Françoise Élisabeth[Note 1] Carraque naît dans la paroisse Saint-Nicolas-des-Champs en 1743, fille de Charles Carraque, avocat au Parlement, et Élisabeth Le Chanteux, son épouse[1].
Le couple a plusieurs enfants : Charles-Henri en 1764 ; des jumeaux morts à la naissance ; Pierre-Antoine (ou Pierre-Marin) en 1767, « muet et imbécile » de naissance[3]. En 1790, une pension de 500 livres est accordée à Françoise Élisabeth Desfossez « en considération des services de son mari, premier capitaine du colonel-général, dragons, avec grade de lieutenant-colonel ; pour payer, dans une maison de force, la subsistance de leur fils [...] qui a l'assurance de cette pension, au cas qu'il survive à sa mère. »[5],[6]
En 1790, trois partitions de sonates pour piano-forte sont publiées au nom de Madame la comtesse D. F. Z., dédiées respectivement à Madame la vicomtesse de Gand, à la compositrice et pianiste Hélène de Montgeroult et à Madame Hocquart, « première présidente de la Cour des Aydes »[9]. En 1798, Françoise Élisabeth Desfossez signe un recueil de trois sonates dédiées au compositeur Ignace Pleyel, qu'elle appelle son ami et son maître[10].
Veuve en 1802[11], Françoise Élisabeth Desfossez meurt en , en son domicile parisien du 12, rue Meslay[12]. Elle est inhumée trois jours plus tard au cimetière du Père-Lachaise, division 2[13]. Peu après, la Gazette de France écrit : « Les amateurs des arts viennent de perdre une dame qui, sous le simple titre d’amateur, avait obtenu dans la composition et l'exécution de la musique de piano, des succès qui la rendaient la digne rivale de Mmes de Montgeront [sic], de Puisieux et Whinn. A ces brillans talens, Mme la comtesse Desfossez ajoutait des connaissances dont se fussent honorés plus d’un littérateur et d’un savant ; elle vient de mourir à Paris, à l'âge de 83 [sic] ans. »[14]
En 1863, sa sépulture est déplacée, une première fois en mars, puis une seconde en juillet : les restes de la compositrice sont déposés dans un caveau aux côtes de ceux de sa petite-fille, Marthe Jeanne Marie des Fossez, morte l'année précédente à l'âge d'un an[15],[16].
Sonate pour le piano forte [en sol] dédiée à Madame la vicomtesse de Gand, composée par Madame la comtesse D. F. Z. Gravée par Mme Oger, Paris, 1790
Sonate pour le piano forte [en si] dédiée à Madame la marquise de Montgeroult, composée par Madame la comtesse D. F. Z. Gravée par Mme Oger, Paris, 1790
Sonate pour le piano-forte [en mi] dédiée à Madame Hocquart, première présidente de la Cour des Aydes, composée par Madame la comtesse D. F. Z. Gravée par Mme Oger, Paris, Chez Mr Prader, 1790 (avec dédicace en anglais)
Trois sonates pour le piano forte avec accompagnement de violon obligé et de violoncelle ad libitum dédiée à Ignace Pleyel par F. E. Desfossez, Œuvre IIIe, Paris, Chez l'auteur, 1798[17]
Archives personnelles
Contrat de mariage, , Jean Andrieu notaire, Archives nationales, cote RE/IV/6
↑Fiche de mariage Desfossés de Villeneuve, Charles Henry et Carraque, Françoise Elisabeth, , Paris, Fonds Andriveau
↑ a et bFrançois-Alexandre Aubert de la Chesnaye des Bois, Dictionnaire de la noblesse, contenant les généalogies, l'histoire & la chronologie des familles nobles de la France, l'explication de leurs armes, & l'état des grandes terres du royaume ... On a joint ... le tableau généalogique, historique, des maisons souveraines de l'Europe, & une notice des familles étrangères, les plus anciennes, les plus nobles, & plus illustrés ..., Chez la veuve Duchesne ... et l'auteur, (lire en ligne), p. 566
↑François Fayolle, Dictionnaire historique des musiciens artistes et amateurs, morts ou vivans qui se sont illustrés en une partie quelconque de la musique et des arts qui y sont relatifs... Précédé d'un sommaire de l'histoire de la musique par Al. Choron et F. Fayolle.... Tome premier, Paris, Valade, 1810-1811 (lire en ligne), p. 181
↑État nominatif des pensions sur le trésor royal... par ordre de l'assemblée nationale, Paris, Imprimerie nationale, (lire en ligne), p. 238
↑État nominatif des pensions sur le trésor royal, Paris, Imprimerie nationale, (lire en ligne), p. 403
↑Charles Gabet, Dictionnaire des artistes de l'école française au XIXe siècle, Vergne, (lire en ligne), p. 207
↑Théodore Lejeune, Guide théorique et pratique de l'amateur de tableaux, étude sur les imitateurs et les copistes... Tome 1, Paris, Vve J. Renouard, 1863-1865 (lire en ligne), p. 311
↑Tables de succession, Charles Henry Desfossez (époux de Carraque Françoise Elisabeth ; adresse : rue Meslée, n° 36, pied à terre, Gravilliers ; et décédé à Cappy, Oise ; date du décès : 13 pluviôse an X ()), Paris, 9e bureau, Ve et VIe arrondissements (anciens), Archives de Paris, cote DQ8