Gerti Deutsch est issue d'une famille de confession juive. Elle débute à 16 ans des études à l'Académie de musique de Vienne, puis poursuit une formation de photographe de 1933 à 1934 à l'Institut d'enseignement et d'expérimentation des arts graphiques (Graphischen Lehr- und Versuchsanstalt) de Vienne[2].
Après des séjours à Paris et à Londres, Gerti Deutsch retourne brièvement à Vienne, mais s'installe ensuite définitivement à Londres en raison de la montée de l'antisémitisme en Autriche et de meilleures perspectives de carrière.
En 1936, elle expose pour la première fois à l'institut culturel autrichien de Londres[3], qui préfigure le Forum culturel autrichien, et en 1938 elle commence à travailler comme photojournaliste indépendante et photographe éditoriale pour le Picture Post[4]. Elle a deux filles, Nicolette et Amanda.
À partir de 1937 elle réalise de nombreux reportages photo, d'abord dans le Picture Post, puis après sa fermeture en 1957, dans Nova, Holiday, Queen, Harper's Bazaar et The Tatler et les magazines suissesAtlantis et L'Oeil[5]. Elle publie notamment un reportage intitulé Leur premier jour en Angleterre (1938) concernant les transports de réfugiés d'enfants juifs vers l'Angleterre et elle documente l'occupation de la ville de Vienne après-guerre (1948). Dans les années 1950, elle collabore fréquemment avec la photographe Inge Morath, également émigrée d'Autriche. Les archives de Gerti Deutsch contiennent de nombreuses photographies signées par les deux photographes. Toutefois, rien n’a été conservé sur le périmètre précis de la coopération[6].
Au début des années 1960, Gerti Deutsch se retire de la photographie et quitte Londres en 1969 pour vivre à Salzbourg[7].
Au cours de sa vie, Gerti Deutsch réalise plusieurs expositions, notamment en 1957 une exposition sur l'Autriche à l'« Institut autrichien », et en 1962 une exposition sur le Japon à Londres[5]. Après sa redécouverte, des expositions rétrospectives ont lieu au Forum culturel autrichien de Londres (de février à mai 2010)[9], à Berlin (janvier 2011), et à la Galerie Fotohof de Salzbourg en 2011 et 2019.
(en) Kurt Kaindl, Wolf Suschitzky, Amanda Hopkinson et Sabine Coelsch-Foisner, Gerti Deutsch : photographs 1935 - 1965 (catalogue d'exposition, Salzburg, Fotohof galerie), Salzbourg, Fotohof, coll. « Fotohof edition » (no 155), , 141 p. (ISBN978-3-902675-55-2).
(de + en) Ulla Fischer-Westhauser, Iris Meder et Andrea Winklbauer, Vienna's shooting girls : jüdische Fotografinnen aus Wien (catalogue d'exposition, Jüdisches Museum, Vienne), Vienne, Metroverlag, , 222 p. (ISBN978-3-99300-089-9).
↑Anna Auer und Kunsthalle Wien: Übersee. Flucht und Emigration Österreichischer Fotografen 1920 - 1940. Wien: Kunsthalle Wien. 1997. S. 259.
↑Amanda Hopkinson, "Gerti Deutsch of Vienna". In: Kurt Kaindl. "Die Fotografin Gerti Deutsch. Arbeiten 1935-1965". 2011 Fotohof edition, Salzburg. (ISBN978-3-902675-54-5). p. 9.
↑ a et bSabine Coelsch-Foisner. Gerti Deutsch - mit Bildern das Leben schreiben". In: Kurt Kaindl. "Die Fotografin Gerti Deutsch. Arbeiten 1935–1965". 2011 Fotohof edition, Salzburg. (ISBN978-3-902675-54-5). p. 138.
↑ a et bNicolette Roeske, Amanda Hopkinson. Introduction à la brochure d'accompagnement de l'exposition "Photographs by Gerti Deutsch" im Österreichischen Kulturforum London. 2010. p. 7
↑ a et bKurt Kaindl, Freie journalistische Arbeit und Zusammenarbeit mit Inge Morath, Die Fotografin Gerti Deutsch. Arbeiten 1935–1965, Salzbourg, Fotohof, (ISBN978-3-902675-54-5), p. 82
↑Amanda Hopkinson. "Gerti Deutsch of Vienna". In: Kurt Kaindl. "Die Fotografin Gerti Deutsch. Arbeiten 1935–1965". 2011 Fotohof edition, Salzburg. (ISBN978-3-902675-54-5). p. 18.