La présence de ce gouffre est connue de longue date par les habitants locaux. Son entrée est visitée en 1913 par des spéléologuesautrichiens. C'est seulement en 1938 que Norbert Casteret et Germain Gattet explorent le réseau souterrain et en découvrent sa richesse géologique, cristallographique et esthétique[1],[2].
Description
Contexte local
La vallée des Baronnies est une région où l’eau est omniprésente et où l'on compte plus de 400 cavités. Certaines ont été fréquentées et ornées par les hommes de la Préhistoire (grottes de Labastide et d’Espèche), il y a 15 000 ans.
Réseau karstique
Le gouffre fait partie du réseau karstique Labastide-Esparros qui met en communication ces deux réseaux par une percée hydrologique d'un kilomètre environ au travers de la montagne[1].
En amont, à Labastide, le ruisseau de Laspugue se perd par un siphon dans le second étage, puis l'eau, après un parcours souterrain, réapparaît à la surface près du village d'Esparros à la grotte de l'Échourdidet où elle devient le ruisseau de l'Ayguette[1].
Formation
Dans le gouffre d'Esparros, pendant les épisodes climatiques quaternaires, l'eau a creusé puis abandonné différents niveaux de galeries. Il se compose d’un vaste réseau hydrogéologique, long de près de 3 kilomètres et profond de 140 mètres par rapport à l’entrée naturelle qui se situe aux environs du Col de Coupe, à près de 700 mètres d’altitude[1].
Classement
En juillet 1983, le gouffre d’Esparros est inscrit sur la liste des douze plus belles cavités françaises à protéger en priorité pour leur patrimoine exceptionnel. La cavité est ensuite classée au titre des sites par décret du [1].
En 1999 un dossier de 18 sites et 24 grottes à concrétions du sud de la France est proposé pour une inscription sur la liste indicative du patrimoine mondial naturel, antichambre de la liste du patrimoine mondial[3],[4]. En un avis défavorable est émis par l'union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Fin 2005, l'état Français pense représenter une demande d'inscription. En 2007 le projet est retiré et l'association de valorisation des cavités Françaises à concrétions (AVCFC) regroupant 23 cavités du sud de la France est créée [5],[6].
Tourisme
À partir de 1995, un tunnel artificiel permet d'accéder directement au niveau inférieur du gouffre, dans les galeries horizontales qui abritent les cristallisations d'aragonite[1]. Cet aménagement permet une exploitation touristique du site, compatible avec sa protection.
(en) François Bourges, Pierre Genthon, Alain Mangin et Dominique D'Hulst, « Microclimates of l'aven d'Orgnac and other French limestone caves (Chauvet, Esparros, Marsoulas) », International journal of climatology, Wiley InterScience, vol. 26, no 12, , p. 1651-1670 (ISSN0899-8418, résumé).
(en) François Bourges, Pierre Genthon, Alain Mangin et Dominique D'Hulst, « Internal climate of some karstic caves, consequences on annual speleothem growth », Communication à la American Geophysical Union meeting, San Francisco (USA), 5-9 décembre 2005.
François Bourges, Patrick Cabrol, Dominique D'Hulst, Francis Ferrand et Alain Mangin, « Gérer des grottes touristiques pour l’avenir, l’exemple du Gouffre d’Esparros », Bulletin de la Société Ramond, (lire en ligne).
François Bourges, Alain Mangin et Dominique D'Hulst, « La conservation des milieux naturels sensibles : application à l'aménagement et à la gestion de cavités karstiques », Communication à la Réunion des Sciences de la Terre, Paris, 17 au 20 avril 2000 (résumé).
(es) François Bourges, Alain Mangin et Dominique D'Hulst, « L'éclairage et la protection des grottes », Contribucion del estudio cientifico de las cavidades karsticas al conocimiento geologico, Nerja (Malaga), B. Andreo, F. Carrasco y J. J. Duran (éds), , p. 305-314 (www.geconseil.com/publications/5.pdf).
Alain Mangin, François Bourges et Dominique D'Hulst, « Les instabilités aérodynamiques dans les cavités karstiques : méthodes d'analyse, application à la conservation des grottes », Communication à la Réunion des Sciences de la Terre, Brest, 31 mars au 3 avril 1998 (résumé).
A.A, « Gouffre d'Esparros », Spéléo, Corenc, Spéléo magazine, nos 97-98, , p. 102-103 (ISSN1629-1573).
↑Roger Parzybut, « Une canditature pour figurer au patrimoine mondial de l'humanité-Un projet ambitieux. », Spéléo, Corenc, Spéléo magazine, nos 97-98, (ISSN1629-1573).
↑« Gouffre d’Esparros », sur Association de valorisation des cavités Françaises à concrétions.