Opposant farouche au régime de la famille Duvalier, il est exilé à deux reprises pour ses convictions politiques, en 1974 et 1991. Il passe une grande partie de sa vie adulte en exil au Québec, où il participe la fondation du département de géographie de l'Université du Québec à Montréal. À compter des années 1990, il publie plusieurs ouvrages de lodyans, des contes haïtiens. Après sa retraite de l'enseignement, il partage son temps entre l'écriture et la politique, agissant à l'occasion à titre de conseiller du président haïtien René Préval. Il est mort lors du tremblement de terre qui a frappé Haïti en [1].
Biographie
En 1962, il commence ses études à l'École normale[2] de Port-au-Prince, puis obtient en 1965 une licence en droit[2] et un diplôme de Sciences sociales, à la Faculté de droit de Port-au-Prince. Il quitte alors Haïti pour la France, en raison de son opposition à la dictature des Duvalier, père et fils. Entre 1965 et 1969, il prépare ainsi un doctorat de troisième cycle au Centre de géographie appliquée de Strasbourg[2], et y obtient également une licence ès lettres[2]. En 1968 et 1969, il est en outre professeur à l'Institut de démographie de Strasbourg.
Il continue à s'opposer aux autorités haïtiennes et est emprisonné en 1974[2], exilé deux fois en 1974 et 1991[2] et plusieurs fois menacé de mort. Dans les années 1980, il fonde, à Montréal, le Mouvement haïtien de solidarité (MAS)[2], puis rédige en 1990 un manifeste, La Chance qui passe, appel à la démocratie en Haïti[2]. Dans les années 1990, il est conseiller et ministre des travaux publics dans les gouvernements de Jean Bertrand Aristide et René Préval[2]. En 1994, il préside la Conférence Politique Internationale de Miami, qui initie le retour à la démocratie en Haïti.
Après sa carrière gouvernementale, il a accentué son activité littéraire, axée sur les lodyans, qu'il a théorisé tout en écrivant des récits de ce genre[2].
Georges Anglade, Les blancs de mémoire : lodyans, Montréal, Boréal, , 214 p. (ISBN978-2-89052-969-4)
Georges Anglade, Ce pays qui m'habite : lodyans, Outremont Québec, Lanctôt, , 122 p. (ISBN978-2-89485-240-8)
Georges Anglade, Leurs jupons dépassent : lodyans, Outremont, Québec, Lanctôt, , 134 p. (ISBN978-2-89485-265-1)
Georges Anglade, Et si Haïti déclarait la guerre aux USA? : fiction, Montréal, Ecosociété, , 95 p. (ISBN978-2-923165-02-8)
Georges Anglade, Rire haïtien : les lodyans de Georges Anglade : Haitian laughter : a mosaic of ninety miniatures in French and English, Coconut Creek, FL, Educa Vision, , Éd. bilingue éd., 398 p. (ISBN978-1-58432-359-4, lire en ligne)
Essais
Georges Anglade, L'espace haïtien, Montréal, Presses de l'Université du Québec, (ISBN978-0-7770-0115-8)
Georges Anglade, Mon pays d'Haïti, Montréal / Port-au-Prince, Presses de l'Université du Québec / Éd. de l'Action sociale, , 112 p. (ISBN978-0-7770-0197-4)
Georges Anglade, Espace et liberté en Haïti, Montréal, ERCE & CRC, (ISBN978-2-920418-01-1)
Georges Anglade, Atlas critique d'Haïti, Montréal, Université du Québec à Montréal, Groupe d'études et de recherches critiques d'espace, (ISBN978-2-920418-00-4)
Georges Anglade, Cartes sur table, Port-au-Prince / New York, Éditions Henri Deschamps, coll. « Études et recherches critiques d'espace », (ISBN978-2-920418-06-6)
Georges Anglade, La chance qui passe, Port-au-Prince, Opération Lavalas,
Georges Anglade, Chronique d'une espérance, Port-au-Prince, L'Imprimeur II, (ISBN978-99935-94-04-8)[4]
Henry Bakis, « Une conférence inédite de Georges Anglade (1992) : « Communautés culturelles et ethniques et réseaux de communications » », in Netcom , 33-3/4 | 2019: https://doi.org/10.4000/netcom.4771.
Joseph J. Lévy, L'espace d'une génération : entretiens avec Georges Anglade, Liber, Montréal, 2004, 269 p. (ISBN2-89578-031-5)
Notes et références
↑Tristan Malavoy-Racine, « Haïti: Georges Anglade au nombre des victimes - Nouvelles Livres », Voir, (lire en ligne)
↑ abcdefghijk et lAlain Beuve-Méry, « Écrivain québécois - Georges Anglade (rubrique Disparitions) », Le Monde, no 20212, 17-18 janvier 2010, p. 22
↑Agence France-Presse, « Haïti: mort de l'écrivain Georges Anglade », Google News, (lire en ligne)