Charles Leclerc est comme dans son jardin, le samedi, dans les rues de Bakou. Il y réalise sa quatrième pole position consécutive, en reléguant Oscar Piastri à plus de trois dixièmes de seconde lors de la dernière phase qualificative. Suivent Carlos Sainz et Sergio Pérez, qui se montre plus rapide que son coéquipier Max Verstappen pour la première fois en trente-trois courses. Sur la troisième ligne, George Russell devance Verstappen ; Lewis Hamilton et Fernando Alonso occupent la quatrième ligne tandis que le rookie argentin Franco Colapinto devance son coéquipier Alexander Albon sur la cinquième ligne.
Grâce à une attaque tranchante sur Leclerc au bout de la longue ligne droite des stands, au vingtième tour, puis à une défense agressive face au Monégasque, qui tente à plusieurs reprises de reprendre les commandes, Piastri remporte sa deuxième victoire de la saison et de sa carrière au terme des cinquante-et-un tour de course. Il devance Leclerc tandis que Russell hérite de la troisième place après un accrochage, dans l'avant-dernier tour, entre Sainz et Pérez qui bataillaient pour le podium. Lando Norris, remonté de la quinzième place sur la grille, termine quatrième et s'adjuge le point bonus du meilleur tour. Pour la première fois depuis la course inaugurale de la saison 2014, McLaren s'empare la première place du classement des constructeurs.
À l'extinction des feux, Leclerc réussit son départ et creuse l'écart sur Piastri ; ils sont suivis, jusqu'au bout de la course, par Sainz et Pérez. Quand l'Australien s'arrête au stand, au quatorzième tour, il accuse un retard de six secondes sur Leclerc qui l'imite, une boucle plus tard, et n'a plus qu'une seconde d'avance à la fin de son tour de sortie. Au vingtième tour, calé dans l'aspiration de la SF-24 dans la grande ligne droite, Piastri, aileron arrière mobile ouvert, part de loin, freine tard, plonge à l'intérieur du premier virage et en ressort en tête. Leclerc qui bénéficie ensuite à son tour du DRS pense pouvoir rapidement le dépasser, mais malgré plusieurs attaques dans le virage no 1, il ne trouve jamais l'ouverture, d'autant qu'il observe la MCL38 « voler dans les lignes droites ». En fin de course, ses pneus arrière étant fortement dégradés, Leclerc lâche prise et se concentre sur le sauvetage de sa position face à Pérez et Sainz. Dans l'avant-dernier tour, Leclerc en difficulté est attaqué par Pérez à l'extérieur au premier virage. Le Monégasque se jette à l'intérieur et conserve sa position tandis que le pilote Red Bull est dépassé par Sainz qui tente, dans la foulée, de doubler Leclerc dans le deuxième virage, sans succès. Dans le bout de ligne droite qui suit, Pérez est revenu sur Sainz qui se décale légèrement ; ils s'accrochent et percutent le mur dans un double abandon aux torts partagés selon la décision de la direction de course.
La course s'achève alors sous le régime de la voiture de sécurité virtuelle. Russell, qui a dépassé Verstappen au trente-quatrième tour, se retrouve sur la troisième marche du podium, devant Lando Norris qui, à deux tours de l'arrivée, dépasse le leader du championnat qui ne cesse de se plaindre de ses freins et d'un manque d'adhérence. Alonso termine sixième grâce à une course solide tandis que Colapinto, septième, fait mieux en une course que son prédécesseur Logan Sargeant en trente-six Grands Prix. Son coéquipier Albon prend la place suivante, permettant à Williams de dépasser Alpine au championnat. Hamilton, parti de la voie des stands, termine neuvième devant le novice Oliver Bearman qui devient le premier pilote de l'histoire à marquer des points pour deux écuries différentes lors de ses deux premiers Grands Prix.
Avec 313 points, Max Verstappen conserve la tête du championnat devant un trio de poursuivants constitué de Lando Norris (254 points), Charles Leclerc (235 points) et Oscar Piastri (222 points). Carlos Sainz (184 points), Lewis Hamilton (166 points), George Russell (143 points) et Sergio Pérez (143 points) évoluent un peu plus loin. Fernando Alonso (50 points) reste neuvième, suivi par Lance Stroll (24 points). Chez les constructeurs, McLaren (476 points) est désormais en tête du championnat avec 20 points d'avance sur Red Bull (456 points) qui ne possède que 31 unités de plus que Ferrari (425 points). Esseulée, Mercedes (309 points) occupe la quatrième place, loin devant devant Aston Martin (82 points), Racing Bulls (34 points) et Haas (28 points). Williams (16 points), dont les deux monoplaces ont marqué à Bakou, devance désormais Alpine (13 points) et Kick Sauber qui ne compte toujours aucun point après dix-sept courses.
Contexte avant la course
Bearman remplace Magnussen
Lors du Grand Prix d'Italie 2024, Kevin Magnussen, en touchant Pierre Gasly lors d'une tentative de dépassement, a écopé de deux points de pénalité et atteint un total de 12 points, synonyme de suspension d'un Grand Prix ; le Danois est le premier pilote suspendu depuis l'instauration de cette règle[1]. Le 6 septembre, Haas F1 Team annonce que le Danois sera remplacé par Oliver Bearman à Bakou ; le jeune membre de la Ferrari Driver Academy ne disputera donc pas la manche de Formule 2 de Bakou, championnat où il occupe la quatorzième place. Pour pouvoir remplacer Magnussen, il a dû obtenir l'autorisation de Ferrari, pour qui il est réserviste alors que la Scuderia ne peut compter ni sur Antonio Giovinazzi, ni sur Robert Shwartzman, tous deux retenus en WEC à Fuji[2],[3].
Arthur Leclerc, pilote de la Ferrari Driver Academy chargé du développement dans le simulateur de Maranello et disposant d'une Super Licence de la FIA, occupera le poste de réserviste Ferrari lors de cette épreuve[4].
Newey chez Aston Martin en 2025
En , Red Bull annonçait le départ d'Adrian Newey au premier trimestre 2025[5]. Peu avant l'épreuve de Bakou, Aston Martin F1 Team officialise son arrivée, en tant que Managing Technical Partner, pour cinq ans à compter du 1er mars 2025 ; il devient également actionnaire de l'écurie[6],[7].
La séance est interrompue à trois reprises au drapeau rouge, en premier lieu à cause de débris signalés dans le virage no 12, puis lorsque Leclerc, qui venait de signer le meilleur temps dans le premier secteur, sort de la piste dans le virage no 15 et enfin quand Franco Colapinto, qui découvre le tracé, heurte par l'arrière puis par l'avant le mur à la sortie du virage no 4 à moins de vingt minutes de la fin de la séance[10],[11].
Deuxième séance d'essais libres, le vendredi de 15 h à 16 h
Temps réalisés par les six premiers de la deuxièmre séance d'essais libres[12]
La séance est interrompue à deux reprises au drapeau rouge, en premier lieu lorsqu'Esteban Ocon tombe en panne en pleine piste entre les virages no 17 et 18 dès le début de la session puis quand Oliver Bearman, après avoir raté son freinage dans le virage no 1, a trop tergiversé pour prendre l'échappatoire et a percuté les barrières, abîmant son aileron et le demi-train avant gauche de sa Haas ; la séance reprend ensuite pour un peu plus de vingt minutes[14],[15].
Temps minimal à réaliser pour la qualification : 1 min 49 s 969 (107 % du meilleur temps en Q1 : 1 min 42 s 775)
Grille de départ
Pierre Gasly, auteur du treizième temps, est disqualifié ; victime d'un mauvais réglage du moteur par son équipe, la télémétrie ayant révélé un dépassement du débit maximum de carburant contrevenant à l'article 5.2.3 du règlement technique, il s'élance depuis la dernière place sur la grille[17],[18] ;
Lewis Hamilton, auteur du septième temps, est pénalisé d'un départ depuis la voie des stands après le montage d'un cinquième moteur thermique, d'un cinquième turbocompresseur, d'un cinquième MGU-H et d'un cinquième MGU-K, le tout hors-quota et, de plus, durant la procédure de parc fermé[19],[20] ;
Esteban Ocon, auteur du vingtième temps, est pénalisé d'un départ depuis la voie des stands après le montage de nouvelles pièces moteur hors-quota durant la procédure de parc fermé[21],[22] ;
Guanyu Zhou, auteur du dix-neuvième temps, est pénalisé d'un départ depuis la dernière place sur la grille après qu'un pack batterie neuf et un boîtier de contrôle électronique neuf, hors-quota, ont été installés sur sa monoplace ; à la suite des pénalisations de Gasly, d'Hamilton et d'Ocon, il s'élance dix-septième[23] ;