Il monte sur le trône à l'âge de 15 ans. Son oncle Hovhannès-Smbat III avait imprudemment signé un traité dans lequel il s'engageait à léguer son royaume à Byzance à sa mort. Cette clause n'est pas respectée et l'empereur byzantinMichel V le Calfat envoie une armée chargée de soumettre l'Arménie. Cette armée est taillée en pièces par la noblesse arménienne conduite par Vahram Pahlavouni à la bataille d'Ani, et Gagik II est sacré roi à Ani pour bien marquer le rejet des prétentions byzantines.
L'empereur Constantin IX Monomaque, successeur de Michel V, envoie une nouvelle armée qui échoue. Il décide d'annexer l'Arménie par d'autres moyens et incite l'émir de Dvin à harceler l'Arménie. À cette époque, Gagik II se brouille avec son principal conseiller et soutient, Gregorios Magistros, qui se réfugie à Byzance où Constantin Monomaque le couvre d'honneur pour se l'attacher.
En 1045, Gagik se laisse persuader par le patriarche Petros d'aller négocier un accord à Byzance. Il y est retenu, pendant que le patriarche et un traître arménien, Vest-Sargis, livre la ville aux troupes byzantines. De guerre lasse, Gagik finit par renoncer à l'Arménie et reçoit en échange les thèmes de Cappadoce, de Charsianon et de Lykandos.
De 1057 à 1081, des guerres civiles secouent l'Empire byzantin, qui ne peut s'opposer à l'avance des Seldjoukides. La ville d'Ani est prise en 1064. Les Arméniens, exaspérés par les Byzantins, plus occupés à les persécuter pour les faire renoncer au monophysisme qu'à les défendre contre les Turcs, émigrent dans les fiefs donnés aux anciens rois arméniens. Les Grecs orthodoxes persécutent les Arméniens, et Marcos, le métropolite grec de Césarée pousse même l'insulte jusqu'à nommer son chien « Armen »[1].Gagik fait tuer le prélat, mais les Byzantins se vengent en emprisonnant Gagik, puis en l'exécutant par pendaison, le [2]. Après sa mort, la population arménienne émigre de nouveau en Cilicie, où est fondé plus tard le royaume arménien de Cilicie[3].
La thèse de l'assassinat du métropolite grec et de l'épisode avec le chien est démentie cependant par Jean-Claude Cheynet, qui y voit un bon nombre d'éléments contradictoires et inconséquents[4].
↑Selon l'historien Kirakos de Gandzak, Gagik est précipité des murailles d'une citadelle par des Grecs. Il est ensuite vengé par son page Roupen, le fondateur de la dynastie arménienne roupénide de Cilicie.
↑Jean Claude Cheynet, « Les Arméniens de l’Empire en Orient de Constantin X à Alexis Comnène (1059-1081) », Presses de la Sorbonne, , p. 66-67 (lire en ligne) :
« Il est tout d’abord curieux que le meurtre, dans de telles conditions, du métropolite de rang le plus élevé de la hiérarchie ecclésiastique soit passé inaperçu des chroniqueurs grecs, si prompts à dénoncer le massacre d’hommes d’Église et peu suspects de passer sous silence les méfaits des Arméniens. Le nom du métropolite, Marc, est insolite ; Marc est un prénom monastique et attesté seulement une fois pour un métropolite, à Otrante, en terre latine ; de plus, si la date de 1066 est bien exacte, le métropolite n’était sans doute pas présent à Césarée puisqu’il assistait à des synodes constantinopolitains le 26 avril 1066 et le 19 mars 1067 et ne revint sans doute pas dans sa métropole entre-temps. Enfin, toujours selon Matthieu d’Édesse, quatre ans plus tard, ce même Gagik d’Ani aurait aidé à modérer la colère de Romain Diogénès contre les Arméniens de Sébastè accusés d’avoir apporté leur concours aux Turcs lors du saccage de la ville. Il n’est guère crédible qu’un empereur, réputé hostile aux Arméniens, eût apprécié la présence d’un tel meurtrier parmi ses conseillers du moment12. Enfin nous pensons que sous le même empereur ou son successeur, Gagik fut duc de Lykandos, promotion inconcevable pour le meurtrier d’un métropolite »