Guillaume-Jean Favard de LangladeGuillaume-Jean Favard de Langlade
Guillaume-Jean Favard de Langlade, 1er baron de Langlade, né le à Saint-Floret, près d'Issoire et mort le à Paris, était un juriste et homme politique français. BiographieFamilleIl était le fils de Joseph Favard ( - Saint-Floret (Puy-de-Dôme) ✝ ), notaire royal à Saint-Floret, lieutenant du bailliage de Montaigut-le-Blanc (Puy-de-Dôme), procureur au bailliage du marquisat de Tourzel, et de Marie Fayet. Marié le à Perrier avec Antoinette Salomon, il eut une fille, Marie-Françoise-Pauline, morte sans postérité de son mariage en 1808 avec Joseph-Henri Girot de Langlade, baron à titre personnel en 1827, qui ajouta à son nom celui de sa première femme et de la terre de Langlade dont il avait hérité après avoir été confirmé dans le titre héréditaire de baron porté par son beau-père[1]. Carrière
Guillaume-Jean Favard débuta comme avocat au parlement de Paris en 1785, et exerça cette profession jusqu'en 1792, date de suppression des cours souveraines. À cette époque, nommé commissaire national près le tribunal d'Issoire, il y passa le temps de la Terreur révolutionnaire, et ne revint à Paris que le 24 vendémiaire an IV, ayant été élu député du Puy-de-Dôme au Conseil des Cinq-Cents[2], où il se fit remarquer par sa modération. Il présenta à cette assemblée plusieurs rapports ou exposés de motifs qui ont beaucoup contribué à la rédaction du Code civil. Les lois sur les successions, sur les transactions pendant la dépréciation du papier-monnaie, sur les héritages des enfants naturels, sur le notariat, furent tour à tour l'objet de ses études. Il fit tous ses efforts, mais sans succès, pour obtenir la suppression des demandes en divorce fondées sur l'incompatibilité d'humeur. Puis, de confession catholique, il réussit à obtenir des adoucissements aux mesures de rigueur prises à l'égard des ecclésiastiques déportés ou incarcérés.
Réélu, le 20 germinal an VII, par le même département au même Conseil, Guillaume-Jean Favard se montra l'un des plus zélés partisans du coup d'État du 18 brumaire, et lors de la mise en activité de la Constitution de l'an VIII, il fut appelé au Tribunat (4 nivôse an VIII) : il en devint bientôt le président. Il y parla contre le premier chapitre du Code civil concernant la publication, les effets et l'application des lois, et décida le Tribunat à rejeter la loi présentée par le gouvernement. Cet acte d'opposition déplut fortement au Premier Consul, mais, lors de la réduction des membres du Tribunat en 1802, Favard fut cependant conservé. Il ne tarda pas d'ailleurs à reconquérir la faveur de Napoléon, en se prononçant (1804) pour la proposition Curée qui demandait l'établissement de l'Empire. Guillaume-Jean Favard vota en ce sens, en disant :
L'année suivante, il fit partie de la députation du Tribunat qui fut chargée d'aller au quartier général complimenter le vainqueur d'Austerlitz, et, à son retour, il proposa, pour donner au conquérant un témoignage d'admiration, d'amour et de reconnaissance, d'ériger sur une des principales places de Paris une colonne, surmontée de la statue de l'Empereur avec cette inscription : « À Napoléon le Grand, la Patrie reconnaissante. » et de frapper une médaille en l'honneur du général victorieux. Guillaume-Jean Favard acheta, en 1803, la terre et le château de Langlade (commune de Meilhaud, près de la ville d'Issoire) à Jacques Guy Cousin de La Tour-Fondue, qui le tenait, par sa femme, de la famille d'Estaing. Après la suppression du Tribunat en 1807, Favard entra au Corps législatif, où il présida presque aussitôt la section de l'Intérieur. Napoléon, qui l'avait déjà décoré de la Légion d'honneur le 25 prairial an XII, lui conféra successivement les titres de chevalier, puis de baron de Langlade et de l'Empire. Il fut par ailleurs nommé conseiller à la Cour de cassation le et maître des requêtes attaché au comité du contentieux en . Il fut envoyé dans le département de l'Ariège, mission extraordinaire, pour découvrir les causes de l'assassinat d'un maire protestant et de son adjoint : il s'acquitta de cette commission avec cette intégrité dont il a souvent donné des exemples dans les différentes fonctions qu'il a exercées. Sur son rapport, Napoléon révoqua la sentence de déportation qu'il avait prononcée contre deux curés faussement accusés, à la sollicitation d'un prêtre marié. Lors des événements de 1814, M. Favard de Langlade fit partie d'une commission chargée par le roi d'examiner les demandes en restitution des biens nationaux non vendus. Louis XVIII, rétabli sur son trône, le conserva dans sa fonction de maître des requêtes. Aux Cent-Jours, il conserva sa place de conseiller à la Cour de cassation ; mais il fut rayé de la liste des maîtres des requêtes. Il signa l'adresse que la Cour de cassation envoya à l'Empereur, et fut nommé ()[3], membre de la Chambre des représentants par le collège de département du Puy-de-Dôme, mais il y garda un profond silence.
Il se retrouva royaliste à la seconde Restauration, qui le rétablit aux fonctions de maître des requêtes. M. le baron de Langlade signa à cette époque une nouvelle adresse au roi. Président du collège électoral de la Corrèze, il fut élu député, en , par le collège électoral du Puy-de-Dôme[4]. M. Favard de Langlade parut peu à la tribune et vota avec la minorité de la Chambre introuvable. En 1816, il fut confirmé par le roi dans son titre de baron. La même année, il revint à la Chambre, ayant été réélu le 4 octobre par 133 voix[5]. Il obtint sa réélection comme député le , dans le 3e arrondissement du Puy-de-Dôme, à Issoire[6] ; le [7] ; et enfin le [8]. Partisan du cabinet du comte puis duc Decazes, il appuya la majorité des projets ministériels. Il fut nommé conseiller d'Etat par une ordonnance du . Il soutint de la plupart de ses votes les différents ministères sous la Restauration. Il fit, au nom de la commission centrale, un rapport sur le projet de loi relatif aux engagistes[9]. Son opinion fut adoptée par la Chambre. M. Favard de Langlade examina et discuta avec beaucoup de talent et de sagesse le projet de loi du mois de , relatif « aux abus »[10] de la liberté de la presse et fut nommé rapporteur du code forestier en 1826. Officier de la Légion d'honneur depuis le , Favard de Langlade reçut la croix de commandeur le avec le titre de comte. Le , il devint président de chambre à la Cour de cassation, place qu'il a occupée jusqu'à sa mort, arrivée à Paris, le . Il avait laissé, sur beaucoup de questions de législation et de procédure, des ouvrages qui font autorité. M. Dupin aîné dit de lui, à la Cour de cassation, en 1832 : « Nous avons à regretter M. le président Favard de Langlade, recommandable à tant de titres, jurisconsulte laborieux, auteur d'ouvrages utiles, rapporteur de lois importantes, magistrat intègre et assidu, excellent collègue, joignant aux vertus qui font estimer l'homme public cette douceur de mœurs qui le fait aimer. » Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise le (9e division)[11]. De nos jours, un prix Favard de Langlade est décerné afin de couronner une œuvre récente non publiée de caractère scientifique, une thèse ou un mémoire, contribuant à une meilleure connaissance de l'histoire du notariat. Titres
Fonctions
Publications
Décorations
AnnexesBibliographie
Notes et références
Voir aussiArticles connexes
Liens externes
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