Le 20 janvier 1955, est créé l'Institut d'émission de l'Afrique occidentale française et du Togo, qui met fin au privilège d'émission de la Banque de l'Afrique occidentale et qui se charge d'émettre les billets de banque et les pièces de monnaie[Note 1].
En 1958, dans le cadre de l'Union française, il prend le nom de franc de la Communauté française d'Afrique (CFA) puis en 1960, au moment des déclarations d'indépendances, le nom de franc de la Coopération financière en Afrique de l'Ouest (CFAO), avant de devenir celui de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). En 1959, est créée la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) qui devient l'institut d'émission.
Dans une déclaration publiée à l'issue du sommet de la CEDEAO le 29 juin 2019, les dirigeants des 15 pays d'Afrique de l'Ouest ont annoncé leur intention d'adopter l'ECO comme monnaie unique[4]. Le , à Abidjan, Emmanuel Macron et Alassane Ouattara annoncent l'hypothèse de la disparition du franc CFA (UEMOA)[5]. Il est projeté de le remplacer par l'eco le [5]. Cette décision s'accompagne de deux changements : la suppression du compte d’opération à la Banque de France et des sièges occupés par les représentants français au sein des instances de la BCEAO[5]. En contrepartie dans un premier temps, la Banque de France assurera la parité entre l'eco et l'euro[5].
Le à Dakar, une cinquantaine d'intellectuels publient une déclaration demandant l'ouverture d'un débat « populaire et inclusif » sur la réforme en cours et rappellent que « la question de la monnaie est fondamentalement politique et que la réponse ne peut être principalement technique »[6].
Fin , l'agence de notation américaine S&P réalise une étude sur la concrétisation du projet de sortie du franc CFA, et se dit rassurée par le fait que l'eco reste arrimé à l'Euro et que la France continue à garantir sa convertibilité. Le lancement de la nouvelle monnaie n'auraient donc pas d'effets immédiats et une dévaluation n'est à ce jour par prévue. L'étude rappelle de même que « les États membres de l'UEMOA ne seront plus tenus de conserver la moitié de leurs réserves de change sur un compte d'opération au Trésor français. Autrement dit, la banque centrale régionale, la BCEAO, pourra gérer ses réserves de changes comme elle le jugera approprié »[7].
En , Le président en exercice de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le Nigérien Mahamadou Issoufou, appelle les députés de la 5e législature du Parlement de l'Organisation à encourager leurs différents pays à adopter des politiques macroéconomiques qui permettront d'atteindre les critères de convergence pour l'adoption de l'éco-monnaie pour la région.
Dans l’espoir que le projet eco se concrétise, il déclare que « les parlements, qui contrôlent l’action des gouvernements, doivent encourager les États à mener des politiques macroéconomiques permettant de réaliser les critères de convergence nécessaires à la réalisation de cette ambition »[8].
Le , un projet de loi est adopté par le gouvernement français qui vise à entériner cette monnaie commune[9]. La BCEAO ne sera ainsi plus obligée de déposer la moitié de ses réserves de change auprès du Trésor public français[10].
Selon Nathalie Goulet, le principe, « le plus critiqué symboliquement et le plus mal compris des opposants au franc CFA, est celui de la centralisation d’une partie des réserves de change des banques centrales des trois zones monétaires auprès du Trésor français ». « Les opposants au franc CFA se servent de ce principe pour expliquer que le colonialisme français se poursuit par la voie monétaire, avec le blocage des réserves de change auprès du Trésor français. Cette affirmation, inexacte, engendre des polémiques », estime la sénatrice française, pour qui la réforme en cours est « une bonne chose ». À ses yeux, elle « devrait mettre fin aux irritants, tel que le nom de la monnaie ou encore l’obligation de centralisation d’une partie des réserves de change »[11].
Le , la France ratifie l'accord de coopération monétaire avec l'UEMOA qui doit permettre la mise en œuvre formelle de l'éco[12].
En février 2024, Le chef du régime militaire au Niger, Abdourahamane Tiani à évoquer la possible création d’une monnaie commune entre le Niger, le Burkina Faso, le Mali[13].
Évolution du change et conversion
À partir du 26 décembre 1945 : 1 franc CFA = 1,7 anciens francs français
Au 12 janvier 1994 : 1 F CFA = 0,01 FF (dévaluation de 50 % du F CFA)
Au 1er janvier 1999 : 1 euro = 655,957 F CFA (arrimage du F CFA à l'euro)
Son équivalent dans la zone monétaire de l'Afrique centrale est le franc CFA (CEMAC) mais, bien que les taux de conversion vis-à-vis de l'euro (auquel les deux monnaies sont arrimées) soient identiques (655,957 francs pour 1 euro[Note 2]), leur usage n'est pas interchangeable (on ne peut donc pas payer en CFA (CEMAC) des produits vendus en Afrique de l'Ouest, et réciproquement)[pourquoi ?].
Logotypie
Sur chaque pièce et au recto des billets est représenté le logo de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), sous la forme d'un poisson-scie stylisé. Celui-ci représente une figurine en bronze employée anciennement par les Akan comme équivalent pour peser la poudre d'or, appelée peson, figurine qui ne se limitait pas au poisson-scie. Dans leur mythologie, cette espèce incarne par ailleurs la puissance de la mer, la fécondité et la prospérité.
↑En plus d'un taux de change fixe, il s'agit aussi du taux moyen sur le marché dérivé du point médian (mid-market) entre les taux transactionnels « acheter » et « vendre » sur les marchés monétaires mondiaux. Le taux du marché intermédiaire indique la valeur d'une devise qui n'est pas pondérée par l'achat ou la vente. Les clients consommateurs ou les petites et moyennes entreprises n'ont pas accès à ces tarifs. Le sens de transaction (achat ou vente), l'établissement financier (frais et commissions) et le pays (où se déroule la transaction) sont autant de facteurs qui modifient le taux lors de la transaction réelle par un particulier.