Franco Marini
Franco Marini, né le à San Pio delle Camere (Abruzzes) et mort le à Rome (Latium), est un syndicaliste et homme politique italien, proche du centre gauche. Ayant milité dans des mouvements sociaux proches de la Démocratie chrétienne dès son adolescence, il s'engage dans le syndicalisme dont il devient l'une des figures majeures en Italie. Il est notamment secrétaire général de la Confédération italienne des syndicats de travailleurs (CISL) à partir de . Ministre du Travail dans le septième gouvernement de Giulio Andreotti entre et , il siège ensuite à la Chambre des députés puis est secrétaire du Parti populaire italien de à . Peu après son élection comme sénateur des Abruzzes sous les couleurs de la gauche en , il devient président de la haute assemblée. Deux ans plus tard, il échoue à former un gouvernement mais demeure sénateur à l'issue des élections anticipées, tout en perdant la présidence de la chambre haute. Il ne parvient pas à être réélu sénateur en mais il est ensuite désigné comme candidat de compromis par le centre gauche et le centre droit pour la présidence de la République italienne. Son échec, dès le premier tour de l'élection présidentielle, marque la fin de sa carrière politique. BiographieEngagement syndicalFranco Marini naît le , à San Pio delle Camere, un petit village des Abruzzes, au sein d'une famille modeste. Diplômé en droit, il commence sa carrière politique en 1950, militant activement au sein de la Démocratie chrétienne, comme de l'Action catholique (L'Azione Cattolica) et l'Association chrétienne des travailleurs italiens (ACLI), des mouvements sociaux et religieux. Après avoir adhéré à la Confédération italienne des syndicats de travailleurs (CISL), un puissant syndicat italien, il rencontre Giulio Pastore, un syndicaliste engagé dans le débat politique, qui lui confie des travaux pour le département pour le Mezzogiorno, auquel est nommé Pastore, au sein du second gouvernement d'Amintore Fanfani. En 1985, après avoir longtemps assumé plusieurs charges au sein de la CISL, Marini est nommé secrétaire général du mouvement. Ministre du gouvernement AndreottiEn 1991, à la suite de la mort de Carlo Donat-Cattin, un important syndicaliste lui-même engagé dans le débat politique car ayant été parlementaire et ministre, Franco Marini hérite de la direction de Force nouvelle (Forze nuove), une faction syndicaliste attachée à la Démocratie chrétienne. Dans le même temps, il est nommé ministre du Travail et de la Sécurité sociale dans le septième gouvernement de Giulio Andreotti. Il occupe cette fonction jusqu'à la relève du gouvernement par le cabinet de Giuliano Amato, le . À la Chambre des députésCandidat aux élections générales des 5 et , sous les couleurs de la Démocratie chrétienne, il est élu député ; il devient rapidement une figure politique importante, notamment lorsqu'il prend, en , le secrétariat général du Parti populaire italien, assumant ainsi la succession de l'ancien ministre Gerardo Bianco. Après avoir été élu député européen lors du scrutin de 1999, il décide de quitter la direction du parti, et d'en laisser la conduite à Pierluigi Castagnetti (it), du fait de son élection comme du faible score réalisé par son parti lors de ce scrutin. Après avoir adhéré à La Marguerite, dont il devient le responsable organisationnel, Marini se pose comme un médiateur au sein du mouvement, notamment en , lorsqu'il apporte son ferme soutien au maire de Rome et président du parti, Francesco Rutelli, celui-ci marquant son désaccord avec Romano Prodi quant à la seule candidature de La Marguerite au scrutin proportionnel de 2006. Président du SénatLors des élections parlementaires des et , finalement remportées de justesse par le centre gauche, il brigue avec succès un siège de sénateur dans les Abruzzes. Quelques jours plus tard, il est choisi comme candidat à la présidence du Sénat de la République par les partis de L'Union. Après trois tours de scrutin, il est péniblement élu président de la chambre haute le , au lendemain de l'ouverture de la législature, en ayant obtenu 165 suffrages sur 322 votants contre 156 pour l'ancien président du Conseil Giulio Andreotti, soutenu par la droite[N 1],[1]. Dans le discours qu'il prononce à la tribune après sa victoire, il met en avant la neutralité consubstantielle à son nouveau rôle[2] :
Le nom de Franco Marini est proposé par l'ancien président de la République, Francesco Cossiga, pour la succession de Carlo Azeglio Ciampi, à la présidence de la République, en ; or, Marini, pourtant considéré comme une personne de consensus, refuse la proposition. C'est finalement l'ancien président de la Chambre des députés, Giorgio Napolitano, qui est élu au Quirinal. En , alors que le président du Conseil Romano Prodi est de plus en plus fragilisé par l'étroitesse de sa majorité parlementaire, le nom de Franco Marini est mentionné pour la formation rapide d'un gouvernement de transition[3]. Après quelques jours d'incertitude, le chef de l'État, Giorgio Napolitano, décide toutefois de maintenir Prodi dans ses fonctions[4],[5]. Il annonce la chute du gouvernement Prodi le , à l'issue d'un vote du Sénat. Moins d'une semaine plus tard, le suivant, il est officiellement chargé par le président Giorgio Napolitano d'entamer des consultations avec les groupes parlementaires pour vérifier la possibilité de former un nouveau gouvernement apte à réformer la loi électorale[6],[7],[8]. S'il accepte cette mission, Franco Marini en admet la difficulté alors que la droite refuse de le soutenir tout en exigeant la dissolution immédiate des chambres[9],[10],[11]. Celle-ci est annoncée le par Giorgio Napolitano, après l'échec de la mission confiée à Marini[12],[13]. Malgré la victoire de la droite, Franco Marini conserve son siège de sénateur des Abruzzes lors du scrutin parlementaire anticipé des et , sous les couleurs du Parti démocrate (PD). Il perd néanmoins le perchoir du Sénat, auquel lui succède son collègue de centre droit Renato Schifani. Candidature à la présidence de la RépubliqueCandidat à un troisième mandat de sénateur, Franco Marini obtient le soutien du PD mais n'est pas réélu lors du scrutin de février 2013. Cette défaite électorale met un terme à une vie politique marquée par plus de vingt années de présence au Parlement. Le suivant, sa candidature à la présidence de la République est proposée par Pier Luigi Bersani[14]. Le chef de la coalition de centre gauche trouve ensuite un accord avec la droite dirigée par Silvio Berlusconi, qui accepte de se ranger derrière la candidature de Marini. Ce dernier, dont l'expérience et la modération sont reconnues par la plupart de ses adversaires, apparaît donc comme un « candidat de compromis » capable de succéder au président sortant Giorgio Napolitano, qui refuse de briguer un second septennat[15],[16]. Plusieurs parlementaires de gauche font néanmoins savoir qu'ils réprouvent cette alliance de circonstance avec la droite, ce qui rend les chances de Marini plus incertaines[17],[18]. Alors qu'il disposait théoriquement d'un très large soutien censé assurer son élection à la majorité des deux tiers des inscrits, Franco Marini ne recueille que 521 voix sur 999 votants lors du premier tour, le . Son échec conduit rapidement les dirigeants du centre gauche à remettre en cause leur appui à Marini, dont la candidature est retirée dès le lendemain au profit de celle de Romano Prodi malgré l'opposition de la droite[19]. Le revers de Prodi, qui n'a pas obtenu l'ensemble des voix de son propre camp, aboutit finalement à la réélection historique et consensuelle de Giorgio Napolitano dans l'après-midi du , à l'issue du sixième tour de scrutin[20]. DécèsFranco Marini meurt le à 87 ans à la clinique Villa Mafalda de Rome, où il avait été admis après avoir contracté la Covid-19. À l'annonce de son décès, la classe politique lui rend un hommage unanime[21],[22]. Notes et références
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