Frohsdorf
Le château de Frohsdorf est situé à Lanzenkirchen, au sud de Wiener Neustadt en Autriche. Le bâtiment représentatif, de style baroque, est principalement connu pour avoir été, durant environ un siècle, la résidence des descendants du roi de France Charles X en exil. HistoriqueLe lieu de Chrotendorf est cité pour la première fois vers l'an 1158, en tant que part de l'héritage du comte Ekbert III de Formbach-Pitten, petit-fils du margrave Ottokar II de Styrie. Le manoir était d'alors un fief de l'abbaye de Göttweig et a été acheté par le chevalier Matthäus Teufel en 1514. Il fut dévasté par les troupes ottomanes pendant le siège de Vienne en 1529 et reconstruit en style Renaissance sous l'égide de Christoph Teufel à partir de 1547 ; en 1659, il devient propriété de la maison de Hoyos. Le complexe a été ravagé encore une fois pendant le second siège de Vienne par l'Empire ottoman en 1683. La famille Hoyos fait alors construire le palais baroque qui fut terminé vers l'année 1715. Cette demeure se compose de quatre corps de bâtiment, formant un carré autour d'une cour fermée, entourés de fossés secs bordés par une balustrade. L'une des façades comporte une excroissance abritant la chapelle. Cette demeure est entourée par un vaste parc. A partir de 1805, le domaine sert de cantonnement aux soldats de l'empire français et pillé. La famille de Hoyos le vend ensuite. En 1817, il est acheté par Caroline Bonaparte, princesse Murat. En 1819, elle le revend au général russe Aleksandr Yermolov, ancien favori de l'impératrice Catherine II[1]. En 1839, son fils Mikhail Yermolov vend le château à Pierre-Louis, duc de Blacas, mort cette même année, qui le lègue à la dauphine, comtesse de Marnes, veuve du dauphin de France, comte de Marnes en le désignant comme résidence du prétendant légitimiste au trône de France, le comte de Chambord (« Henri V »), petit-fils du Roi Charles X [2]. La famille royale s'y installe. En 1851 le comte de Chambord en hérite de la comtesse de Marnes, sa tante, qui l'a élevé[3]. Il aime à pratiquer la chasse sur le domaine. La vie s'y déroule à l'époque du prince suivant une étiquette royale. Le duc de Lévis assume le rôle d'un ministre de la Maison du roi. À ses côtés, le « gentilhomme de service » tient lieu de chambellan. Il introduit les visiteurs admis en audience, répond à une partie du courrier et accompagne le prince en voyage. Les gentilshommes de service sont des membres de la noblesse française, qui viennent de France à tour de rôle auprès du Prince, afin d'exécuter leur service [4]. La comtesse de Chambord est entourée de deux dames d'honneur. L'entourage des princes compte aussi deux chapelains, un médecin et le fidèle secrétaire Moricet, ancien combattant de la dernière guerre de Vendée, qui mourra nonagénaire en 1881. À cette époque, le château de Frohsdorf est le pôle d'attraction en Autriche d'une colonie française fidèle aux descendants de Charles X. Au premier étage du château on peut voir la plaque que fit sceller le comte de Chambord dans la chambre où mourut la comtesse de Marnes : Ici élevant son âme à Dieu, Marie-Thérèse de France a exhalé son dernier soupir avec sa dernière prière. Le , à 11 heures 1/4 du matin. Le comte de Chambord décédera également à Frohsdorf, le . Une statue, toujours visible, de Jeanne d'Arc, commandée par la duchesse des Cars au sculpteur Rinaldi, en 1833 et offerte au prince, figure dans le hall d'entrée. Sur le fronton, on peut toujours voir les armes de France surmontées d'une couronne royale (la girouette est également aux armes de France). Tous ces souvenirs ont été respectés depuis la mort du comte de Chambord, y compris lors de l'occupation soviétique. Dans les années 1930, la bibliothèque du château de Frohsdorf est vendue au libraire londonien Maggs Bros et dispersée[5]. Le château est vendu à son tour en 1941, à la Deutsche Reichspost. En 1945, Frohsdorf, situé non loin de la frontière hongroise, est inclus dans la zone d'occupation soviétique, occupation qui prend fin en 1955, avec le Traité d'Etat autrichien. Près du château se trouve l'école de filles, destinée aux enfants de la colonie française et du village de Lanzenkirchen, fondée par la comtesse de Chambord. Celle-ci fit venir des religieuses de Metz qui occupèrent ces lieux jusqu'à ces dernières années. Propriétaires
Notes et références
AnnexesBibliographie
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