Gaspard Maillol, neveu d'Aristide Maillol, est d'origine catalane mais il a essentiellement vécu en France. Il passe son enfance et son adolescence à Banyuls-sur-Mer, près de son oncle[2]. Il fait ses études à Béziers, puis, attiré par la musique, il envisage d'entrer au conservatoire de Toulouse mais sa rencontre avec un peintre, József Rippl-Rónai, ami de son oncle, le conduit à opter pour la peinture[3].
Il va alors vivre à Paris, il dessine, peint, essentiellement des aquarelles et grave sur bois. Début mars 1905, il expose en compagnie de Marcel Lenoir en son atelier, avec Jean-Paul Dubray et Maurice Robin[4]. Il expose d'abord dans diverses galeries, chez Eugène Druet (1907), à La Licorne, puis au Salon des indépendants, et au Salon d'Automne. Il se spécialise dans la xylographie, ce qui le conduit a s'intéresser à la fabrication du papier. A la demande de son oncle Aristide Maillol, qui cherche le papier idéal pour éditer les gravures destinées à orner Les Bucoliques, et le comte Harry Kessler il met au point une fabrication artisanale d'un papier de grande qualité, le papier Montval. Il crée, dans le quartier de Montval, commune de Marly-le-Roi, un atelier modeste (6 personnes) qu'il dirige[5].
Durant la guerre Gaspard Maillol est au front, brigadier d'artillerie, et il dessine des églises qui seront gravées et publiées en 1926. Après la guerre, en 1919, Gaspard Maillol transfère son atelier de production de papiers au Mans[6]. En 1925 il s'installe près d'Annonay avec son fils Raphaël[7] où l'usine de Viladon-le-Bas a été mise à la disposition de son entreprise.
En 1930, il se retire et la société Canson poursuit la production de ce papier[8]. Pour l'exposition universelle de 1937 (Paris), il accepte d'animer un atelier de maître-papetier dans le pavillon de la Pensée[9].
Petites églises de la guerre, album de bois dessinés et gravés aux armées par le brigadier Gaspard Maillol, préface de Paul Sentenac, Paris, 1926, éditions du Pégase, 42 p.lire en ligne sur Gallica.
L'Art et les papiers de Montval et ceux de Vidalon, bois d'Auguste Rouquet, Paris, Galerie Drouant, 1927.
Danseuses, bois gravés de Gaspard Maillol, préface de Jane Hugard, La presse à bras, 1932. Un volume en feuilles, comportant 12 grandes planches et 3 grandes vignettes, tiré à la presse à bras par Raphaël Maillol sur papier de Montval fabriqué à Vidalon-les-Annonay (Ardèche).
Galerie
Petites églises de la guerre, album de bois dessinés et gravés par le brigadier Gaspard Maillol
Paul Sentenac, Gaspard Maillol, La Presse à bras, 1930, avec portrait en frontispice par André Fraye.
« Gaspard Maillol », in: Janine Bailly-Herzberg, Dictionnaire de l'estampe en France (1830-1950), préfacé par Michel Melot, Arts et métiers graphiques / Flammarion, 1985, p. 129.
Gaïté Dugnat et Pierre Sanchez, Dictionnaire des graveurs, illustrateurs et affichistes français et étrangers, tome V, Dijon, Éditions de l’Échelle de Jacob, 2001.