978-0-00-710558-8, OCLC 53783010, lire en ligne)
  • Jürgen Rohwer, Chronology of the War at Sea 1939–1945 : The Naval History of World War Two, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, , 532 p. (ISBN 1-59114-119-2)