Il est le fils du lieutenant de vaisseau Joseph Sosthène Lamy (1818-1891), originaire de Nancy, et d'Élisabeth Giraud, issue d'une vieille et notable famille provençale, dont le père Louis Giraud, notaire, avait épousé une Grassoise Honorine Courmes, cette dernière était la fille de Claude-Marie Courmes, maire de Grasse de 1830 à 1835[1].
Revenu à Alger en 1887 comme officier d'ordonnance du général commandant la division d'Alger, il renoue avec le Sahara et notamment le méhari dont il prouvera les avantages.
Le désert le fascine et il apprend à vivre avec peu :
« Personnellement, je ne serai vraiment heureux que lorsque je pourrai vivre sans boire ni manger. En ce moment, je m'entraîne à ce genre d'existence, mais je ne suis arrivé qu'à des résultats médiocres. Je suis encore obligé de manger plus de six dattes à mes repas : c'est désolant ! »
C'est lors de cette mission, ayant rejoint la mission Joalland-Meynier et la mission Gentil, lors de l'affrontement final avec Rabah à Kousséri, que Lamy, alors commandant et chef de sept cents fusils, trente cavaliers et quatre canons, est grièvement blessé. Il meurt le soir même, à quarante-deux ans, au côté du lieutenant Meynier blessé, dans le chaland remontant les blessés à Kousséri[2]. Gentil écrit :
« Bien que prévue, cette nouvelle nous atterra. Ce valeureux soldat, que javais vu le matin même si plein de vie, donnant ses ordres d'une façon si nette, n'était plus qu'un cadavre. Ah ! la victoire qu'il nous avait donnée, coûtait bien cher ! Ses soldats avaient perdu en lui un chef admirable, et le pays, un de ses plus brillants officiers. Pourquoi fallait-il qu'un triomphe aussi complet fût assombri par un pareil deuil ! »[3]
Lamy est alors inhumé dans le cimetière de Kousséri avant d'être ensuite déplacé dans le carré militaire du cimetière de Farcha un quartier de N'Djaména, où il repose encore aujourd'hui.
Hommages
Fort-Lamy, actuelle capitale du Tchad (N'Djaména, depuis 1973) fut fondée par Émile Gentil le 29 mai 1900 qui lui donna ce nom en sa mémoire.
↑Robert Maestri, Commandant Lamy, un officier français aux colonies, Maisonneuve et Larose, 2000, p. 24.(lire en ligne)
↑Émile Gentil, La Chute de l'Empire de Rabah, Hachette, 1902, p. 214-224 (Lamy blessé en 214, annonce par Gentil à Lamy encore conscient de la mort de Rabah en 223 et décès en 224)
↑Émile Gentil, La Chute de l'Empire de Rabah, Hachette, 1902, p. 224
Bibliographie
Armand Mesplé, Le Commandant Lamy (1858-1900), Édition de la Nouvelle revue, Paris, 1903.
Commandant Reibell, Le Commandant Lamy d'après sa correspondance, Hachette, Paris, 1903.
Robert Maestri, Commandant Lamy : un officier français aux colonies, Paris, Maisonneuve et Larose, , 251 p. (ISBN978-2-706-81446-4)