De 1933 à 1939, Guy Roberty travaille comme ingénieur agricole pour l'Office du Niger, au jardin botanique de Soninkoura, à quelques kilomètres de Ségou (Mali). Il y réunit une collection de huit cents espèces de plantes, dont cinq cents indigènes, caractéristiques des divers écosystèmes d'Afrique occidentale, tant forestières que fruitières, tant alimentaires que médicinales ou ornementales[2],[3].
Pendant plus de vingt ans, de 1934 à 1955, Roberty ne cesse de retourner sur le terrain[5]. Entre autres travaux, il poursuit des recherches sur les Cotonniers cultivés, de la systématique desquels il propose une révision complète, aussitôt vivement critiquée[6],[7]. En 1947 et 1948, c'est de près de deux mille six cents plantes rapportées d'Afrique-Occidentale française qu'il dote l'herbier du Conservatoire botanique de Genève[8].
Devenu directeur de recherche à l’Office de la recherche scientifique et technique outre-mer (Orstom), il continue de consacrer l'essentiel de ses travaux au recensement et à l’étude de la végétation d'Afrique tropicaleoccidentale. Il contribue à la connaissance de nombreuses familles botaniques, notamment des Andropogonées, plantes très recherchées par le bétail et utiles à divers usages[9]. Il identifie ou il classe plus de cinq cents espèces nouvelles[10]. Entre autres nombreuses publications, on lui doit une Petite Flore de l'Ouest africain (1954) et une Carte de la végétation de l'Afrique tropicale occidentale (1964).
1942 : « Contribution à l'étude phytogéographique de l'Afrique occidentale française », thèse présentée à la Faculté des sciences de l'Université de Genève, Genève, Société genevoise d'éditions et impressions.
1964 : Les Genres de Polygonacées[suivi de] Les Genres de Convolvulacées(esquisse, avec Simone Vautier), Genève et Paris, Conservatoire et Jardin botaniques de Genève et Orstom, coll. « Boissiera » (no 10) (ISBN2-827-70025-5).
Cartographie
1951-1957 : Carte de la végétation de l'Afrique-Occidentale française au 1/200 000e, Paris, Orstom
1964 : Carte de la végétation de l'Afrique tropicale occidentale à l'échelle de 1/1 000 000, et documents annexes en 3 vol., Orstom, Paris.
Quelques articles
1933 : « Les Importations de plantes médicinales » (rapport fait à la Conférence du commerce colonial (18-)), Pontoise, impr. Desableaux, 12 p. (BNF31227156).
1933 : « Notes au sujet de l'Alfa et de quelques plantes affines », Actes et comptes rendus de l'Association colonies-sciences, nos 91-97, (OCLC799692095).
1935 : « Probabilités et sélection », A. c. r. Assoc. col.-sc., vol. 9, p. 161-166.
1938 : « Hypothèse sur l'origine et les migrations des Cotonniers cultivés et notes sur les Cotonniers sauvages », Candollea, vol. 7, , p. 297-360 (ISSN0373-2967).
1946 : « Proposition sur la nomenclature des groupements systématiques de rang inférieur à l'espèce », Candollea, vol. 10, , p. 293-344 (lire en ligne).
1947 : « Des règles de la logique à celles de l'évolution », Gesnerus, nos 3-4, , p. 146-150 (lire en ligne).
1948 : « Les Représentants ouest-africains du genre Acacia dans les herbiers genevois », Candollea, vol. 11, , p. 113-174 (lire en ligne).
1949 : « Variation de longueur dans les poils d'une même graine de coton », Coton et fibres tropicales, vol. 4, no 1, , p. 25-32.
1949 : « Nomenclature et taxonomie des quelques Cotonniers anormaux », Cot. et fibres trop., vol. 4, no 3, p. 88-93.
1952 : « Tables pour la détermination des subdivisions infraspécifiques dans les trois grandes espèces de Cotonniers cultivés », Cot. et fibres trop., vol. 7, no 2, , p. 253-262.
1953 : « Proposition sur la nomenclature des groupements systématiques de rang supérieur à l'espèce », Annales du musée colonial de Marseille, Marseille, faculté des sciences / musée colonial, 7e série, vol. 1, no 2, , p. 5-75 (lire en ligne).
1953 : « Espacement des épillets chez deux Éleusinées en Basse Côte d'Ivoire », Notes africaines, no 59, .
1953-1955 : « Notes sur la flore de l'Ouest-africain », Bulletin de l'Institut français d'Afrique Noire, vol. 15, no 4, 1953, p. 1396-1431 ; vol. 16, sér. A, no 1, p. 49-71, no 2, p. 321-323, no 3, p. 774-795, no 4, p. 998-1021, 1954, et vol. 17, sér. A, no 1, p. 12-79, 1955 [lire en ligne].
1967 : « Schémas généraux pour l’analyse des migrations et variations des végétaux phanérogames », dans Comptes rendus du 91e congrès national des sociétés savantes, Rennes, 1966, sciences, vol. 3 (lire en ligne), p. 69-81.
1970 : « Définition corrélative des écotypes et des biotopes », dans Comptes rendus du 95e congrès national des sociétés savantes, Reims, 1970, sciences, vol. 3 (lire en ligne), p. 277-283.
↑René Tourte, Histoire de la recherche agricole en Afrique tropicale francophone, vol. 5 : Le Temps des stations et de la mise en valeur 1918-1940/1945, Rome, FAO, (ISBN978-92-5-205407-8, lire en ligne), partie III, « Les Établissements au Mali », p. 161-162 : « La Station expérimentale de Soninkoura ».
↑Guy Roberty, « Notes de botanique ouest-africaine, IV. Le Jardin botanique de Soninkoura en décembre 1950 », Notes africaines, IFAN, no 51, , p. 73-78.
↑Extrait de Candollea, vol. VIII, 1940, pp. 83-135, Société genevoise d'éditions et impressions, 1942.
↑Voir Guy Roberty, « Distribution géographique des prospections effectuées de 1934 à 1955 », publié en annexe à la Carte de la végétation de l'Afrique tropicale occidentale. (Télécharger. Consulté le 21 août 2012.)
↑Auguste Chevalier, « Guy Roberty, Les Associations végétales de la vallée moyenne du Niger, Veroff. des Geobot. Instituts Rübel in Zürich, 22 heft. Broch. in-8°, 168 p., une carte en couleurs. Berne, 1946 », Revue internationale de botanique appliquée et d'agriculture tropicale, vol. 27, nos 295-296, , p. 247-252 (lire en ligne, consulté le ).
↑Auguste Chevalier, « Systématique des Cotonniers cultivés ou ayant été cultivés anciennement en Afrique tropicale », Revue internationale de botanique appliquée et d'agriculture tropicale, vol. 28, nos 307-308, , p. 228-241 (lire en ligne).
↑Voir le Compte rendu de l'administration municipale de la ville de Genève pendant l'année 1947, p. 101 (Texte intégral. Consulté le 21 août 2012.), et pendant l'année 1948, p. 89 (Texte intégral. Consulté le 21 août 2012.)
↑Michel Grouzis, Christian Floret, Dominique Masse et Alain Rocheteau, Les Recherches en écologie végétale à l'Orstom au Sénégal : Historique et état actuel, Dakar, Orstom, , 20 p. (lire en ligne), p. 2, bibliographie p. 19-20.
↑Voir Joanny Guillard, Au service des forêts tropicales : Histoire des Services forestiers français outre-mer, (lire en ligne), partie 3, chap. 1 (« Contribution des forestiers à la connaissance des forêts »), p. 60-61.