Fils et petit-fils de maîtres faïenciers, Trou dit Henry fut formé à l'Académie royale d'architecture et auprès de Perronet. « Il serait presque inconnu si Krafft n'avait publié un certain nombre de ses œuvres. »[1].
Le maréchal Soult, pour qui il fit des travaux à l'hôtel de Châlais, rue de l'Université, et dont il se recommande dans ses lettres de candidature à l'Académie des beaux-arts, le fit désigner pour rebâtir l'église paroissiale de Saint-Cloud. Un projet avait été donné par Lemoine de Couzon avant la Révolution mais les travaux avaient été interrompus en 1791 ; la construction fut reprise en 1819 et achevée en 1820 selon un programme plus modeste sous la direction de Henry. Celui-ci édifia un portail et « le culte fut longtemps célébré dans un édifice provisoire où l'autel était malencontreusement adossé à ce portail »[2].
Réalisations et principaux projets
Salle des Jeunes élèves de Thalie (1777-1779), boulevard du Temple, Paris (détruit) : Le projet fut soumis à la Chambre des bâtiments par Henry et les impresarios Tessier et Abraham en 1777. La salle, qui se trouvait sur le boulevard au débouché de la rue Charlot, était destinée aux élèves de l'Académie royale de musique. Elle ouvrit ses portes en 1779[3] mais fut fermée par une ordonnance judiciaire dès 1780, avant d'être reprise en 1785 par un nommé Lazari. Elle fut détruite par un incendie le .
Intendance des Ponts et Chaussées (1788), no 88, rue Saint-Lazare, Paris (détruit) : La commande fut attribuée à Henry sur la recommandation de Perronet. Ce « fut sa plus belle œuvre. La compagnie P.L.M. et la direction de la S.N.C.F. ont occupé successivement cet emplacement. »[4]
Hôtel Vassal de Saint-Hubert (1788), rue Pigalle, Paris (détruit) : Construite pour le receveur général des finances Jean-André Vassal de Saint-Hubert, cette maison de forme circulaire était entourée d'un enchaînement d'arcades serliennes portant sur des colonnes de Ségeste, selon l'exemple donné par Ledoux à la rotonde de la Villette. Le plan associait des pièces ovales, en demi-lune, rectangulaires et polygonales. L'espace central recevait le jour d'un vitrage ménagé au sommet de la toiture conique. Une peinture attribuée à Lagrenée ayant orné le plafond du salon ovale est conservée au musée Carnavalet.
↑On ignore si Henry fut également l'architecte des maisons construites sur la rue, nos 18 à 22, pour lesquelles un permis de construire fut délivré au Sr Bonin en 1790.
Voir aussi
Sources
Michel Gallet, Les Architectes parisiens du XVIIIe siècle : Dictionnaire biographique et critique, Paris, Éditions Mengès, , 494 p. (ISBN2-85620-370-1)
Bibliographie
Alexis Donnet, Description des environs de Paris, considérés sous les rapports topographique, historique et monumental, Paris, Treuttel et Würtz,
Werner Szambien, De la rue des Colonnes à la rue de Rivoli, Paris, Délégation à l'action artistique de la Ville de Paris, , 159 p. (ISBN2-905118-45-8, BNF35517028)
J.-P. Willesme, in : Françoise Magny (dir.), La rue de l'Université, Paris, Délégation à l'action artistique de la Ville de Paris, , 254 p.