La commune de Guillestre est située à une altitude moyenne de 1 000 m, dominant la rive gauche des gorges du Guil, peu avant sa confluence avec la Durance. Située à la porte du Queyras, elle est le point d'accès unique de cette vallée, notamment pendant les mois d'hiver (le col Agnel et le col Izoard étant fermés une partie de l'année).
La commune est située sur le plateau du Simoust au nord et, en fond de vallée en bas de Risoul au sud.
Hydrographie
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Différents torrents et rivières traversent le territoire de la commune de Guillestre pour ensuite se jeter dans la Durance.
D'un côté, le Guil (longueur 51,5 km[3]) qui descend du Queyras et rejoint la Durance entre Guillestre et Mont-Dauphin. À celui-ci viennent s'ajouter le Chagne (long de 19,5 km, prenant sa source à Vars[4]), ainsi que l'un de ses affluents, le Rif Bel (long de 14,3 km[5] et prenant sa source au val d'Escreins).
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 8,9 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 727 mm, avec 6,7 jours de précipitations en janvier et 5,9 jours en juillet[6]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « St Crépin », sur la commune de Saint-Crépin à 6 km à vol d'oiseau[8], est de 10,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 743,9 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 38,3 °C, atteinte le ; la température minimale est de −20,6 °C, atteinte le [Note 1],[9],[10].
L'accès ferroviaire est possible via les liaisons TER reliant Marseille, Valence ou Grenoble à Briançon, ainsi que par le train de nuit reliant Paris à Briançon.
Ces lignes (sauf exception) desservent la zone artisanale du Villard et la gare routière.
En hiver, des navettes relient Guillestre aux stations de ski de Ceillac, Vars et Risoul[19].
Urbanisme
Typologie
Au , Guillestre est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[20].
Elle appartient à l'unité urbaine de Guillestre, une agglomération intra-départementale dont elle est ville-centre[21],[22]. La commune est en outre hors attraction des villes[23],[24].
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La place Salva.
La place Albert.
Remarques sur le choix du lieu d'implantation de la cité
Les caractéristiques du lieu qui ont conduit à cette implantation de Guillestre sont :
une exposition assez favorable d'ouest des terres fertiles faciles à irriguer ;
un des torrents, le Rif-Bel a une hydrologie extrêmement favorable à la régularité même en période sèche pour la récupération de l'énergie hydraulique pour des moulins (ce sous-bassin-versant, plein nord-ouest, est très étroit et encaissé, entouré de sommets proches de 3 000 m d'altitude, alimenté par la régularité des fusions de glace en période d'estives (glaces profondes de glacier rocheux)) ;
une position stratégique dans le massif à la croisée de trois voies principales importantes : (Queyras, Ubaye, Durance aval) ;
un encadrement par des confluences, limites défensives naturelles, des gorges (Chagne et Guil) ; (Le Guil a un débouché, dans les gorges du Queyras, sur environ deux kilomètres, entre Guillestre et Mont Dauphin, il existe un véritable canyon creusé par le torrent du Guil qui ainsi coule au pied de falaises de plus de 80 m de hauteur, espacées de seulement 200 m)[26].
Logements
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Toponymie
Graphies anciennes
Le nom de la localité est attesté sous la forme Guillestra en 1119[27], dans une bulle du pape Gélase II. Guillestra (occitan Guilhestra) est devenu Guillestre par francisation de la voyelle finale, selon le cas général pour les toponymes occitans.
Étymologie
Le premier élément Guill- représenterait l'hydronymeGuil (anciennement *Guillu-)[28],[27], c'est-à-dire le torrent des gorges du Queyras. Ernest Nègre partage ce point de vue et note que le Guil est attesté sous la forme latinisée Guillus en 1461[29].
Le second élément -estre :
peut être issu de l'occitan estra « hors de » (lui-même du latin extra[27]), d'où la signification globale de « (village) hors du Guil » ;
légère variante de l'interprétation précédente, estra pourrait avoir le sens du substantif balcon ou adjectival d'en surplomb[30]. En effet dans la haute vallée de l'Ubaye, on nomme Estra, le balcon spécial, côté sud, qui reçoit le bois qui manque encore de séchage et qui est en communication directe avec la grange. Souvent, il n'a pas de garde-corps. Une interprétation globale de Guillestre donnerait alors « le village en balcon au-dessus du Guil »[Interprétation personnelle ?][31].
Ernest Nègre considère que l'élément -estre représente le suffixe latin -estris, semblable à celui de camp-estris > champêtre en français. Pour lui la forme primitive du nom de lieu était *Aquili-estris (Guil étant formé sur l'adjectif latin aquilius « brun foncé, noir » devenu Aiguilh en occitan avec une aphérèse du Ai- initial). Il aurait d'abord désigné la région du Guil, puis le village de Guillestre lui-même[32].
Guilhestra, en occitan, tire son nom de la rivière torrentielle proche, le Guil, issu du radical pré-celtique gar qui désigne « l'eau ». A donné aussi Gillardes pour, « grosses eaux » dans le Dévoluy et probablement Guisane[33] et du second élément occitan estra « hors de »[27], d'où la signification globale du village « hors du Guil ».
Histoire
La ville est fondée par les habitants de Rama (La Roche-de-Rame), dont la ville avait été détruite par une crue de la Durance[34].
En 2014, le budget de la commune était constitué ainsi[38] :
total des produits de fonctionnement : 3 284 000 €, soit 1 358 € par habitant ;
total des charges de fonctionnement : 2 676 000 €, soit 1 107 € par habitant ;
total des ressources d’investissement : 1 931 000 €, soit 799 € par habitant ;
total des emplois d’investissement : 871 000 €, soit 360 € par habitant.
endettement : 2 186 000 €, soit 904 € par habitant.
Avec les taux de fiscalité suivants :
taxe d’habitation : 13,38 % ;
taxe foncière sur les propriétés bâties : 19,71 % ;
taxe foncière sur les propriétés non bâties : 107,14 % ;
taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties : 96,83 % ;
cotisation foncière des entreprises : 20,75 %.
Tendances politiques et résultats
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Guillestre est une commune qui a tendance à voter à droite, comme le démontrent, aux élections présidentielles, les scores importants de Nicolas Sarkozy autant en 2007 (58,03 %[39]) qu'en 2012 (53,84 %[40]).
Aux élections municipales de 2014, le candidat sortant Bernard Leterrier a été réélu avec 59,25 % des suffrages exprimés. Il acquiert quinze sièges au conseil municipal dont sept au conseil communautaire de la communauté de communes du Guillestrois. Le battu, Claude Feuillassier, avec 40,75 % des voix, obtient les quatre sièges restants. La participation à cette élection s'est élevée à 73,37 %[41].
Aux élections de mars 2020, le candidat sortant Bernard LETERRIER a été battu par sa première adjointe Christine PORTEVIN, cheffe de la liste Guillestre Ensemble. Elle acquiert 16 sièges au conseil municipal avec 62.92% des voix et 7 sièges à la Communauté de Communes du Guillestrois-Queyras. La participation aux élections a été de 60,05%. Christine PORTEVIN, compte-tenu de la crise sanitaire, n'a été élue à son poste que le 24 mai 2020. Elle est la 2ème femme élue maire de Guillestre.
Guillestre est jumelée avec Torre Pellice (province du Piémont, Italie).
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[49]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[50].
En 2021, la commune comptait 2 292 habitants[Note 2], en évolution de −0,39 % par rapport à 2015 (Hautes-Alpes : +0,04 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Les élèves commencent leur scolarité à l'école maternelle puis à l'école primaire publique de la commune[53], puis la poursuivent au collège des Hautes-Vallées[53].
Santé
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Services, équipements
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Cultes
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Économie
Guillestre est un carrefour de vallées où viennent s'approvisionner les habitants des communes environnantes. L'activité économique est essentiellement centrée sur le tourisme d'été et d'hiver[54]. Les activités de loisirs sont nombreuses dans le Guillestrois : sports d'eau vive sur la Durance ou le Guil, équitation, montagne (randonnée, ski, etc.), tennis, vol à voile, parapente, VTT, 4x4, etc.
La station de ski la plus proche est le domaine de la Forêt blanche sur les communes de Vars et Risoul.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
La chapelle Saint-Guillaume (XIe siècle).
La tour d'Eygliers[55],[56], vestige des remparts médiévaux. Elle est classée monument historique.
L’église Notre-Dame d'Aquilon[57],[58],[59] a été construite entre 1507 et 1532. Son porche, inspiré du Réal d’Embrun, date de 1545[60]. Elle est répertoriée dans la base Mérimée, base de données sur le patrimoine architectural français du ministère de la Culture[61].
Chapelle Notre-Dame-des-Neiges-et-Saint-Ours de Guillestre. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques en 1986[62].
Guillestre mon pays, par général Guillaume Cahiers de l'Alpe, 1963,
Guillestre et ses environs, par abbé Guillaume, 1906 (réédité en 1991 par Le livre d'histoire-Lorisse)
Guillestre, J. Feuillassier, A. Barre, E. Moyne, R.Meyer-Moyne. Verneuil-Calade, 2000
Découvrir Guillestre. Collectif. Hors-série "Pays guillestrin" no 4
Les marbres de Guillestre. Bénédicte et Gérard de Wailly. Hors-série "Pays guillestrin" no 16
Guillestre au Second Empire. Bénédicte de Wailly. Hors-série "Pays guillestrin" no 20
Hors-série et journaux de l'association "Pays Guillestrin" sur Guillestre et les communes qui font partie du canton de Guillestre
De Guillestre à Vars, une base protestante dans les Hautes-Alpes au XIXe siècle, Bénédicte de Wailly [Bulletin de la Société d'Études des Hautes-Alpes, 2014]
(fr + en + de) Coordination générale : René Dinkel, Élisabeth Decugnière, Hortensia Gauthier, Marie-Christine Oculi. Rédaction des notices : CRMH : Martine Audibert-Bringer, Odile de Pierrefeu, Sylvie Réol. Direction régionale des antiquités préhistoriques (DRAP) : Gérard Sauzade. Direction régionale des antiquités historiques (DRAH) : Jean-Paul Jacob directeur, Armelle Guilcher, Mireille Pagni, Anne Roth-Congés Institut de recherche sur l'architecture antique (Maison de l'Orient et de la Méditerranée-IRAA)-Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Suivez le guide : Monuments Historiques Provence Alpes Côte d’Azur, Marseille, Direction régionale des affaires culturelles et Conseil régional de Provence – Alpes - Côte d’Azur (Office Régional de la Culture), 1er trimestre 1986, 198 p. (ISBN978-2-906035-00-3 et 2-906035-00-9)
Guide présentant l'histoire des monuments historiques ouverts au public en Provence – Alpes – Côte - d'Azur, avec cartes thématiques (traduit en allemand et anglais en septembre 1988). Notice Guillestre p.41
Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du moyen âge en France, Strasbourg, Editions Publitotal, 4ème trimestre 1979, 1287 p. (ISBN978-2-86535-070-4 et 2-86535-070-3)
Le patrimoine architectural et mobilier des communes sur le site officiel du ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région PACA]
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Jean-Paul Clébert et Jean-Pierre Rouyer, La Durance, Toulouse, Privat, coll. « Rivières et vallées de France », (ISBN2-7089-9503-0), p. 54.
↑Guy Barruol, Michèle Bois, Yann Codou, Marie-Pierre Estienne, Élizabeth Sauze, « Liste des établissements religieux relevant de l’abbaye Saint-André du Xe au XIIIe siècle », in Guy Barruol, Roseline Bacon et Alain Gérard (directeurs de publication), L’abbaye de Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon, histoire, archéologie, rayonnement, Actes du colloque interrégional tenu en 1999 à l'occasion du millénaire de la fondation de l'Abbaye, 999-1999, Villeneuve-lès-Avignon, 24-26 septembre 1999, Éd. Alpes de Lumières, collection « Cahiers de Salagon » no 4, Mane, 2001, 448 p. (ISSN1254-9371), (ISBN2-906162-54-X), p. 218.
↑André Golaz, Odette Golaz, A. Guillaume (préfacier), Notice historique et descriptive sur Mont-Dauphin (Hautes-Alpes), Société d'études des Hautes-Alpes, Gap, 1981 (3e édition, 1re édition 1966) (ISBN2-85627-001-8), planche 1.
↑Patrick Garnero (dir.), Annuaire des Mairies des Hautes-Alpes, Cannes, EIP / Les Éditions Céline, coll. « Annuaire des Mairies de France », (ISBN9782352581048), p. 35, (page non consultable le ).
↑Derennes, Gustave, Géographie du département des Hautes-Alpes : physique, politique, historique, administrative, économique et commerciale, Gap, (lire en ligne), p. 54