Né à Puylaurens en mai 1755[1], Guillaume Lavabre tient une échoppe de cordonnier dans la rue Foulimou, sur les hauteurs de la ville. Il est aussi poète à ses heures perdues.
Composition de La Garisou de Marianno
Durant la Révolution française, en , il écrit cette chanson en prenant pour base l'air de la chanson Des petits Savoyards[2]. Écrite en occitan, elle se traduit par « La guérison de Marianne ». Il y nomme la République « Marianne », en utilisant un prénom très répandu dans sa région[3]. De plus, elle est malade, en allégorie de la France rongée par la monarchie (la guérison étant la Révolution)[4]. C'est apparemment la première mention de ce prénom associé à la République.
Elle va se répandre dans toute l'Occitanie, mais sans aller plus loin à cause de la différence des patois en France. Après plus de soixante ans, elle atteint finalement Paris et devient le nom de l'un de principaux symboles républicains français. Il fallut cependant attendre 1976 pour que des habitants de Puylaurens ne trouvent un manuscrit de la musique et fasse reconnaître Guillaume Lavabre comme « père » de Marianne[5].
Guillaume Lavabre quitte Puylaurens et sa famille pour s'installer à Toulouse. Il ne connut pas la gloire ni la richesse, malgré quelques poèmes assez célèbres. Opportuniste, il écrivit même un poème à la gloire des Bourbons, lors du retour de Louis XVIII (Le Lys et l'Olivier). Il meurt finalement le , à l'hôpital de La Grave à Toulouse. Il est alors âgé de 89 ans[7].