Groupe ÉlieLe groupe Élie est un groupe de résistants créé à Brest par Louis Élie pendant la Seconde Guerre mondiale. Ses membres sont considérés par les historiens comme les premiers Résistants brestois[1]. ConstitutionLe groupe Élie est créé en septembre 1940 par Louis Élie (transporteur[2] et garagiste[1]). Ses membres étaient issus de milieux sociaux très différents : ouvriers de la pyrotechnie St Nicolas et de l'arsenal, journaliste, étudiant, mécanicien, commerçant etc. dont la majorité habitait dans le quartier de Saint-Martin à Brest[3]. Le groupe comptera jusqu'à 70 membres et plusieurs dizaines de sympathisants[2],[4]. Leur organisation clandestine a établi un lien avec le réseau Confrérie Notre-Dame du Colonel Rémy, dépendant du 2ème Bureau de la France Libre (futur BCRA)[4]. ActionsLe groupe Élie se procure des armes de poing dans les vestiaires et arrière-salles de cafés sur des ceinturons déposés par les occupants. Il parvient également à sortir de la pyrotechnie Saint-Nicolas des stocks de munitions et d'explosifs[3],[5] Il aurait organisé des attaques de soldats allemands et en aurait tué plusieurs entre janvier et avril 1941[5]. Il mène également en mars 1941 une tentative de sauvetage d’internés retenus à la prison de Pontaniou qui échoue[1],[2]. Dans la nuit du 4 avril 1941, un incendie, qui illumine Brest comme en plein jour, ravage l'hôtel Continental, situé place de la Tour d'Auvergne. Un grand banquet y est organisé en l'honneur des officiers du Scharnhorst et du Gneisenau. La cause de l'incendie est incertaine : est-ce une bombe placée par le réseau Élie ou une bombe larguée par le 5e Bomber Group (en) qui effectue un raid pour bombarder les deux cuirassés[6] ? DémantèlementÀ la suite d'une dénonciation, ou plus probablement à la suite d'une action ayant mal tourné, le réseau est démantelé entre mai et juin 1941. Plusieurs de ses membres sont incarcérés au Bouguen puis à Fresnes et jugés. 11 seront fusillés le 10 décembre 1941 au Mont Valérien[5],
24 furent déportés et 5 mourront en déportation
Le corps de Louis Élie a été transféré à Brest et a été réinhumé le 18 janvier 1950 au cimetière Saint-Martin (carré D, rang 7, tombe 18)[7]. HommagesUn service religieux célébré à Saint-Martin le 8 janvier 1942 en mémoire des onze membres du groupe Élie fusillés le 10 décembre 1941 au Mont-Valérien réunit plusieurs centaines de personnes[7]. Louis Élie est promu, à titre posthume, adjudant et reçoit la Croix de Guerre 1939-1945, avec étoile d’argent en 1946 et la médaille de la Résistance française en 1955[8]. Une stèle en l'honneur du groupe Élie a été érigée en 2003 dans le square Rhin et Danube à Brest ; elle porte le nom des 11 membres fusillés au mont Valérien le 10 décembre 1941 et celui des 5 membres morts en déportation[3]. Le 80e anniversaire de l'exécution des 11 membres du réseau fusillés a été commémoré le 10 décembre 2021[9]. Une rue des 11 martyrs et une rue Georges Bernard à Brest leur rendent également hommage. Une école maternelle de Brest a été nommée Alice Abarnou[10],[11], en hommage à la résistante Brestoise qui faisait partie du groupe Élie[12]. Notes et références
Voir aussiBibliographie
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