Une fusaïole est un anneau de poids variable utilisé en filage comme accessoire du fuseau lors du filage.
Étymologie
Selon, E. et J. Wendling, le mot provient de l'italien « fusaiolo », nom commun masculin féminisé en français fabriqué par Schliemann vers 1860-1870. Vers la même époque, certains archéologues les appelaient aussi des « rouelles ». De nombreux noms régionaux ont été utilisés : peson (de fuseau) (Ille-et-Vilaine et dans tout l'occitan) et sa forme bretonne poisieu (Morbihan), fuserole ; ur bizeu stein (« un anneau d'étain ») (Bretagne bretonnante) ; arrodèth ('arroudet', en gascon : (Gers, Landes) ; bérude (Landes) ; vertèlh[1] ('bertel', 'berteil', 'berdil', en occitan), vertèth ('bertetch', en gascon : (Dordogne, Haute-Garonne, Landes) ; gohura ('gouhure') et gohuròta ('gouhurotte (en gascon des Landes)[2]
Deux poids, deux utilisations
Les fusaïoles les plus lourdes servent de volant d'inertie aux fuseaux.
Les plus légères servent d'« anneau d'arrêt » : placées en bas du fuseau, elles servent de butée du fil ; placées en haut du fuseau, elles servent de "coince-fil"[2].
Matériaux utilisés
Les matériaux utilisés pour la fabrication de fusaïoles sont très divers : ambre, bois de cervidés, os, corail, verre, métal (fer, étain, plomb, alliages de plomb…), bois (entre autres le chêne), craie, calcaire, mudstone, grès, ardoise, stéatite…
Histoire
Les plus anciennes fusaïoles connues datent de 12000 ans. On a découvert en 2024 une centaine de fusaïoiles sur un site archéologique en Israël[3].
Dans l'Antiquité, la « sphondylomancie » était un art divinatoire utilisant des fusaïoles. Elles ont aussi été utilisées comme supports de pratiques votives (avant la réalisation du souhait) ou en ex-voto[2].
En France, le rouet a détrôné le fuseau aux alentours de 1530 hormis dans l'ouest et le sud-ouest et l'on y trouve peu de fusaïoles postérieures à cette date. Les plus récentes datent d'environ 1930[2].
Edgar Wendling et Joële Wendling, « Distinguo entre rouelles à rayons et fusaïoles », Numismatique & Change, no 284, , p. 31-32 (lire en ligne, consulté le ).